Accueil > Médias & Audiovisuel > La Commission européenne présente ses propositions pour mieux réguler les plateformes La Commission européenne présente ses propositions pour mieux réguler les plateformes Supervisés par les commissaires Margrethe Vestager et Thierry Breton, le Digital services act et le Digital markets act ont été présentés mardi 15 décembre. L'objectif : fixer des règles plus strictes pour la libre concurrence sur les marchés numériques et dans la diffusion des contenus. Par Paul Roy et Jean-Michel De Marchi. Publié le 15 décembre 2020 à 18h27 - Mis à jour le 14 janvier 2021 à 16h53 Ressources La Commission européenne a publié mardi 15 décembre les très attendus Digital services act (DSA) et Digital markets acts (DMA), de projets de réglements qui visent à mieux encadrer l’activité des plateformes dans les pays européens, tant dans leurs dimensions sociétales qu’économiques. La Commission a publié une synthèse des deux textes. Des amendes jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires pour les sociétés qui ne respectent pas le DSA Le DSA vise à obliger les “très grandes plateformes” – celles qui touchent plus de 10 % de la population européenne, soit 45 millions d’utilisateurs – à respecter “non seulement des obligations spécifiques de contrôle de leurs propres risques, mais aussi une nouvelle structure de surveillance”. Parmi les nombreuses nouvelles obligations pour les services en ligne de ces acteurs : “des mesures de transparence de vaste portée, notamment en ce qui concerne la publicité en ligne et les algorithmes utilisés pour recommander des contenus aux utilisateurs ; de nouvelles compétences pour examiner le fonctionnement des plateformes, notamment en facilitant l’accès des chercheurs aux données des plateformes clé, ou encore de nouvelles règles sur la traçabilité des utilisateurs professionnels sur les places de marché en ligne, pour retrouver plus facilement les vendeurs de biens ou services illégaux”. Chaque pays devra désigner une autorité coordonnant l’ensemble des autres autorités (en France, il pourrait s’agir du CSA ou de la CNIL) pour l’application de ces nouvelles règles. Il prévoit également la création d’un nouveau comité, le European board of digital services, chargé de coordonner les régulateurs nationaux référents entre eux. En cas d’infraction, le DSA laisse le pouvoir aux autorités locales de chaque pays d’infliger des amendes allant jusqu’à 6 % du montant du chiffre d’affaires de la société concernée. Le site Contexte a publié une étude plus aboutie sur le DSA. Le DMA veut mettre fin aux écosystèmes fermés Le DMA s’attache quant à lui à mieux limiter et encadrer les effets négatifs que les plateformes pourraient avoir sur les marchés numériques lorsqu’elles agissent en tant que “contrôleurs d’accès” – un statut défini en fonction de plusieurs critères quantitatifs définis par la CE – sur ceux-ci. Il vise donc uniquement les plateformes et services numériques “les plus exposés aux pratiques déloyales, comme les moteurs de recherche, les réseaux sociaux ou les services d’intermédiation en ligne”. Le DMA imposera notamment “aux contrôleurs d’accès de mettre en place de manière proactive certaines mesures, telles que des mesures ciblées permettant aux logiciels de fournisseurs tiers de fonctionner et d’interagir correctement avec leurs propres services” ; des sanctions allant d’amende d’un montant allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de la société jusqu’à des mesures structurelles – comme la cession de certaines activités – en cas de récidive ; et permettra notamment à la CE “de mener des enquêtes de marché ciblées pour déterminer s’il y a lieu, le cas échéant, d’intégrer dans les règles de nouvelles pratiques des contrôleurs d’accès et de nouveaux services, afin de suivre l’évolution rapide des marchés numériques”. Le Parlement européen et les États membres doivent désormais examiner les deux textes proposés par la Commission avant des négociations pour constituer les textes définitifs puis leur vote par les élus européens. Le gouvernement français espère leur adoption dès début 2022. la réaction du gouvernement français Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, ont salué mercredi 16 décembre la publication par la Commission européenne des deux projets de règlement. Dans les négociations à venir, la France portera une attention particulière à ce que le mécanisme du Digital Markets Act soit suffisamment agile et flexible pour s’adapter à l’évolution constante des modèles d’affaire des acteurs visés, et permette d’agir rapidement. Concernant le Digital Services Act, elle veillera à ce que le texte garantisse la bonne association de l’ensemble des Etats membres au mécanisme de supervision.” Paul Roy et Jean-Michel De Marchi Commission européenneDuopoleEuropeFacebookGAFAMGooglePlateformisationPublicité programmatiqueRéglementationRGPD Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire L’autorité de la concurrence britannique définit les rôles de sa future “Digital Markets Unit” Cookies : pourquoi la Cnil inflige 100 millions d'euros d'amende à Google et 35 millions à Amazon Aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission et 46 États attaquent Facebook en justice En Allemagne, une procédure anti-concurrentielle ouverte sur l’intégration d’Oculus dans Facebook essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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