Accueil > Médias & Audiovisuel > Abonnements en ligne > Geoffrey La Rocca (Teads) : “Nous pourrions générer 5 millions d’euros par an pour Le Monde et Le Figaro uniquement pour l’outstream” Geoffrey La Rocca (Teads) : “Nous pourrions générer 5 millions d’euros par an pour Le Monde et Le Figaro uniquement pour l’outstream” Après 280 millions d'euros de revenus en 2017 à l'échelle mondiale, Teads vise au moins 25 % de plus cette année. Positionnée à l'origine comme adserver et SSP vidéo sur le format outstream, l'entreprise se définit désormais comme "plateforme globale". Son directeur général en France, Geoffrey La Rocca, détaille ce nouveau modèle. Il livre aussi son regard sur la création de Skyline, l'offre publicitaire du Monde et du Figaro qui écartait Teads, mais auxquels il tend la main. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 30 octobre 2018 à 17h36 - Mis à jour le 26 février 2021 à 16h03 Ressources Connu pour son format oustream, Teads affirme désormais se positionner comme “plateforme globale” ? Qu’est-ce que cela change dans votre activité ? Nous parlons de plateforme média mondiale car nous rassemblons les deux tiers des principaux médias du monde entier (du top 300 éditeurs de comScore), et avec eux nous proposons aux annonceurs une gamme complète de solutions full-funnel : la vidéo outstream pour le branding, mais aussi des formats display interactifs innovants et adaptés au mobile, des solutions à la performance, et un studio créatif pour adapter de manière automatique et simple les messages publicitaires, par exemple au format mobile, pour les rendre interactifs et engageants. Que pèsent ces nouveaux formats display interactifs dans les revenus du groupe ? Les nouvelles offres display représentent déjà près de 20 % de notre chiffre d’affaires au niveau mondial, qui sera encore en forte hausse cette année : nous serons au-delà de 350 millions d’euros en 2018 contre 280 millions en 2017 (voir notre graphique sur les résultats du groupe plus bas, ndlr). L’activité est rentable ces cinq dernières années (Etats-Unis, Royaume-Uni et France étaient les trois premiers marchés du groupe en 2017, l’Allemagne le quatrième, ndlr). En proposant un point d’accès unique aux médias, nous offrons aux marques une alternative publicitaire performante aux GAFA, facile à activer, avec des résultats garantis par nos technologies IA et data. Nous venons encore de signer un partenariat mondial exclusif avec Bloomberg, après nos récents accords avec la BBC, The Economist, et dans un domaine différent avec Vice. Les accords mondiaux et locaux que nous avons conclus avec les médias nous permettent d’adresser une audience supérieure à celle de Facebook, et ce dans un contexte éditorial sécurisé. En créant il y a 15 mois Skyline, Le Monde et Le Figaro voulaient écarter certains intermédiaires comme Teads qui selon eux n’apportaient pas assez de valeur. Teads est bien plus qu’un intermédiaire ! Nous sommes l’une des très rares plateformes mondiales capable de s’opposer aux GAFA, tout en apportant des revenus importants aux éditeurs. Grace à nos partenariats mondiaux avec des annonceurs tels que Samsung, Adidas, Microsoft, Nike et bien d’autres, nous redonnons accès aux éditeurs français à des revenus qui seraient siphonnés par Google et Facebook. Les couplages publicitaires à l’ancienne de type Skyline, sans valeur ajoutée technologique, n’apportent pas grand chose aux annonceurs. Skyline propose pré-roll, habillage, publicité native, display et outstream : le chiffre d’affaires très minime annoncé par Louis Dreyfus il y a quelques semaines dans vos colonnes (5 millions d’euros de revenus revendiqués en 2018 pour le Monde et Le Figaro, lire l’interview ici, ndlr) pour l’ensemble de ces formats internalisés témoigne d’un manque d’appétit. En quoi apportez-vous plus de valeur aux éditeurs ? Nous nous appuyons sur un un réel actif technologique et commercial que nous possédons : Teads a inventé la video outstream et capte aujourd’hui 99 % de ce marché en France, hors Facebook. Des campagnes de test via un DSP comme DV360 – comme nous en faisons régulièrement – permettent de s’en rendre compte. Notre atout réside aussi dans notre studio créatif, qui permet aux annonceurs et aux régies de personnaliser les campagnes en adaptant les créations au mobile, ce qui les rend très performants. “Nous avons le même objectif que le Le Monde, Le Figaro et les autres éditeurs : mettre fin au monopole publicitaire de Google et Facebook” Notre équipe d’une quinzaine de data scientists permet par exemple de tester rapidement plusieurs formats pour une même campagne, puis de conserver et d’industrialiser celui ou ceux qui sont le plus efficaces en fonction des KPI de la marque. Les éditeurs qui utilisent notre “Teads Publisher Suite” pour leurs ventes en direct ou pour des opérations spéciales, peuvent doubler leur CPM, car nos technologies d’IA permettent notamment d’optimiser les campagnes vendues par les éditeurs en fonction des KPIs des annonceurs. Concrètement, que pouvez-vous apporter au Monde et au Figaro ? Pouvez-vous le chiffrer ? En plus de l’accès aux grands annonceurs, nous pouvons mettre à disposition notre studio, réservé à nos éditeurs partenaires et clients, qui est un réel atout sur le marché. Avec nos offres, nous apportons chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros aux éditeurs français et je pense que nous pourrions générer 5 millions d’euros de revenus par an pour Le Monde et Le Figaro uniquement sur le format outstream, ce qui, ajouté à la commercialisation des autres formats, leur permettrait de doubler leur revenu total. Notre main reste d’aillleurs tendue. Nous avons le même objectif que le Le Monde, Le Figaro et les autres éditeurs : mettre fin au monopole publicitaire de Google et Facebook. Est-ce que la création de Skyline a nui à votre activité en France ? Non car nous avons expliqué à nos clients que l’impact était de 1% sur le reach que Teads propose à ses annonceurs, très vite compensé par de nouveaux accords par exemple avec Sud Ouest, Le Point et L’Equipe. En dehors du Monde et du Figaro, nous sommes alliés à la quasi-totalité des éditeurs français. Aujourd’hui, nous sommes numéro un en reach devant Facebook et Youtube avec 47 millions d’internautes et 87 % de couverture en France, selon Médiamétrie. Et le chiffre d’affaires France a doublé ces deux dernières années (la France représentait en 2017 entre 15 et 20 % du chiffre d’affaires global avec une croissance d’environ 30 %, ndlr). Le mode de consommation de l’information a changé, les lecteurs consultent chaque jour plusieurs marques médias. Il n’est plus pertinent d’opposer les lecteurs des divers titres d’un groupe comme Le Figaro à ceux de L’Equipe, BFMTV, Les Echos, La Provence, Paris Match, Challenges ou Au Feminin. Ce qu’ont en commun tous les grands éditeurs, ce sont des contenus de haute qualité. Notre métier est de les valoriser le mieux possible avec nos technologies publicitaires. Et c’est aussi dans l’intérêt des marques. Geoffrey La ROcca 2017 Directeur général de Teads France 2015 Directeur général adjoint de Teads France 2014 Directeur marketing et communication de Fauchon Paris 2012 Cofondateur de Madeleine Market 2010 Head of digital à NextRadioTV 2007 Journaliste à BFM Business et RMC Jean-Michel De Marchi GAFAMModèles économiquesPublicité programmatique Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Teads : + 50 % de chiffres d’affaires en 2017 Comment Teads veut améliorer la publicité display Dossiers Les détails sur Skyline, la place de marché du Monde et du Figaro Entretiens Louis Dreyfus (Groupe Le Monde) : "Skyline rapportera près de cinq millions d'euros au total en 2018" essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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