Condé Nast France repositionne son titre Glamour et réduit ses coûts de 30 %

Avec une diffusion France payée en baisse de 21 % en 2017 à 220 000 exemplaires selon l’ACPM (dont 60 000 abonnés), Glamour est confronté comme d’autres titres de presse féminine à d’importantes difficultés. Son éditeur, Condé Nast France (Glamour, Vogue, Vanity Fair, GQ…) a donc annoncé lundi 5 mars une large refonte du titre, que Xavier Romatet, PDG du groupe, a présenté comme une “réinvention totale”.

Toujours dédié aux femmes de 25 à 35 ans, le titre va passer à partir du 15 mars d’une ligne éditoriale “classique et glamour”, à une ligne “plus pop, sociétale et provocante”. Glamour veut s’appuyer sur le digital (2 millions de visites par mois sur site ordinateur et mobile, pour 11,5 millions de pages vues). Le titre sera “dérubriqué” et thématisé (eau, énergie, “no filter”, etc.), mobile first et s’appuiera sur les réseaux sociaux.

La presse féminine en baisse structurelle

Un plan prévoyant une réduction de 30 % des coûts a été mis en place (les revenus vont baisser d’autant) : la rédaction a été réduite (de 27 à 19 journalistes) et ses profils ont été changés pour une meilleure intégration papier et digital.

Le titre ne publiera plus que 6 numéros papier par an contre 12 jusqu’à présent. Glamour a réalisé en 2017 un tiers de ses revenus sur le numérique et deux tiers sur le papier. Au sein du chiffre d’affaires numérique, la moitié provient du display et l’autre moitié du brand content, qui tire l’activité avec une progression de 35 %.

Une campagne de publicité conçue par BETC (Havas) va être diffusée sur les réseaux sociaux (en vidéo) et en affichage sauvage. Dans un marché de la presse féminine en baisse d’environ 10 % chaque année, Condé Nast France a perdu 7 % de chiffre d’affaires en 2017 mais le groupe indique que son EBITDA est resté stable.