En Allemagne, la justice reconnaît une fois de plus la légalité des adblockers

Eyeo était poursuivi par l’éditeur du Süddeutsche Zeitung. C’est la cinquième décision prise en ce sens par les tribunaux allemands. Ce qui n’empêchent pas les éditeurs français de réfléchir également à une action judiciaire.

Le 22 mars dernier, la cour de justice de Munich était amenée à s’exprimer sur la légalité d’Adblock Plus, dans un litige opposant l’éditeur du Süddeutsche Zeitung à Eyeo. Elle a considéré qu’utiliser le logiciel d’Eyeo sur un site internet pour y bloquer les publicités n’a rien d’illégal, dans la mesure où les visiteurs ne se sont pas engagés par contrat à voir toutes les publicités servies par l’éditeur. 

La cour a même souligné que “la loi n’existe pas pour sauver ou maintenir le modèle économique des éditeurs”. C’est la cinquième fois qu’Eyeo remporte une victoire juridique contre des éditeurs outre-Rhin. Ces 18 derniers mois, la justice allemande a en effet été saisie par les groupes Axel Springer, Pro 7/Sat 1 et RTL Interactive, ainsi que par les éditeurs des sites internet Zeit Online et de Handelsblatt. 

Un cadre légal différent en France ?

En France aussi, les professionnels des médias et de la publicité en ligne (l’IAB et le Geste, notamment) n’ont pas abandonné l’idée d’une action en justice contre les éditeurs d’adblockers. Une réflexion est toujours en cours. Les défaites judiciaires des éditeurs allemands ne les refroidissent pas : selon eux, le cadre légal y est différent de celui en France et les angles d’attaque sont plus larges de ce côté-ci du Rhin.