Le PDG d’AppNexus répond aux critiques sur le positionnement ambigu de sa société

AppNexus occupe maintenant toutes les positions sur la chaîne programmatique. Interrogé par mind, son président Brian O’Kelley réfute toute partialité.

Selon l’IAB US, il y a un coût caché des sociétés d’adtech, qui ponctionnent près de 55 % des revenus du programmatique. Est-ce vrai ?

 “L’un des avantages d’être côté en bourse est que vous savez exactement ce que font les sociétés. Et en voyant leurs activités, je ne pense pas que les société d’adtech soient les plus opaques, la plupart sont même très transparentes. Le chiffre de 55 % est vrai pour les adnetworks, et c’est normal qu’ils se rémunèrent car ils assurent toute la chaîne de la vente. Les sociétés purement technologiques, comme la nôtre, prélèvent beaucoup moins de valeur que ça (Le VP Sales d’AppNexus, Jean-Christophe Conti, a indiqué lors d’une conférence lundi 6 juin, qu’AppNexus est partisan d’une répartition plus équitable : pour un euro versé par les annonceurs, 80 centimes reviendraient aux éditeurs, ndlr).”

Vous mettez souvent en avant l’indépendance d’AppNexus, contrairement à Google et Facebook, mais désormais, votre groupe est aussi un géant de l’adtech.

 “J’adorerais dire que nous sommes au niveau de Google et Facebook, mais la réalité est que nous en sommes très loin, en termes de chiffre d’affaires mais aussi par rapport au pouvoir qu’elles possèdent sur internet. Notre business model est très différent du leur : Google prend près de 32 % de chaque dollar qui devrait revenir à l’éditeur, et chacun de ses produits est une petite taxe sur l’économie en ligne. Les annonceurs et les éditeurs ont l’impression de ne pas avoir le choix de passer par eux.”

Vous multipliez pourtant les acquisitions et les nouveaux produits, autant du côté vendeurs qu’acheteurs. Quelles garanties d’impartialité pour le marché ?

Je vous donne un exemple : nous avons acquis le français Alenty (en 2014, ndlr) pour sa technologie de mesure de visibilité et nous avons rendu son utilisation gratuite pour nos clients. Notre métier est de créer les meilleurs produits possibles, en restant indépendants et au service de nos clients. Il n’y a d’ailleurs aucune connexion directe entre les produits pour les éditeurs et ceux pour les acheteurs. Nous pouvons le prouver : pour chaque impression que nous servons, nous pouvons fournir la liste de toutes les actions qui ont mené à son affichage. De plus, beaucoup de nos clients sont à la fois des éditeurs et des acheteurs – c’est le cas d’Ebay par exemple – et c’est très pratique pour eux de retrouver tous les services programmatiques et les données nécessaires à leurs campagnes sur une seule plateforme.”