Comment Paris Tonic mutualise l’offre de publicité native d’éditeurs

Le content advertising, ou publicité native, devrait générer 50 milliards de dollars en 2021, selon les projections réalisées en 2017 par la plateforme de contenus Polar. Un marché lucratif que se partagent de plus en plus d’acteurs : les groupes médias positionnés sur des communautés tels que Webedia et Aufeminin, les studios de brand content montés par les régies publicitaires comme 14Haussmann de MEDIA.figaro et Ganz de Prisma Media Solutions, ainsi que des éditeurs spécialisés de taille plus réduite.

C’est à ces derniers que Paris Tonic veut “donner plus de visibilité auprès des agences et des annonceurs sur le marché du content advertising, pour qu’ils obtiennent des budgets qu’ils n’auraient pas décrochés seuls”, expose so cofondateur Antoine Constantin.

 

Donner plus de visibilité auprès des agences et des annonceurs sur le marché du content advertising

Antoine Constantin

Cofondateur Paris Tonic

Également cofondateur du groupe média et e-commerce G&R Media Group (Gustave & Rosalie, Hector, La Petite Attention), il a lancé en mai 2018 une nouvelle offre qui rassemble désormais une trentaine d’éditeurs totalisant une quinzaine de millions de lecteurs mensuels. Leur point commun : “ils s’adressent à des cibles engagés de Millennials en étant référents sur des thématiques lifestyle, créative, mode, restauration”, indique-t-il.

La structure, qui compte huit profils commerciaux et créatifs (en plus des employés dédiés à G&R Media Group) et prévoit de recruter un expert média, centralise les briefs, généralement émanant d’agences médias, sélectionne les éditeurs les plus légitimes sur la thématique et les objectifs du dispositif, et coordonne la publication de contenus (site web, vidéo, post social, événement physique). Et se rémunère en prélevant une commission, non précisée, d’apporteur d’affaires sur ces dispositifs vendus comme des OPS.

Un relais de croissance supplémentaire pour les éditeurs

Outre les newsletters de G&R Media Group, le site créatif Fubiz, le magazine masculin The Good Life, le guide culinaire Le Fooding, le chatbot de sorties Jam ou encore les portails du groupe Cerise, Gentside et Oh My Mag ont mis leur ligne éditoriale et leur audience en commun au service d’une quinzaine d’opérations de contenus depuis le lancement, pour des annonceurs tels que Monoprix, Air France, Martini ou encore PSA Banque. Ces derniers confient à Paris Tonic des campagnes dont les montants seraient compris entre 50 000 et 300 000 euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 72 % sur 2018.

Si Antoine Constantin dit avoir multiplié par trois le budget moyen des campagnes de content advertising réalisées par son groupe média, Romain Colin, fondateur du média Fubiz, y voit plutôt un nouveau relais de croissance pour son activité média : “Paris Tonic nous permet de travailler pour des marques non captives, qui ne viennent pas naturellement vers notre offre de publicité native, notamment issues des secteurs de l’alimentation (Danone), de l’alcool (Bombay Sapphire) et du retail (Le Bon Marché)”.

Il évalue ainsi à “moins de 10 %” l’incrément de son chiffre d’affaires apporté par Paris Tonic, à raison de campagnes de 10 à 50 000 euros. Une personne est tout de même dédiée chez Fubiz aux relations avec Paris Tonic et à l’exécution des “campagnes généralement clés en main”.

Pour accélérer son développement, Paris Tonic travaille à l’élargissement de son réseau d’éditeurs. L’ouverture à l’international, en particulier la Grande-Bretagne, est étudiée. Pour cela, ses fondateurs préparent un tour de table qui doit leur permettre de lever un million d’euros d’ici la fin 2019, dont auprès de BPIFrance.