Accueil > Médias & Audiovisuel > Audiovisuel & vidéo > Charles Ganem (Digiteka) : “Nous levons deux millions d’euros pour créer une régie publicitaire vidéo” Charles Ganem (Digiteka) : “Nous levons deux millions d’euros pour créer une régie publicitaire vidéo” A la fois player et adserver vidéo, Digiteka est spécialisée dans la recommandation de contenus. La société compte parmi ses clients le groupe Bayard, M6 et plus récemment Ouest France et le groupe Le Monde. Dans un entretien à mind, son fondateur Charles Ganem annonce une levée de fonds et la création d’une régie publicitaire, et livre son regard sur les attentes des éditeurs concernant leur player vidéo. Par . Publié le 27 mai 2016 à 17h40 - Mis à jour le 27 mai 2016 à 17h40 Ressources Quelles sont les modalités de votre levée de fonds et à quoi est-elle destinée ? Nous avons finalisé à une augmentation de capital de 2 millions d’euros qui s’est déroulée en deux temps dont 1 million d’euros levés en 2015 pour le développement international et un million d’euros en avril 2016, auprès de nos investisseurs historiques, c’est-à-dire A Plus Finance, Siparex/ XAnge et Calao Finance. Cette seconde partie de la levée est principalement destinée à financer la création d’une régie publicitaire vidéo, qui prendra la forme d’une filiale ou d’une société spin-off. Pourquoi créer une régie ? Digiteka était jusqu’ici principalement une solution “plate-forme vidéo” à destination des éditeurs, couvrant quatre domaines : les smart players (notre solution la plus populaire), la plate-forme OVP (hébergement / diffusion de vidéos à travers un player “simple”), la syndication de contenus (distribution), la monétisation et vidéo revenu management. Or nous observons de vrais besoins et de belles opportunités dans la publicité vidéo des sites médias premium avec lesquels nous travaillons. Il y est, par exemple, difficile de transposer le modèle “true view” de YouTube (skippable au bout de quelques secondes). Mais il est également difficile d’appliquer le modèle des sites de catchup avec de longs tunnels de pre-rolls non skippables. Avec la création d’une régie, nous souhaitons donc apporter un nouveau modèle économique aux annonceurs vidéo Instream où l’appréciation de la publicité par l’internaute et le tarif payé par l’annonceur sont liés. Cette appréciation peut par exemple être mesurée par le moment du skip : si l’internaute skippe au bout de 10 secondes, la facture ne sera pas la même que s’il skippe au bout de 120 secondes. Cette régie vidéo 100 % instream proposera également de nouveaux formats publicitaires, toujours instream, sur une grande partie de l’inventaire de Digiteka dans un premier temps, soit plus de 7 millions de vidéos vues par jour. Nous nous réservons la possibilité d’ouvrir la régie à des inventaires sur des players tiers. A combien s’élèvent les revenus de Digiteka ? Nous avons réalisé en 2015 un chiffre d’affaires d’un peu moins de 6 millions d’euros en France et sommes à nouveau rentables hors filiales internationales. Nous l’étions déjà en 2012, mais nous avon ensuites beaucoup investi pendant trois ans sur l’international. Au total, 700 éditeurs utilisent au moins un service de notre plateforme en France, au Royaume-Uni, en Espagne en Suisse aux Etats -Unis, en Allemagne et au Mexique. Une petite trentaine d’éditeurs utilisent l’ensemble de notre plateforme, par exemple le Groupe Le Monde et Ouest France, que nous avons signés en 2015, mais aussi El Periodico en Espagne, The Week au Royaume-Uni, ou IMAGEN, le premier groupe de presse mexicain. Comment évoluent les exigences des éditeurs envers leur player et adserver vidéo ? Les exigences et demandes des éditeurs sont sans cesse croissantes et la vidéo prend une place grandissante dans toutes les rédactions. 2015 a été une année de bascule pour les éditeurs français, notamment parce que Dailymotion Cloud a fermé. Aujourd’hui, le player “simple” ne suffit plus : les éditeurs produisent beaucoup plus de vidéos et souhaitent que cette production circule davantage tant au sein de leurs sites qu’à l’extérieur. L’expérience utilisateur est aussi au coeur de leurs préoccupations. Les éditeurs nous demandent des outils qui permettent de “scénariser” la publicité en fonction du contexte : déterminer les modes de déclenchement, les algorithmes de recommandations, etc. Ils ont aussi un besoin très poussé sur les mesures statistiques. Un problème récurrent chez les éditeurs est par exemple de pouvoir parfaitement connaître leurs inventaires vidéo et les statistiques qui vont avec. La multiplication des plateformes (YouTube, Dailymotion, Facebook…), la problématique des adblockers (qui fait qu’une visite est mesurée par l’éditeur mais pas par l’adserver) compliquent l’analyse de leurs inventaires et de ses performances. Pour y répondre, nous avons mis en place la solution Big Data Video, destinée à la mesure des inventaires et streams vidéo, qui permet de précisément mesurer l’inventaire par site, par device, par OS, par pays, par régie, par rang de commercialisation, de savoir s’il est adblocké ou non, etc. “””La multiplication des plateformes et des adblockers complique l’analyse de l’inventaire vidéo par les éditeurs.”” Comment fonctionne votre solution anti-adblocker ? Il s’agit d’une technologie propriétaire. Cette solution est gratuite si l’éditeur diffuse de l’auto-promo et payante pour des publicités classiques. Nous facturons environ 1,50 euro au CPM. C’est un coût élevé, mais nous la facturons quasiment à prix coûtant : le contournement des adblockers demande beaucoup d’’investissement en recherche et développement et d’ajuster les campagnes quasiment au cas par cas. Nous allons compléter cette solution propriétaire avec une technologie tierce, Secret Media, qui fonctionne notamment sur le programmatique. Les éditeurs vous demandent-ils de vous rapprocher des GAFA ? Ils nous demandent clairement d’être compatibles avec Facebook, YouTube, Dailymotion, Twitter… Il est indispensable pour les médias d’exister sur ces réseaux. Nous n’intervenons pas dans l’optimisation de l’audience sur ces plateformes mais nous nous efforçons d’apporter un maximum d’outils pour faciliter la diffusion et la synchronisation des vidéos sur ces audiences. Aujourd’hui, une vidéo postée via Digiteka peut être disponible dans la seconde sur YouTube, Facebook, Dailymotion, Twitter… si l’éditeur le souhaite. En termes d’audience, nous pouvons déjà agréger les audiences de YouTube et Dailymotion à celles réalisées sur le site éditeur. Nous sommes en discussions avec Facebook pour offrir le même service. L’émergence du direct vidéo pose-elle de nouveaux enjeux ? C’est le sujet numéro un de notre département R&D. Nous commercialiserons à la rentrée des solutions qui permettent de diffuser un live à la fois sur YouTube, Facebook et Periscope. Nous développons également de nouveaux modèles de monétisation du live, comme un système d’overlay (format publicitaire qui vient recouvrir une partie de l’écran pendant la vidéo, ndlr) et le format invideo ad, que nous avons inauguré avec la marque de cigarettes électroniques Vype. Streaming vidéo Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Dossiers Prestataires anti-adblockers : positionnements et modèles économiques essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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