EXCLUSIF – TV5MONDE : UNE TÉLÉVISION SOCIALE DÉCLINÉE SUR FACEBOOK AVEC SPIN INTERACTIVE

Le groupe audiovisuel TV5MONDE vient de décliner, il y a quelques jours sur Facebook, TV5MONDE+, sa plate- forme de rattrapage et VOD, via des applications dédiées sur ses différentes pages. Détenu par plusieurs groupes audiovisuels, TV5Monde diffuse ou rediffuse au niveau mondial les programmes de ses actionnaires francophones dont il possède les droits : AEF (49%), France Télévisions (12,5%), RTS, RTBF (11,11% chacun), Télévision de Radio-Canada (6,67%), Télé-Québec (4,44%) Arte France (3,29%) et l’INA (1,74%). Au total, environ 235 millions de foyers issus de 200 pays reçoivent les différents programmes géolocalisés de TV5MONDE. Ce projet de télévision sociale sur Facebook répond à un double objectif pour le groupe : rendre plus visible et diffuser plus largement ses contenus vidéo et répondre à une demande de plus en plus forte de ses internautes pour consommer ses programmes sur les réseaux sociaux. « L’idée est de mieux adresser notre audience. D’abord en diffusant une offre de rattrapage plus ciblée, avec une sélection éditorialisée selon les pages. Ensuite en misant sur la recommandation sociale pour le partage des vidéos et la diffusion de notre marque », indique Hélène Zemmour, directrice de l’interactivité de TV5MONDE, interrogée par Satellinet.

UNE DIFFUSION SUR LES 22 PAGES FACEBOOK

Concrètement, l’ensemble de son offre de rattrapage, ses événements en direct, et ses productions propres vont être répartis sur les 22 pages Facebook du groupe, en fonction de thématiques affinitaires (information, apprentissage des langues, jeunesse, diaspora africaine…), de programmes (géopolitique, musique…), ou par communautés locales. Via les adresse IP, l’accès aux contenus respectera également la géolocalisation des huit grilles de programmes du groupe, afin de respecter les périmètres des accords de diffusion conclus avec les chaînes francophones, lesquelles livrent leurs programmes pour une consultation en dehors de leur zone de diffusion. Chacune des vidéos, qui contient le logo TV5MONDE+, peut être partagée et commentée sur Facebook et Twitter. « L’intérêt est de nous appuyer sur notre communauté de fans – 1,2 million dans le monde sur Facebook par exemple – mais aussi sur nos partenaires et les invités de nos programmes : l’application permet de partager de manière instantanée des morceaux de vidéos seulement, que nous proposerons alors de donner aux invités pour les publier sur leur propre page Facebook », indique Lucie Barreau, responsable des réseaux sociaux du groupe. Avec cette télévision sociale, l’objectif du groupe est d’augmenter de 50 % le nombre de vidéo vues fin 2013 (3,5 millions par mois actuellement), puisque l’audience sera comptabilisée avec celle de l’écosystème TV5MONDE.

CONCEPTION PAR SPIN INTERACTIVE

Le dispositif a été développé par l’agence Spin Interactive, qui a mis en place un moteur qui permet de créer, éditer et personnaliser des applications vidéo pour Facebook sur un nombre illimité de pages. « Le projet consistait à récupérer et pousser automatiquement les flux vidéo de TV5MONDE au sein des applications Facebook via des tags », indique à Satellinet Romain Troche, cofondateur de Spin Interactive (8 personnes, 450 000 euros de CA en 2012). Selon nos informations, le projet a nécessité un investissement de près de 60 000 euros pour TV5MONDE (hors maintenance et mises à jour). Il n’y a pas d’accord d’exclusivité du dispositif accordé par l’agence au groupe, mais, selon Emmanuel Muntlak, cofondateur, « même si on peut toujours réutiliser quelques lignes de code, c’est un moteur de publication très spécifique aux besoins de TV5MONDE, il n’y a pas vraiment la possibilité d’industrialiser ce genre de projet. » Outre Spin Interactive, parmi les prestataires réguliers de TV5MONDE figurent Dotscreen
(TV connectée), Eclydre (développement web), MoMac, (site mobile), Playsoft (application Android) et ViewOnTV (WebTV sur Facebook). En plus de sa directrice Hélène Zemmour, le service Interactivité du groupe, chargé des activités numériques
(3 millions d’euros de budget annuel), comprend 13 personnes à temps plein.