Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > DNI : un projet numérique du Monde parmi les premiers financés par Google en Europe DNI : un projet numérique du Monde parmi les premiers financés par Google en Europe Quatre mois après la présentation de Digital News Initiative (DNI), Google a choisi les premiers projets européens qu’il va cofinancer. Parmi ceux-ci, un projet du Monde. Il lance également officiellement AMP, son dispositif pour accélérer le chargement des pages sur mobile. Ce dispositif est encore l’objet de discussions entre les éditeurs et Google. Nos détails. Par . Publié le 24 février 2016 à 16h10 - Mis à jour le 24 février 2016 à 16h10 Ressources A l’occasion d’une conférence dans les locaux de Sciences Po Paris ce mercredi 24 février, le président de Google, Sundar Pichai, a annoncé que 27 millions d’euros ont été alloués pour financer 128 projets à travers 23 pays européens, dans le cadre du Fonds européen pour l’innovation de la presse, Digital News initative (DNI). Parmi les dossiers retenus figure le projet “Hoaxbuster” du Monde. Dans ce nouveau dispositif numérique qui sera prochainement proposé par Le Monde, s’ils suspectent qu’une fausse rumeur est véhiculée dans une image, un texte, ou encore un lien URL, les internautes pourront la comparer, à l’intérieur d’une application web, avec les données du Monde. L’idée est portée par Les Décodeurs, son équipe de fact-checking. Les éditeurs éconduits pourront retenter leur chance dès mai 2016. Seulement 2,3 millions d’euros accordés aux projets français Dirigé par Ludovic Blecher, DNI est doté de 150 millions d’euros sur trois ans. Ce fonds prévoit trois catégories de financement selon le montant demandé. Dans cette première série de financements, les projets français ont obtenu un total de seulement 2,3 millions d’euros, ce qui représente un peu moins de 9 % du total distribué en Europe pour l’instant (l’Allemagne : 4,8 M€, le Royaume-Uni : 2,8 M€, l’Espagne : 2,5 M€, la Belgique : 2,2 M€, etc.). Il y a trois types de financement selon les projets proposés : 1. Les “projets prototypes” Dans une démarche de test d’idées innovantes, qui ne nécessitent pas plus de 50 000 euros de financement. Ouverts aux organisations et aux individus, ces types de projets peuvent être financés à 100 % par Google et bénéficient “d’un traitement plus rapide”. Google vient ici d’attribuer un total de 118 000 euros pour ce type de projet en France, avec 39 333 euros accordés en moyenne par projet, soit trois projets financés. 2. Les “projets intermédiaires” Ouverts seulement aux organisations, ils peuvent bénéficier d’un soutien à hauteur de 70 % et ne doivent pas dépasser 300 000 euros de budget. Google vient de délivrer un total de 992 600 euros de cofinancement pour ce type de projets en France, avec une moyenne de 248 150 euros par projet. Quatre éditeurs français ont vu ici leur projet retenu et validé. 3. Les “projets d’envergure” Ce sont les projets les plus ambitieux, financé à 70 %, avec un budget plafonné à un million d’euros. Le groupe américain a ici attribué un total de 1,22 million d’euros en France, avec une moyenne de 408 168 euros alloués par projet. Ce sont ici aussi trois projets qui ont été été retenus. Outre le Monde, une dizaine d’autres médias français ont reçu une réponse favorable de Google, notamment l’AFP (un peu plus de 300 000 euros pour une plateforme de création rapide d’infographies interactives) et The Conversation (une rubrique dédiée à la data et aux infographies). Parmi les projets retenus à l’étranger (dont une partie est synthétisée par Twipe) : celui du Telegraph au Royaume-Uni (automatisation de la création de graphiques pendant des compétitions sportives), Spectrm Publishing UG en Allemagne (un robot conversationnel pour interragir avec les lecteurs sur les messageries instantanées). AMP arrive enfin Autre dispositif présenté : AMP. Après plusieurs mois de tests, Google lance Accelerated Mobile Pages (AMP) ce mercredi 24 février. Il s’agit d’un outil open source pour accélérer le temps de chargement des pages sur mobile via son moteur de recherche. Le format est disponible dans six pays européens : France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et Russie. La filiale d’Alphabet assure qu’AMP permet un affichage des pages “quatre fois plus rapide”, en utilisant “dix fois moins de data”, et supporte les publicités, paywall, analytics et reporting. En France, au moins une quinzaine d’éditeurs se sont adaptés au dispositif : France Télévisions, TF1News, Le Parisien, 20 Minutes, Libération, Ouest France, Les Echos… Des difficultés subsistent AMP a été le fruit d’une forte collaboration entre Google et les éditeurs, par exemple comment alléger les pages sans sacrifier trop de tags ? “Depuis fin 2015, nous avons une conférence par semaine avec des techniciens de Google. Nous voulions conserver les trois ou quatre outils les plus importants, comme l’analytics d’AT Internet et notre adserver SmartAdserver”, témoigne Guillaume Bournizien, digital marketing manager du Parisien. D’ailleurs, toutes les difficultés ne sont pas résolues, contrairement à ce qui est dit, notamment concernant les paywalls. Si les articles payants sont faciles à exclure d’AMP, les metered paywall – où les articles deviennent payants après un certain nombre déjà lus – continuent de poser problème. “On n’arrive pas encore à panacher entre les articles lus sur AMP et sur le site”, déplore Guillaume Bournizien. Du coup, seuls les articles gratuits du Parisien y seront proposés, pas ceux payants. Cette cure de minceur pourrait inspirer les éditeurs pour leurs propres sites mobiles. “Si AMP montre qu’alléger les pages se traduit par une meilleure fidélisation des lecteurs, pourquoi pas. Notre objectif est d’améliorer l’engagement et l’expérience utilisateur, ces expériences nous apprennent beaucoup”, ajoute Guillaume Bournizien. Project Shield Pour aider les éditeurs à se protéger contre le piratage informatique, en particulier les attaques par déni de service, Google va leur permettre d’accéder gratuitement au Project Shield : “Tous les éditeurs n’ont pas la taille suffisante pour mettre en place par eux-mêmes ces technologies. Nous voulons aider le journalisme de pointe à se protéger”, a précisé Maddhav Chinnappa, responsable des relations de Google avec les éditeurs. Le Fisc réclame 1,6 milliard d’euros à Google Mercredi 24 février, à peine la conférence de presse du président de Google terminée, une source au sein de l’administration fiscale française a annoncé à plusieurs médias avoir entamé une procédure de redressement de Google à hauteur d’1,6 milliard d’euros, incluant arriérés d’impôts, pénalités de retard et amende. Le Fisc enquête depuis plusieurs années sur l’optimisation fiscale de certaines sociétés du numérique, principalement américaines. En juin 2011, des perquisitions et des saisies avaient eu lieu dans les locaux de Google France, dans le cadre d’une enquête sur les “prix de transfert” entre la filiale française et sa holding irlandaise. La filiale française déclare la majeure partie de ses activités en Irlande, où l’imposition est plus légère. Google a ainsi versé environ de 5 millions d’euros au titre de l’impôt sur les bénéfices en 2014 en France (après 7,7 millions d’euros en 2013), alors que son chiffre d’affaires publicitaire est estimé entre 1 et 1,5 milliard d’euros en France. De son coté, Google affirme se conformer aux lois nationales en vigueur. Google AMP Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Les évolutions que veut apporter Google au programme DNI Programme DNI : ce que Google a promis aux éditeurs européens à Berlin Ludovic Blecher quitte le « Fonds Google », son remplaçant déjà nommé essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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