Carlo d’Asaro Biondo (Google) : “Certains formats publicitaires ne doivent plus être acceptés”

Dispositif AMP, formats publicitaires moins intrusifs, lutte contre les adblockers et relations avec Eyeo, Fonds Google en France et en Europe… Vendredi 22 avril, Carlo d’Asaro Biondo, président EMEA de Google, a fait le point sur les principales actualités du groupe américain lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes médias. mind en propose le verbatim.

Sur Google AMP

“Le dispositif s’inscrit dans notre politique d’ouverture auprès des éditeurs et répond à une vraie attente du public : le temps de latence du chargement des pages sur web mobile est trop élevé et décourage souvent les lecteurs. (…) Nous réalisons actuellement des tests aux Etats-Unis, avec un carrousel de contenus éditeurs placé tout en haut de la version mobile de Google Actualités. Seuls ceux ayant intégré le dispositif AMP y figurent, c’est vrai, c’est une critique légitime, mais c’est aussi un avantage pour ceux qui participent à ce programme. Ce n’est qu’un test, nous ferons le bilan dans quelques mois (sans doute après l’été), et je le rappelle, il vise à améliorer l’expérience utilisateur sur les sites des éditeurs. Google a aujourd’hui 100 ingénieurs entièrement dédiés aux éditeurs, c’est bien plus qu’il y a deux ans.”

Sur les formats publicitaires  et les adblockers  

(Note de la rédaction – Question posée : Google a accepté de verser plusieurs millions d’euros à Eyeo, éditeur d’Adblock+, pour figurer sur sa liste blanche. N’est-ce pas faire le jeu des adblockers ?)

“Des choix ont été faits sur les formats, mais ce dont vous parlez, je ne l’ai pas compris ainsi. Notre objectif n’est pas de collaborer avec Eyeo ou les adblockers en général.”  

“La publicité est une source de revenus importante pour les éditeurs et elle doit le rester. Les usages sur mobile posent de nouvelles difficultés pour eux car la tolérance du public à la publicité intrusive y est très basse. Je ne pense pas que les lecteurs soient par nature contre la publicité, mais plutôt contre la pression publicitaire excessive et les formats intrusifs. Nous travaillons d’ailleurs à cela avec certains éditeurs au sein du programme DNI, mais aussi avec d’autres acteurs comme l’IAB : certains formats publicitaires ne doivent plus être acceptés. Nous allons prendre des initiatives en ce sens, avant l’été, sur le navigateur Chrome.”

Sur l’avenir de la presse

“Nos rapports avec les médias ont beaucoup évolué depuis cinq ans ; ils se sont améliorés. Et Google a plus de concurrents, avec Facebook, Apple, les réseaux sociaux… Le search n’a d’ailleurs plus la même importance qu’avant pour le marché de la publicité. Nous ne sommes qu’au début de la transformation des médias – le mobile et la vidéo vont prendre une importance encore plus grande – et j’ai la conviction que les éditeurs de presse ont encore un avenir réjouissant. Il y a des marchés toujours porteurs : dans les petites annonces ou dans la presse locale, par exemple, des secteurs ou Google et Facebook n’iront jamais. La concurrence avec eux est forte, c’est vrai, mais nous créons de la valeur pour la partager.”

Sur les aides à l’innovation dans la presse

“Concernant les aides au financement de l’innovation par le FINP en France, il a permis de mettre le pied à l’étrier et voir des projets de qualité par des petits et moyens éditeurs. C’était notre objectif. Le point négatif, c’était son périmètre : le critère IPG est trop restrictif, mais ce n’est pas nous qui avons choisi ce cadre. Il reste cinq à six millions d’euros à distribuer. Un nouvel appel à candidatures sera ouvert ces prochains jours et les derniers financements seront accordés dans quelques mois, entre cet été et cet automne.”