Europe 1 met fin au Lab et veut réorienter sa stratégie numérique

Selon nos informations, sous sa forme actuelle, cette offre de curation sur les coulisses de la politique n’aurait plus sa place au sein de la nouvelle stratégie numérique. Europe 1 souhaite se tourner vers les formats audio, la vidéo et les assistants vocaux.

D’après plusieurs indiscrétions, Europe 1 va fermer le Lab. Ce site, qui avait été lancé juste avant la campagne présidentielle de 2012, ne sera plus alimenté à partir de fin janvier. Il rassemble aujourd’hui trois journalistes, encadrés par une rédactrice en chef, Aurélie Marcireau. Tous se verront proposés de nouvelles responsabilités au sein de la rédaction, a indiqué à mind Media la direction numérique d’Europe 1, confirmant ainsi l’information.

Des revenus publicitaires non significatifs

Cette décision s’inscrit “dans une réorientation de l’effort d’innovation d’Europe 1 vers les podcasts, la vidéo, les formats interactifs et les assistants vocaux”, explique Olivier Lendresse, directeur numérique d’Europe 1. “Ce projet visera à développer et renforcer l’identité du groupe, y compris sur le digital”, ajoute-t-il. 

Selon nos informations, les audiences du Lab seraient jugées trop faibles par la direction – c’est le cas  depuis plusieurs années – et les revenus publicitaires non significatifs, car le site avait été pensé à l’origine sans publicité. Selon l’ACPM, Europe1.fr génère environ 18 millions de visites par mois en moyenne depuis novembre 2016, pour 30 millions de pages vues en moyenne, avec un pic à 21 millions de visites mensuelles et 32 millions de pages vues durant la dernière ligne droite de l’élection présidentielle, entre mars et mai 2016.  “Nous allons continuer à parler de politique mais nous irons au-delà, Le Lab doit irriguer toutes les thématiques”, ajoute Olivier Lendresse.

Le Lab avait été créé fin 2011 par Laurent Guimier, alors directeur de l’information numérique de Lagardère Active, et Gilles Nay, à l’époque directeur des activités digitales de la station. Dès le départ, il a été pensé comme un pôle spécifique au sein de la rédaction numérique d’Europe 1, mais sa monétisation a toujours été problématique. Très porté sur les réseaux sociaux, il a notamment inspiré la création du “Scan” politique du Figaro en 2014.

Marion-Jeanne Lefebvre