Accueil > Médias & Audiovisuel > Audiovisuel & vidéo > Clément Courvoisier (SFR Média) : “Il y a déjà eu 7,5 millions de titres téléchargés sur SFR Presse en huit mois” Clément Courvoisier (SFR Média) : “Il y a déjà eu 7,5 millions de titres téléchargés sur SFR Presse en huit mois” Clément Courvoisier est le directeur des activités digitales de SFR Média depuis septembre 2016. Il présente l'organisation appliquée pour le numérique des différentes marques médias du groupe, et et les stratégies appliquées, notamment le payant pour Libération et L'Express, et la vidéo et le mobile pour BFMTV. Il revient également sur le lancement en OTT de SFR Presse, ses chiffres de téléchargements, et les ambitions autour de l'offre SFR News. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 16 décembre 2016 à 12h50 - Mis à jour le 16 décembre 2016 à 12h50 Ressources Pourquoi avoir quitté Les Echos pour le groupe SFR ? C’est un challenge intéressant à relever, SFR Media est extrêmement dynamique et innovant. Ce groupe est sans doute le plus complet en France aujourd’hui, à travers ses activités radio, TV, presse et numériques. De plus la convergence médias – télécoms est un projet prometteur pour développer de nouveaux relais de croissance, à la fois en audience et en monétisation. Quels sont votre rôle et votre feuille de route au sein du groupe ? Ma première mission consiste à accompagner, grâce au digital, le développement de chacune des marques médias : BFMTV, L’Express, Libération, RMC, 01Net, etc. Sur ce point, nous respectons l’identité et le positionnement des titres : la réponse pour L’Express ne sera pas la même que celle pour BFMTV par exemple, et les équipes sont distinctes. Sur le digital, pour avancer vite et efficacement, il faut être très organisé. Je participe aussi activement au projet de convergence médias et télécoms du groupe. Je reporte à Damien Bernet, le directeur général délégué de SFR Media (Alain Weill étant le directeur général de SFR Média, ndlr). Quelle est l’organisation du numérique de SFR Media désormais ? Il y a des équipes digitales autonomes dans chacune des sociétés, côté TV/Radio et côté Presse. SFR Presse rassemble le Groupe L’Express, Libération, 01Net, Point de Vue, A Nous Paris, etc, et NextRadioTV(détenu pour l’instant à 49 % par le groupe et 51 % par Alain Weill, ndlr) rassemble notamment BFMTV, BFM Business, BFM Paris, RMC et RMC Découverte. Une centaine de collaborateurs sont dédiés au digital chez SFR Presse et environ 150 chez NextRadioTV. J’accompagne également le développement du numérique de SFR Sport (les chaines SFR Sport 1 à 5 et BFM Sport), activité dirigée par François Pesenti en plus de RMC Sport. Il n’y a pas de relations hiérarchiques figées et verticales, mon rôle est d’impulser des orientations et je travaille en étroite collaboration avec les dirigeants des différentes sociétés composant SFR Media, tels que Guillaume Dubois et François Dieulesaint sur SFR Presse (respectivement directeur général en charge des contenus, de la stratégie éditoriale et du digital, et directeur général en charge des opérations et des finances, ndlr). Le digital chez NextRadioTV est porté par la société NextInteractive que je dirige opérationnellement avec l’aide notamment de Jean-Michel Salvator, directeur des rédactions numériques, et Rudy Bertrand, directeur technique (Christine Le Touche vient de quitter ses fonctions de directrice marketing pour lancer une société de consulting, ndlr). Comment réaliser des passerelles entre les équipes numériques de SFR Presse et SFR RadioTV ? Ce n’est pas un objectif en soi, chaque société a sa propre feuille de route. De chaque côté, il faut définir les “obsessions” et ensuite identifier les moyens à mettre en place. Nous raisonnons et travaillons en termes de projets, en associant les équipes concernées de manière ad hoc, avec une durée la plus réduite possible pour avancer rapidement. Il y a un élément à avoir en tête, car il est essentiel : le digital n’est pas une activité à côté mais au cœur de l’entreprise et des organisations. Nous travaillons donc avec l’ensemble des équipes du groupe, avec toujours la volonté d’innover, de faire bouger les lignes et d’aller très vite. C’est une des raisons du succès de BFMTV depuis le premier jour et cet état d’esprit diffuse largement en interne. De quelles façons cela se concrétise-t-il pour vos marques ? Comment exploiter sur le numérique des médias aussi différents que Libération, BFMTV, L’Express, RMC…? Le risque serait de vouloir trop faire sur le numérique et de diluer les efforts A mon sens, la notion de portail d’information en ligne n’a plus de sens désormais. Il faut se concentrer sur les marques. Par exemple, Libération est une marque extrêmement forte, elle doit fédérer les internautes de sensibilité de gauche. L’Express offre une information généraliste, très riche, équilibrée. Ses revenus proviennent autant de la publicité, des services et du payant, un axe que nous voulons développer fortement en 2017. BFMTV est depuis la rentrée le premier site d’info sur mobile en visites devant Le Monde et Le Figaro. Ce device concentre tous nos efforts avec la vidéo. BFMTV est d’ailleurs de loin le premier site d’information vidéo avec 50 millions de vidéos vues par mois, un chiffre en croissance continue qui permet à la régie de surperformer sur le marché publicitaire. Quelle sera la stratégie vidéo sur BFMTV ? Nous allons particulièrement développer la vidéo produite nativement pour mobile, un terminal qui rassemble déjà 8,3 millions de VU (Le Figaro est à 9 millions et Le Monde à 8,8 selon Médiamétrie août 2016, ndlr). Notre pôle vidéo rassemble une dizaine de personnes. Plusieurs recrutements sont prévus tout début 2017 pour étoffer l’équipe vidéo. Quel est le bilan du kiosque SFR Presse ? Les retours sont très bons, l’expérience utilisateur est agréable et il y a eu 7,5 millions de titres de presse téléchargés depuis le lancement en avril 2016. C’est un volume significatif qui participe à la diffusion de la presse, puisque SFR rémunère les éditeurs en fonction du nombre de téléchargements, comme un kiosque classique. SFR Presse représente par exemple une proportion relativement importante de la diffusion de Libération et de 01Net et c’est un très bon canal de recrutement de nouveaux lecteurs. SFR valorise également cette plateforme depuis peu en la proposant en OTT. Après quelques semaines en accès gratuit, l’offre sera disponible à tous (pour 19,99 euros par mois ndlr). Mais l’objectif principal de cette offre est qu’elle soit utilisée et apprécié par les abonnés de SFR, dans le cadre de notre stratégie de convergence médias – télécoms. Quelles sont les ambitions pour SFR News ? En faire un grand portail de référence ou une simple vitrine ? SFR News contient une sélection de contenus issue des rédactions du groupe et des productions ad hoc, grâce à une équipe de journalistes dédiée (encadrée par Jean-Michel Salvator, ndlr), avec des informations d’actualité générale, des sujets de société, des informations pratiques et liés à la consommation. Ce n’est pas un nouveau site média d’actualité, il ferait doublon avec ceux de Libération, L’Express et BFMTV. D’un point de vue stratégique, SFR News permet d’animer la relation entre SFR et ses abonnés à travers les différents points de contacts (web, box, applications…), là où SFR Sport joue pour sa part un rôle essentiel dans le recrutement de nouveaux abonnés. Libération connaît des difficultés ces dernières années. Quelle est la stratégie digitale autour de cette marque ? Libération est une marque média forte et reconnue, avec une rédaction bimédia très intégrée depuis l’arrivée de Johan Hufnagel (directeur délégué de Libération, ndlr), sans doute la plus mature sur le numérique parmi celles que j’ai côtoyées. Une des priorités est de développer les abonnements digitaux, notamment grâce à son metered paywall, qui est opérationnel depuis le printemps. C’est un test and learn permanent. RMC est reconnue en radio mais presque inexistante sur le numérique. Comment valoriser cette marque sur le digital ? Je ne suis pas d’accord. RMC est au contraire la radio généraliste et d’information numéro 1 sur le digital avec 16 % de son audience générée sur les supports digitaux (Mediametrie – Global Radio 2016). RMC possède un lien très fort avec les auditeurs, mais également une grande communauté d’internautes fidèles. RMC a un grand potentiel de résonance sur les réseaux sociaux, qui représentent d’ailleurs plus de la moitié des sources de son trafic . Ses émission phares sont même devenues de véritables marques avec leurs propres fans, à l’instar de L’Afterfoot et ses 1,15 millions de fans sur Facebook. Cet engagement fort avec la communauté intéresse beaucoup les annonceurs via des opérations spéciales. Les grandes plateformes tentent d’attirer les contenus des éditeurs : sur Discover, AMP, Instant Articles… parfois en les rémunérant. Quelle est la position du groupe vis-à-vis des GAFA ? Le plus important est de diffuser nos contenus là où nos lecteurs ont envie de les lire, cela peut être sur nos plateformes ou ailleurs, mais à condition de trouver un modèle économique rentable et pérenne. De manière générale, Facebook génère beaucoup d’audience, mais c’est difficile de la monétiser pour les médias, il faut rester pragmatique avant tout. L’Express a essayé Instant Articles avant d’arrêter l’expérience par manque de revenus publicitaires, tandis que Libération y est toujours. Il y a eu trois millions de vidéos vues sur le digital pendant le débat des primaires de la droite diffusé sur BFMTV, en plus des huit millions de téléspectateurs, et ce en grande partie grâce à la diffusion du débat en live sur Facebook. C’était une première en France. Le groupe pourrait-il poursuivre sa croissance externe avec des acquisitions sur le numérique ? Nous restons attentifs aux opportunités qui peuvent se présenter, en acquisition ou en partenariat. Il faut se rappeler qu’en six mois, le groupe a lancé sept nouvelles chaînes et est devenu le diffuseur exclusif en France des quatre chaînes de Discovery et des trois chaînes de NBC. C’est beaucoup et cela illustre assez bien la volonté de dynamisme impulsée par SFR et Alain Weill. 2016 : Directeur des activités digitales de SFR Media 2015 : CDO Groupe Les Echos 2012 : Editeur des Echos Bourse, Investir, Capital Finance (Groupe Les Echos) 2011 : Digital expert à PSA Peugeot Citroën 2008 : Digital marketing executive à FigaroMedias 2006 : Media executive Omnicom Media Group UK Jean-Michel De Marchi ConvergenceGAFAMOpérateurs télécomsRadioTransformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? 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