Marc Feuillée (Le Figaro) : « Vers la création d’un grand pôle sport bi-médias »

Quel bilan tirez-vous des nouvelles thématiques éditoriales lancées depuis avril 2011 ?

Nous sommes très satisfaits de cette initiative. Le site Figaro Santé, composé d’une offre éditoriale et d’une encyclopédie médicale, lancé en octobre dernier en partenariat avec CRM Company, rassemble déjà 800 000 VU mensuels. Nous visons 1 million de visiteurs uniques d’ici la fin de l’année. Et L’avis du Vin, mis en ligne en septembre 2011, totalise, lui, entre 200 000 et 300 000 VU mensuels. Si les autres thématiques que nous avons créées (enchères en ligne, bourse, golf et dernièrement nautisme) sont plus ciblées, toutes participent pour une grande part à l’augmentation de l’audience globale depuis un an.

Plus globalement, comment se positionne le groupe sur le numérique ?

Nous avons deux axes forts. D’abord LeFigaro.fr, avec 9,9 millions de visiteurs uniques en mai (Médiamétrie// NetRatings), qui est positionné comme un portail d’offre d’actualités spécialisées. Le deuxième axe fort du groupe est Figaro Classifieds, notre service de petites annonces sur l’immobilier, l’emploi et la formation (cadresonline, cadremploi, explorimmo…). L’objectif dans les prochains moins est de développer cette offre; une ou plusieurs acquisitions ne sont pas à exclure. On assiste à une transformation profonde de la presse. A terme, nous voulons devenir un groupe média multi-supports. Nous regroupons aujourd’hui 1 600 personnes, dont 300 journalistes uniquement sur le portail LeFigaro.Fr.

Et que représente le digital parmi les différentes activités ?

Les activités numériques représentent un quart de nos revenus, soit 100 millions d’euros sur un chiffre d’affaires total de 500 millions d’euros. Cela englobe les revenus publicitaires des contenus éditoriaux, les annonces classées, ainsi que les produits de nos services numériques — tels que notre service de billetterie Ticketac — qui génèrent 20 millions d’euros de revenus annuels.

Quelle est la stratégie et les grandes orientations du groupe pour les mois à venir ?

Nous devons terminer la mise en place de nos thématiques. Cela passe notamment par le renforcement de la chaîne Etudiant, qui existe déjà mais qui va être développée. Nous devons également approfondir la convergence des rédactions. Une centaine de contenus de la rédaction papier est mis en ligne chaque semaine sur le site et les blogs des journalistes. On veut aller plus loin dans la convergence. Enfin, nous travaillons sur un projet lié à la télévision connectée.

Quel regard portez-vous sur le nouveau site du Monde.fr lancé au printemps ? LeFigaro.fr va-t-il évoluer à son tour ?

Je ne crois pas aux changements radicaux tous les deux ou trois ans, la refonte d’un site résultant davantage d’évolutions permanentes et régulières. D’ailleurs, en termes d’audience, il n’y a pas beaucoup de différences entre avant et après, la dynamique est la même : LeFigaro.fr demeure leader avec 9,9 millions de VU contre 8,5 millions pour LeMonde.fr.

On assiste à une concentration du marché depuis six mois et on a évoqué des discussions pour un rachat d’Atlantico par Le Figaro. Une croissance externe est-elle envisagée ?

C’est vrai que plusieurs mouvements importants ont eu lieu chez nos concurrents, avec l’acquisition de Rue89 par Le Nouvel Observateur en janvier suivi du lancement du Huffington Post France adossé au Monde.fr. Mais cela ressemble à des progressions d’audience artificielles ; on croit beaucoup plus à des développements thématiques en interne comme nous le faisons depuis l’automne.

Quelles sont vos ambitions sur le mobile ou, contrairement au site web, vous n’êtes pas leader ?

C’est un marché encore jeune, et il est vrai que LeMonde.fr est devant nous en audience. Nous devons progresser sur ce support et allons prochainement mettre en place une refonte intégrale des applications mobiles. Par ailleurs, un autre chantier important concerne la création d’un grand pôle sport à l’intérieur du groupe, avec la fusion des services sur le papier et le web avec ceux de Sport24. com, notre site multisports. Cela devrait se matérialiser par une rédaction unique, sous la forme d’une agence interne qui produira sur tous les supports.