Accueil > Médias & Audiovisuel > Les confidences de Yannick Bolloré sur Havas, Vivendi, Canal+, Studio+, Google, Facebook… Les confidences de Yannick Bolloré sur Havas, Vivendi, Canal+, Studio+, Google, Facebook… Par Jean-Michel De Marchi et . Publié le 19 juillet 2017 à 11h12 - Mis à jour le 22 juillet 2021 à 12h05 Ressources Le PDG du groupe Havas s’est exprimé devant l’Association des journalistes médias (AJM) mardi 18 juillet, souvent sans langue de bois et de manière offensive. Occupant un rôle de plus en plus important au sein de la galaxie Vivendi, où il est membre du conseil de surveillance, Yannick Bolloré, PDG du groupe Havas, a évoqué en conférence de presse mardi 18 juillet différents sujets d’actualité avec une fraicheur peu commune dans le secteur. Interrogé sur la question de la brand safety des marques sur les plateformes et le boycott de la filiale britannique d’Havas, il a déclaré qu’Havas UK “a eu raison de suspendre au printemps ses investissements auprès de Google”, mais la société américaine étant “le premier partenaire” du groupe, “il ne fallait pas le crier sur tous les toits. La communication a été un peu trop cavalière. Le linge sale doit se laver en famille”, a-t-il souligné, précisant qu’un baromètre de qualité média avait été mis en place en partenariat avec Google et que les investissements avait repris. Le retrait des campagnes “n’a évidemment en rien affecté les revenus publicitaires de Google”, a-t-il insisté. Les marques sous influence De façon plus globale, même s’il souligne les performances de Facebook et Google, Yannick Bolloré a regretté que les agences, dont Havas, aient “du mal à faire comprendre aux annonceurs qu’il existe sur le digital un autre monde” que celui des GAFA, rappelant au passage l’efficacité de la très forte relation directe que nouent Google et Facebook avec le top management des marques et l’influence exercée sur eux. Havas travaille d’ailleurs étroitement avec les plateformes : sur les 20 % d’investissements publicitaires réalisés par Havas au niveau mondial sur le digital, la moitié est consacrée au search (donc en très grande partie à Google) et l’autre moitié essentiellement à YouTube et Facebook, a déclaré Yannick Bolloré. Il a également indiqué être en faveur de la mesure de leurs performances “par un acteur tiers”, mais sans s’engager sur des décisions concrètes pour les y contraindre. “J’espère que les alliances entres éditeurs vont être efficaces, mais je l’ignore. C’est bien d’être visible face au duopole, a-t-il indiqué au sujet de Gravity et Skyline, mais c’est inefficace sans réglementation commune et adaptée.” L’agence Gaulois sera repositionnée Concernant les activités publicitaires, Yannick Bolloré a indiqué que l’agence Les Gaulois allait annoncer à l’automne son repositionnement après la perte, il y a quelques semaines, de son premier client, Citroën, qui a transféré son budget créatif à BETC, autre agence d’Havas (lire sur notre site). “La direction marketing de Citroën voulait changer de partenaire pour apporter du sang neuf, comme cela arrive de temps en temps, a-t-il admis. Nous avons “rattrapé” ce client par la mise en place d’une structure dédiée au sein de BETC ; pas une agence interne, plutôt une cellule hybride. Presque tous les grands comptes veulent désormais ce type de structurent et tirent les prix. Evidemment, le prix avec Citroën n’était pas le même qu’auparavant.” Un changement de nom pour Les Gaulois sera également effectué. Concernant une autre agence publicitaire du groupe, l’une des plus emblématiques, Havas Paris, Yannick Bolloré s’est dit, avec un large sourire, “confiant” et “serein” sur le fait qu’elle allait prochainement conserver le budget publicitaire de Sanofi. La marque, premier client du groupe (5 % de sa marge brute), a lancé un appel d’offres pour son budget créatif il y a près d’un an. Canal+ : un problème de communication ? Yannick Bolloré a également répondu à des questions sur les différentes polémiques touchant les activités médias de Vivendi, notamment les chaînes Canal+ et D8. Sur les tensions financières entre Canal+ et les sociétés de collecte des droits d’auteurs, Yannick Bolloré a soutenu la position de la direction (Maxime Saada) tout en soulignant “une “situation ubuesque” et “très mauvaise pour l’image de Canal”. “S’il y a du Canal-bashing”, c’est qu’il y a des raisons, concède-t-il. La chaîne “a des problèmes de communication” et “Havas pourrait l’aider”. Répondant à une question sur les dernières sorties médiatiques de Cyril Hanouna sur les programmes et son importance financière au sein de D8 et du groupe Canal qui le protègerait, Yannick Bolloré a là aussi semblé tancer le management : “Ce sont des maisons que je connais bien, où j’ai des amis”, mais “la nature a horreur du vide. Il faut que les dirigeants des chaînes s’expriment plus dans les médias.” “Je leur ai dit, a-t-il poursuivi. A Maxime Saada (directeur général de Canal+, ndlr), Gérald-Brice Viret (directeur général des antennes, ndlr), Franck Appietto [directeur général de C8, ndlr) et Jean-Christophe Thiéry (président de Canal+, ndlr) : exprimez-vous ! Il n’est pas normal que cela retombe toujours sur Vincent Bolloré”. Il ne croit pas à Studio+ Enfin, le PDG d’Havas a livré son point de vue sur Studio+, une offre applicative mobile payante de visionnage de séries de 10 épisodes de 10 minutes, lancée progressivement à l’échelle mondiale par Vivendi depuis l’automne 2016. L’abonnement est à 2,99 euros par mois sans engagement en France. Vivendi avait annoncé un budget d’1 million d’euros investis par série. L’offre est également diffusée par des opérateurs téléphoniques (lire nos détails) : “C’est un pari, il faut tester cette offre et lui laisser du temps”, mais “personnellement, je ne crois pas à ce format”. Ce produit est supervisé par Dominique Delport, membre du conseil de surveillance de Vivendi et par ailleurs global managing director et chief client officer du groupe Havas, donc numéro deux derrière Yannick Bolloré. Dominique Delport a indiqué ensuite sur Twitter que l’offre réunissait 300 000 abonnés et en visait 2 millions fin 2017. Jean-Michel De Marchi et Marion-Jeanne Lefebvre Jean-Michel De Marchi et MobileTransformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché Les mutations du search à l'ère de l'IA générative L'application inaboutie de la loi sur les droits voisins Google vs DOJ : tout ce qu'il faut savoir sur le procès qui pourrait redéfinir l'adtech L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction Adtech : pourquoi la Commission européenne sanctionne Google de près de 3 milliards d’euros Retail media : une consolidation indispensable des régies pour répondre aux attentes des acheteurs publicitaires IA et monétisation des contenus : comment l’IAB Tech Lab veut contrôler les robots crawlers Droits voisins : l’Apig veut introduire une plainte contre Meta devant l'Autorité de la concurrence Paul Boulangé (Starcom France) : "Nous sommes en train de déployer Captiv8 en France, notre solution d'automatisation du marketing d'influence" Claire Léost devient DG de CMA Média, WPP Media promeut Stéphanie Robelus… Comment les SSP généralistes investissent le secteur du retail media Bénédicte Wautelet (Le Figaro) : “Toute solution qui utilise de l’IA en rapport avec nos contenus doit y être autorisée et nous rémunérer” Aides à la presse : combien les éditeurs ont-ils perçu en 2024 ? 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