EXCLUSIF – Microsoft France réorganise son activité MSN Online et va largement transformer son portail MSN

Selon nos informations, la vaste réorganisation du groupe Microsoft, évoquée par son ex-président Steve Ballmer en juillet dernier, connaît ses premiers effets en France. Microsoft France (1 700 personnes environ), s’apprête en effet, sans doute dans les prochains mois, à réorganiser totalement l’organisation et les activités de sa division MSN Online. Depuis l’été dernier, une partie seulement des équipes a été mise dans la confidence et travaille sur le sujet : le portail de contenus MSN.fr, tel qu’il est proposé actuellement, est voué à disparaître.

LA MONÉTISATION DES AUDIENCES EST EN FORTE BAISSE

Malgré 8,7 millions de VU uniques par mois sur sa page d’accueil en France (Médiamétrie//NetRatings, décembre), Microsoft a en effet du mal à monétiser le portail, qui propose des contenus autour de trois thématiques : Informations générales en temps réel, Sport, et Divertissement & Style, principalement à destination des femmes. Les recettes publicitaires liées aux contenus de Microsoft France ont ainsi fortement chuté ces dernières années.

Le constat est peu ou prou identique dans la plupart des autres pays. A l’été 2013, Brian MacDonald, tout juste nommé Corporate vice president Online Services Division et Corporate vice president Bing (autrement dit, responsable Monde des portails MSN et de Bing), a donc impulsé une nouvelle stratégie de groupe pour les portails MSN : développer les produits Windows 8 et Bing au détriment d’un portail média traditionnel. Depuis octobre dernier, en interne, une (petite) partie des équipes dédiées à MSN Online a donc commencé à travailler sur de nouvelles offres.

FIN DES PARTENARIATS ACTUELS

L’ensemble des équipes de la division MSN Online France sont concernées par ces évolutions, soit une quarantaine de personnes. Une trentaine d’entre eux travaillent pour Microsoft avec le statut de « prestataires de services ». Sous ce statut, des sociétés et agences mettent à disposition de Microsoft ses collaborateurs ou ses services contre rémunération. MSN France accueille ainsi une vingtaine de rédacteurs, une dizaine de chefs de projets et chefs de produits, une demi-douzaine de développeurs chargés de la production, et moins de cinq personnes pour la cellule de monétisation des contenus, auxquels s’ajoutaient un trafic analyst, un business analyst et un business manager.

Très récemment, MSN France a annoncé à ses prestataires la fin de leur partenariat. Depuis l’automne 2013, les contrats de prestation qui arrivent à leur terme ne sont donc pas reconduits, notamment ceux des agences (Rouge Interactif, Team Inside, Iseabloom…). Elles agissaient comme prestataires de compétences, en fournissant des consultants business, technique, chefs de projets ou de produits. L’agence de contenus médias Relaxnews, son prestataire d’animation de contenus médias – dont une vingtaine de rédacteurs fournissent en permanence les rubriques actualités du site MSN – verra, elle, son contrat initial se terminer cet été.

NOUVELLE STRATÉGIE MONDIALE

Une partie de ces prestataires pourraient continuer à collaborer avec Microsoft dans la mise en place de son nouveau modèle BtoB, notamment pour l’animation de nouveaux contenus. Car si Microsoft pourrait abandonner la marque MSN et ses déclinaisons en même temps que son portail actuel, ses plus hauts dirigeants travaillent sur une nouvelle offre en ligne. Prévue pour l’été, celle-ci sera tournée vers son système d’exploitation Windows 8 et ses applications mobiles Bing, les « Bing apps ». Il s’agira de faire la mise en avant d’applications plus servicielles, directement intégrées sur les terminaux de Microsoft. L’idée de Microsoft étant d’offrir aux internautes exactement la même expérience sur le web que sur mobile. Ce qui ne signifie pas la fin de ses ambitions dans le contenu.

De cette façon, selon plusieurs interlocuteurs concernés par ces évolutions, la stratégie de Microsoft serait de ne plus se positionner sur les contenus médias traditionnels et sur son moteur de recherche Bing, mais plutôt sur les produits et l’équipement des terminaux, notamment mobiles. Les nouveaux contenus, différents, s’intégreront dans cette stratégie.

Contacté à plusieurs reprises, Microsoft France n’a pas souhaité répondre à nos questions.