Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > Comment le magazine Télérama veut (enfin) prendre le virage numérique Comment le magazine Télérama veut (enfin) prendre le virage numérique Si son activité papier est en bonne santé avec plusieurs millions d’euros de bénéfice annuel, l’hebdomadaire du groupe Le Monde est très en retard en ligne. Pour y remédier, il souhaite notamment développer une offre de services. Par . Publié le 11 décembre 2015 à 18h30 - Mis à jour le 11 décembre 2015 à 18h30 Ressources Cette fois, c’est promis, Télérama va enclencher un vrai plan d’action numérique. Après plusieurs années de bonnes intentions jamais concrétisées et une série de rapports jamais appliqués, le magazine dédié aux médias et à la culture du groupe Le Monde veut se tourner davantage vers le digital. Il n’y a pas encore d’urgence : avec 78,4 millions d’euros de revenus en 2014 pour 3,9 millions d’euros de bénéfices, et malgré une lente érosion de ses ventes – encore en légère baisse de 2,5 % en un an – Télérama est l’un des titres papier qui se portent le mieux en France avec 568 000 exemplaires vendus chaque semaine en moyenne en France, selon l’OJD. Mais la direction de l’hebdomadaire – incarnée par Emmanuelle Delapierre-Coulonnier, directrice de la publication et présidente du directoire, et Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction et vice-présidente du directoire – veut anticiper. Un premier pas a été franchi au premier semestre 2015 : le site web a été l’objet d’une refonte et, surtout, Jean- Christophe Potocky a été recruté comme directeur du numérique (en provenance du Monde.fr) et Ludovic Desautez comme directeur adjoint de la rédaction en charge du numérique (en provenance des Echos). Depuis, les deux hommes ont travaillé sur un plan stratégique, validé fin août. Des moyens supplémentaires ont été actés, avec notamment une enveloppe d’investissements de plusieurs centaines de milliers d’euros. Des équipes étoffées Ce plan d’action a identifié trois leviers de développement. Le premier, la production de davantage de contenus et de formats en ligne, le plus facile, est en train d’être mis en place : quatre recrutements ont été actés au sein de la rédaction numérique entre septembre et décembre 2015 et un poste à la vidéo sera créé en 2016. A la fin du premier semestre 2016, sur un peu plus de 110 titulaires de la carte de presse à Télérama, la rédaction numérique, supervisée par Ludovic Desautez (avec Thomas Bécard, Olivier Granoux et Odile de Plas) sera composée de 18 personnes, comprenant la rédaction de Télérama.fr, les pôles édition et vidéo, et le pôle web de Sortir. S’y ajoutent les équipes dédiées à la technique, tandis que l’intégration de compétences numériques au sein des différents services rédactionnels se poursuit. Le deuxième levier a également été acté, avec la refonte du CMS prévue entre mars et juillet 2016, pour gérer à la fois les contenus papier et numériques, avec un enjeu important autour de l’édition et la gestion des bases de données. N’étant pas assez performant sur ce dernier point, l’outil propriétaire du Monde.fr, “le Huit”, ne pourra pas être décliné. Ce sont les sociétés Adyax (gérée par Maxime Topolov et Yann Perron) et SDV Plurimédia (présidée par Francois Grandidier et Olivier Guibert) qui s’en occuperont. Développer les abonnements en ligne auprès du jeune public Enfin, dernier levier du développement numérique qui va être mis en place : augmenter le parc d’abonnés numériques via la mise en place d’offres servicielles. Sur ce point, tout ou presque reste à construire. Télérama est vendu chaque semaine à 568 000 exemplaires en moyenne en France, dont 90 % via les abonnements et 10 % en kiosque, selon l’OJD. Le nombre d’abonnés en ligne n’est aujourd’hui pas significatif, car l’offre se limite à l’accès à Télérama en version PDF (5,90 euros par mois). L’objectif est de parvenir à plusieurs milliers d’abonnés en un an – un calendrier ambitieux – en ciblant particulièrement les étudiants et trentenaires. Pour cela, outre la production supplémentaire et exclusive de contenus induite par l’étoffement des équipes éditoriales, de nouveaux formats seront créés. Surtout, deux points seront largement renforcés : Télérama veut développer et mieux mettre en scène ses bases de données pour proposer une plus grande offre de services en ligne autour de ses contenus (programme TV, films en salle, programmation et critiques de concerts et spectacles) et se positionner comme intermédiaire d’événements culturels. Pour cela, le titre va “industrialiser” les partenariats pour les spectacles et événements culturels en créant des “pass” réservés aux abonnés, qui donneront accès à des informations ou des événements. Télérama affiche de grandes ambitions en ligne en 2016. En octobre, il totalisait 2,26 millions de VU contre 1,8 million il y a un an (MNR). Besoin d’informations complémentaires ? 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