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Accueil > Médias & Audiovisuel > Heikel Manai (France Télévisions) : “En matière d’IT, un dogmatisme 100% européen serait contre-productif”

Heikel Manai (France Télévisions) : “En matière d’IT, un dogmatisme 100% européen serait contre-productif”

Maîtrise et circulation des données, cybersécurité, nouvelles offres numériques, gestion du cloud… L’infrastructure et les outils technologiques prennent une place croissante dans la transformation des médias, et en particulier chez les groupes audiovisuels. Heikel Manai, le directeur IT de France Télévisions, qui a fait il y a quelques mois un choix stratégique en s’associant avec Scaleway (Iliad) pour une partie de son hébergement cloud, explique l’organisation, la stratégie et les choix technologiques du groupe, évoquant un “rééquilibrage dans les outils” et un arbitrage “pragmatique”. 

Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 03 octobre 2025 à 12h29 - Mis à jour le 03 octobre 2025 à 12h46
  • Ressources

Les organisations liées au numérique et aux technologies de l’information (“IT”) sont parfois complexes dans les grandes entreprises. En tant que directeur IT de France Télévisions, quel est votre périmètre de responsabilités et comment l’IT est-elle organisée au sein du groupe ?

Avec mes équipes, je réalise l’ingénierie et j’exploite en “24/7” des socles technologiques concernant plusieurs aspects : l’infrastructure, avec plusieurs data centers, des cloud hybrides, des réseaux nationaux et de la bureautique ; la data, avec un datalake contenant les données des programmes médias ; l’IA, avec un backend API orienté IA médias ; l’ERP, avec des environnements en cloud SaaS, RH, finances et marketing ; enfin la cybersécurité, avec le centre de surveillance de sécurité et d’intervention pour traiter les vulnérabilités en temps réel. Le portail France.tv, lui, est géré par mes collègues de la direction du numérique. Au total, je dirige donc huit départements, soit 450 personnes au total, dont 100 collaborateurs internes [le reste étant des prestataires, NDLR]. Nous avons des équipes dédiées à l’exploitation technique et à la supervision 24h/24 et 7 jours/7. Ma direction est rattachée à la direction des technologies et systèmes d’information (DTSI) du groupe.

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Heikel Manai 

Depuis 2023 Directeur de l’IT transverse et des infrastructures, France Télévisions
2014-2023 Head of cloud, devops, Kubernetes digitalisation, SFR
2012-2014 Responsable de domaine SI, ingénierie et support performance, SFR
2008-2012 Responsable de service, SFR 

La technologie prend une place de plus en plus importante au sein des médias. Quels sont vos principaux enjeux ?  

Trois axes majeurs structurent notre feuille de route. D’abord, l’augmentation de la capacité de nos infrastructures, afin d’assurer le transport des données et des flux vidéo. Cela passe par le déploiement national d’un nouveau réseau dorsal, ou réseau haut débit, en 100 Gbps full duplex, pour migrer toute notre infrastructure du coaxial vers l’IP, pour accompagner le basculement de la télévision vers le streaming. Tout l’audiovisuel s’appuie désormais sur l’IT. Ce backbone couvrira la France, incluant l’Outre-Mer, pour supporter la diffusion, la production et le transport des flux médias. Il servira aussi d’autres acteurs de l’audiovisuel public. 

Deuxième axe, la modernisation de nos socles applicatifs. Cela passe par la “softwarisation” des applications médias et la “conteneurisation” massive avec Kubernetes, c’est-à-dire la transformation de toutes nos applications en architecture cloud-natif pour virtualiser nos infrastructures. Enfin, dernier axe majeur, la mise en place d’une meilleure disponibilité de toutes nos solutions techniques et infrastructures, en injectant des systèmes actif-actif redondants, en organisant la reprise automatisée de charge, etc. La modernisation en cours implique le renforcement des data centers privés pour les charges stables, combiné à une stratégie multi-cloud (avec AWS, Google, Azure et Scaleway) pour les services élastiques. Les deux autres enjeux majeurs auxquels nous faisons face portent autour de l’IA et bien sûr de la cybersécurité. 

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“Nous sommes en train de construire des moteurs d’IA et d’IA générative qui seront au service de toutes les activités de France Télévisions”

Quels sont vos travaux concernant l’IA ?

Nous sommes en train de construire des moteurs d’IA et d’IA générative qui seront au service de toutes les activités de France Télévisions, notamment les médias – France.tv, Franceinfo, etc. -, mais aussi pour la fabrication de journaux, le SI antenne, etc. Ils agiront via des API sécurisées, non connectées à internet. Pour cela, nous mettons en place une plateforme IA centralisée et sécurisée, baptisée Alix, qui comprend trois modules : AlixData pour la gestion des données, AlixKube pour l’orchestration de Kubernetes, enfin AlixIA pour les services d’intelligence artificielle. C’est un assemblage de solutions open source. AlixIA est connectée à différents LLM : Mistral AI en premier lieu, mais aussi OpenAI, Gemini et Claude. Cela garantit notre souveraineté : aucune donnée ne quitte notre périmètre. On peut citer plusieurs cas d’usage concrets déjà opérationnels : le speech-to-text automatisé sur Franceinfo sur le web, l’indexation des images et l’enregistrement intelligent des archives audiovisuelles, ou encore la reconnaissance d’images et l’enregistrement des médias. Nous étudions aussi les applications en matière de remédiation [mesures prises pour remédier à un risque ou un incident de sécurité, NDLR] et d’agentique.

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Le dernier enjeu-clé que vous avez mentionné concerne la cybersécurité. Quels sont vos axes de travail sur ce point ?

La protection informatique et technique est une préoccupation quotidienne. Nous travaillons en permanence à la modernisation des outils de détection et de remédiation (SOC avancé), à la réponse aux incidents, et à l’intégration de l’IA pour l’auto-remédiation (via des agents technologiques autonomes). Nous avons une coopération renforcée avec l’ANSSI (l’Agence de cybersécurité de l’État, ndlr), les organes étatiques et l’audiovisuel public, via des échanges quotidiens de renseignements sur les vulnérabilités. Les Jeux olympiques de Paris ont validé notre modèle de sécurité. 

De nombreux médias français ont été victimes de cyberattaques ces dernières années. Certaines ont été médiatisées fin 2024 : l’AFP, Libération, Bayard, ou encore Le Point. Il y avait même eu France Télévisions en 2020. Le groupe a-t-il subi d’autres attaques significatives depuis, notamment lors des JO ?  

Je ne peux pas commenter d’éventuels incidents opérationnels pour des raisons de sécurité. Mais il faut avoir à l’esprit que nous subissons des cyberattaques quotidiennes, comme tout acteur majeur. Notre approche est humble et proactive : aucun système n’est invulnérable, mais nous améliorons constamment nos protections via des tests de pénétration réguliers et des partenariats techniques. Les JO se sont globalement bien passés. La collaboration sectorielle est clé, avec les organes de l’Etat, l’ANSSI et nos pairs de l’audiovisuel public, mais aussi avec des entreprises privées. Il y a aussi des colloques et des échanges permanents entre directeurs de la cybersécurité, et on partage le plus possible.

“Scaleway s’est imposé en particulier grâce à une stack applicative développée en interne, 100% maîtrisée et souveraine”

Où les données du groupe sont-elles hébergées ? Pourquoi avoir choisi récemment le français Scaleway (Iliad) comme hébergeur cloud ?  

Nous travaillons en cloud hybride. Pour des services managés, nous avons un hébergement public chez différents acteurs : avec Google pour la data, avec AWS pour les médias, avec Azure Microsoft pour la bureautique. Pour les données sensibles et aussi pour les services qui tournent à charge constante, sans besoin d’ajustement ponctuel des ressources, nous avons un hébergement en cloud privé, avec deux data centers privés, chez Data4 et Thésée, qui hébergent nos infrastructures. Dans une logique de diversification de nos partenaires de cloud, et en tant que service public, nous voulions intégrer un hyperscaler français, ou à défaut européen. 

Après une analyse comparative de nombreux acteurs, Scaleway s’est imposé grâce à plusieurs atouts à nos yeux, en particulier une stack applicative développée en interne, 100% maîtrisée et souveraine, qui permet une agilité et des synergies techniques immédiates avec l’open source. Cette approche complètement similaire à la nôtre a été un point décisif. Nous avions besoin d’intégrer une fonction de Kubernetes, la cluster API, une sorte de driver qui permet de positionner Kubernetes dans les différents hyperscalers. Ce développement a été réalisé par les entreprises américaines il y a quelques années, et les acteurs français ne l’avaient pas encore fait. C’est ce sur quoi nous avons travaillé en codéveloppement avec Scaleway. Ce driver a été mis en production début juin et ce projet a confirmé une certaine convergence des visions et des valeurs des équipes techniques de Scaleway et de France Télévisions autour de l’open source ; après quoi nous avons signé un contrat de co-innovation. 

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Quels sont les projets envisagés avec Scaleway ?

Nous voulons travailler ensemble autour de trois innovations. D’abord, prolonger ce premier travail et enrichir toute l’offre de Kubernetes pour créer des solutions innovantes chez Scaleway. Ensuite, enrichir l’offre de cloud de Scaleway avec une API média qui permet de faire l’insertion de publicité, de gérer les flux vidéo et le streaming. Enfin, nous allons travailler ensemble sur la data et l’IA, avec une partie de nos données liées à nos programmes qui seront hébergées chez Scaleway, et à du co-développement de moteurs IA génératifs. 

La souveraineté est-elle désormais un critère prioritaire dans vos choix technologiques ? France Télévisions peut-elle choisir des solutions uniquement françaises ?

Notre partenariat avec Scaleway a été lancé à l’automne 2024, soit avant les récentes tensions géopolitiques. Et je n’ai pas pour consigne de privilégier les technologies des acteurs français. Mais nous voulons garder la maîtrise de nos données et de nos choix technologiques, et la technologie Kubernetes avec Scaleway s’intègre totalement dans notre philosophie : placé au centre de mon offre d’hébergement, il amoindrit les différences entre les hyperscalers américains et français. Kubernetes est un cloud à l’intérieur du cloud ; il crée une couche d’abstraction et rend notre infrastructure cloud “agnostique”. C’est l’objectif que nous avons, plutôt que de chercher à être “100% français” ou “100% européen”, et cela remplit les mêmes objectifs de souveraineté et d’efficacité. C’est un travail lourd et ambitieux, cela prend du temps, de l’ordre de quelques années. Il faut un rééquilibrage dans les outils et une approche qui permet d’arbitrer de façon pragmatique : privilégier les solutions européennes quand elles sont matures – par exemple Scaleway pour l’IA -, ou utiliser les technologies américaines quand c’est nécessaire. Les entreprises américaines sont et resteront nos partenaires stratégiques. Un dogmatisme “100% européen” serait contre-productif.

Jean-Michel De Marchi
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