Accueil > Médias & Audiovisuel > Transformation & Innovations > France Télévisions : les grandes lignes du projet numérique de Delphine Ernotte France Télévisions : les grandes lignes du projet numérique de Delphine Ernotte Par . Publié le 27 avril 2015 à 7h05 - Mis à jour le 27 avril 2015 à 7h05 Ressources Depuis 2011 directrice générale adjointe du groupe Orange et directrice exécutive d’Orange France, Delphine Ernotte a été nommée présidente de France Télévisions par le CSA, jeudi 23 avril. Télévision de rattrapage, organisation, monétisation… Satellinet présente et décrypte les principaux points liés au numérique de son projet présenté au CSA. Une nouvelle plateforme de rattrapage, sur le modèle de Netflix Parmi les premières pistes évoquées pour développer le numérique au sein de France Télévisions, sa future présidente rappelle que le premier enjeu à venir de la télévision est celui du second écran. « Le numérique ce n’est pas que le web. C’est de plus en plus le mobile, la tablette et toujours la télévision connectée », souligne-t-elle. Delphine Ernotte propose donc la création « d’une nouvelle plateforme numérique, basée sur un algorithme de recommandation », qui doit « rendre la télévision de rattrapage plus accessible, sur le modèle de Netflix par exemple. » Par ailleurs, après plusieurs années d’expérience à Orange, Delphine Ernotte n’hésite pas à utiliser des expressions encore peu habituelles pour le service public. Selon elle, France Télévisions doit ainsi « mettre en place une stratégie relationnelle avec ses usagers » et « s’appuyer sur les outils professionnels de la relation client. » Développement des offres numériques jeunesse autour de France 4 Le projet de Delphine Ernotte prévoit aussi le développement des offres dédiées aux publics des moins de 15 ans, aujourd’hui souvent dispersées sur France 2, France 3 et France 4, sur cette dernière chaîne : « France Télévisions dispose déjà largement des ressources nécessaires. La qualité de ses programmes jeunesse est reconnue. C’est une opportunité pour construire une plateforme numérique autour des marques fortes Ludo et Zouzous et en partenariat avec d’autres acteurs de jeux ou de livres pour enfants. Un réseau social pourrait être structuré autour de France 4. » Une « pépinière de talents », comme Canal + Plus largement, mais dans le même esprit, le recours au numérique ne doit pas être considéré comme un « accessoire », a-t-elle indiqué au CSA, mais il doit devenir une des dimensions de l’offre de la télévision publique. « Cela exige de ne pas lui assigner le seul rôle de la télévision de rattrapage. C’est d’abord par le numérique que peut se constituer un rapport nouveau entre la télévision publique et les jeunes. Il s’agit de se doter d’une pépinière de talents, de dénicher les créateurs, disposant déjà d’une reconnaissance sur les réseaux sociaux et le web, et de chercher à les adapter ensuite à l’antenne en pastilles. » Une idée qui ressemble beaucoup à la stratégie mise en place par Canal + pour les jeunes et jeunes adultes : son département Nouveaux contenus produit des pastilles pour le web et l’antenne, et son MCN (ces réseaux de chaînes thématiques en ligne créés sur les plateformes vidéo), baptisé Studio Bagel, très présent sur YouTube, alimente également en contenus l’antenne Canal+ via des formats courts très identifiés. Mieux monétiser les contenus en ligne Le groupe audiovisuel public étant confronté à des difficultés budgétaires (qui devraient s’accentuer à partir de 2016), Delphine Ernotte envisage deux pistes pour une meilleure monétisation du numérique. Premièrement, la monétisation de la seconde vie des contenus. « Adapté à la télévision de rattrapage, il s’agit d’avoir une offre pour tous les publics et tous les rythmes de vie, selon elle. Le catalogue vaste en programmes pour la jeunesse est une première piste à explorer. France Télévisions peut agir seule sur la VàD jeunesse, premier motif de visite sur Netflix ou Canalplay. Afin de bâtir un catalogue indépendant dans les autres domaines, deux pistes sont à envisager : un partenariat avec l’INA pour l’accès à certaines archives ou bien avec les autres chaînes gratuites pour une proposition commune. Le deuxième levier de monétisation lié au numérique avancé par Delphine Ernotte est lié à la publicité. Le le plus évident « est de monétiser la publicité sur les plateformes numériques, sans oublier le mobile. Le secteur public dispose d’une opportunité exceptionnelle : l’INA, Radio France et France Médias Monde sont autant de partenaires incontournables. » France Télévisions Publicité, sa régie, s’est déjà engagée il y a 18 mois (tardivement ?) dans une vraie stratégie de développement de ses revenus publicitaires en ligne, mais elle pourrait donc être renforcée. Vers la fusion des rédactions ? Concernant l’information, Delphine Ernotte souhaite mettre en place une direction centrale et transversale. Le projet présenté esquisse également ce qui ressemble beaucoup à une fusion des rédactions de France 2, France 3 et du numérique, sujet qui effraie les syndicats de journalistes. « La direction de l’information poursuivra la démarche autour d’une équipe unique de journalistes, intégrant y compris les équipes du numérique, est-il écrit. Son directeur(trice) sera donc responsable de l’ensemble des ressources humaines pour produire l’information et notamment celle des journaux télévisés sur l’ensemble des chaînes et celle de la plateforme numérique France TV Info », indique-t-elle. Une chaîne TV en ligne dans 18 mois La future présidente souhaite poursuivre le projet de chaîne TV numérique, amorcé dans le cadre du projet Info 2015 et qui s’appuie sur France TV info. Là encore, ce projet pourrait s’appuyer sur la mutualisation de moyens avec d’autres groupes de l’audiovisuel public. Des alliances que les présidences et directions du numérique actuelles abordent avec précaution. « En s’alliant avec France Média Monde et Radio France, il est possible d’élaborer un projet unique de niveau international. En s’articulant avec l’INA, elle est en mesure de disposer de ressources historiques pour mettre en perspective l’actualité », estime Delphine Ernotte, qui n’exclut pas sa diffusion à l’antenne. « Après le temps de la réflexion et de l’analyse, le projet sera intégralement présenté au CSA avant la fin de l’année 2015 avec l’objectif, s’il venait à être validé, d’une mise à l’antenne en septembre 2016 », conclut-elle. Toutes les ressources liées à cet article Les Personnalités Les sociétés France Télévisions Accès à la fiche entière CSA Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Delphine Ernotte (France Télévisions) : « On peut imaginer une plateforme associant SVOD et contenus à la demande sur un modèle freemium » France Télévisions : Delphine Ernotte confirme le lancement d’une chaîne d’info en continu sur le numérique [ÉTÉ 2015] Benoît Thieulin devient administrateur de France Télévisions France Télévisions / numérique : les dernières confidences de Rémy Pflimlin avant son départ essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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