Accueil > Médias & Audiovisuel > Comment Mastercard a développé une identité sonore pour améliorer l’efficacité de sa communication Comment Mastercard a développé une identité sonore pour améliorer l’efficacité de sa communication Mastercard a mobilisé des professionnels et des agences du monde entier pour trouver “une marque sonore” qu’elle pourra décliner dans toutes ses publicités et adapter aux régions du monde dans lesquelles elle est présente. Par Benoît Zante. Publié le 29 avril 2019 à 16h45 - Mis à jour le 20 juillet 2021 à 16h22 Ressources Objectif “Puisque le monde évolue vers la voix et l’audio, il faut que nous ayons aussi une marque sonore : comme le logo qui représente une marque dans le monde visuel, Mastercard avait besoin d’une identité et d’un logo pour l’environnement audio”, expose son directeur marketing et communication Raja Rajamannar. Celui-ci a passé deux ans avant de trouver le thème sonore de 30 secondes qui allait incarner sa marque. Un travail qui a nécessité plus de 2 000 itérations et mobilisé des musicologues, des artistes et des agences du monde entier, dont Mike Shinoda, du groupe Linkin Park. Dispositif Plus qu’un simple jingle ou une signature sonore, Mastercard recherchait une mélodie capable de s’adapter à toutes les situations et déclinable à l’envie, en digital comme dans le monde physique. Le brief de la marque comportait de nombreuses contraintes, dont la capacité à être mémorisée facilement et de donner envie de la fredonner. Parmi les critères de sélection figuraient aussi : – La polyvalence, c’est-à-dire la capacité à s’adapter à toutes les situations, qu’il s’agisse d’un match de football ou d’un festival de musique électronique ; – L’universalité, pour qu’un Indien, un Chinois, un Australien ou un Américain ait chacun l’impression que cette mélodie a été conçue pour lui ; – La flexibilité, pour que des artistes de toutes cultures ou tous styles musicaux puisse se l’approprier et la réinterpréter. En outre, le thème devait durer 30 secondes maximum, tout en offrant la possibilité d’en extraire 3 secondes pour en faire une signature sonore, le “mogo” (pour “musical logo”) immédiatement reconnaissable et attribuable à la marque. Ce “mogo” a même été encore réduit à 1,3 seconde pour les terminaux de paiement et les enceintes connectées. Des contraintes strictes, donc. “Le processus a été source de nombreuses frustrations pour nos agences”, reconnait Raja Rajamannar. Bilan & résultats Révélé en février 2019, le thème sonore de Mastercard a déjà donné lieu à plusieurs déclinaisons dans des styles très différents (lyrique, cinématographique, ludique…), en variant les instruments, les durées et les tempos. “Une mélodie, c’est l’ADN audio d’une marque ; une fois que vous l’avez créée, vous pouvez la faire vivre dans le monde entier, avec différents styles. C’est la constante, mais le rendu ensuite peut être très différent”, observe le directeur marketing de la marque. Mastercard cherche maintenant à faire vivre son identité le plus largement possible et sur tous les canaux, que ce soit dans ses publicités, en ligne, dans ses évènements et en points de vente. À travers le monde, l’entreprise mobilise donc des artistes pour qu’ils s’approprient les quelques notes de la mélodie et composent des morceaux inédits : vingt-quatre déclinaisons locales ont ainsi été imaginées. Prochainement, une campagne mondiale permettra à tout un chacun de proposer ses créations, et certaines seront susceptibles être intégrées aux publicités de la marque. Et après ? Mastercard travaille désormais à l’implémentation de son identité sonore sur tous ses points de contact, qu’ils soient physiques ou numériques. L’un des chantiers principaux est l’intégration de la mélodie aux systèmes de caisse des commerçants du monde entier, pour qu’un son caractéristique retentisse à chaque achat opéré par Mastercard. En fonction des pays et des lieux, cette signature sonore sera différente : pour certains pays, notamment émergents, un son qui rappelle le tintement des pièces de monnaie à été imaginé, alors que des versions spécifiques pour les boutiques de luxe ou les enceintes connectées d’Amazon ont été conçues. Mastercard n’est pas la seule marque à déployer une telle démarche d’identité sonore (ou “sonic branding”) : en mars, la plateforme de streaming musical Pandora révélait la sienne, ainsi qu’une offre pour accompagner les marques dans leur quête d’identité sonore. Un terrain sur lequel la startup devra affronter l’éditeur de podcasts Gimlet, acquisition récente de Spotify, lui aussi positionné sur le sujet. Benoît Zante Audio digitalBanque et AssuranceStratégies annonceursTransformation marketing Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretiens Nabil Bekhti (Havas) : "Les limites autour de la mesure des campagnes sur le podcast sont un vrai frein au développement plus important de la publicité" Le New York Times monétise ses offres audio en refusant de passer par le programmatique Etudes de cas Comment Le Télégramme va lancer un dispositif d'informations locales audio Dossiers Les agences créatives se positionnent sur le podcast de marque essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? Le New York Times affiche toujours une croissance très robuste portée par le numérique data Les baromètres, panoramas et chiffres sur l'évolution du marché Le classement des éditeurs français qui ont le plus d'abonnés purs numériques Les données récoltées par les acteurs de la publicité en ligne La liste des sociétés présentes dans les fichiers ads.txt des éditeurs français Les gains de budget des agences médias Opt-out : quels éditeurs français interdisent les robots crawlers de l'IA générative ? Le panorama des sociétés spécialisées dans les technologies de l’e-retail media La liste des outils utilisés par les équipes éditoriales, marketing et techniques des éditeurs français Le détail des aides à la presse, année par année La liste des CMP choisies par les principaux médias en France Digital Ad Trust : quels sites ont été labellisés, pour quelles vagues et sur quel périmètre ?