Melty se lance au Canada en partenariat avec Québecor

Malgré un coût élevé et des résultats qui tardent à venir, meltygroup poursuit son internationalisation en lançant une déclinaison canadienne mi-novembre. C’est Québecor Media Group qui commercialisera son inventaire publicitaire.

Melty poursuit sa stratégie d’internationalisation. Déjà présent dans huit pays (Espagne, Italie, Allemagne, Mexique, Royaume-Uni, Brésil…), il lancera mi-novembre une déclinaison francophone et anglophone au Canada, Melty.ca.

« Nous générons déjà des audiences sur le continent américain à travers Melty.com, lancé en janvier dernier (350 000 visites par mois en moyenne) mais cette nouvelle plateforme nous permettra de tester encore davantage le potentiel de ce marché », explique Rodolphe Pelosse directeur général adjoint de meltygroup

Trois rédacteurs canadiens recrutés

Comme pour ses précédentes déclinaisons, le groupe d’Alexandre Malsch vient de recruter trois rédacteurs canadiens – francophones et anglophones – qui ont rejoint mi-octobre son « village culturel » dans ses bureaux du Kremlin Bicêtre.

« Environ 70 % du contenu de Melty.ca portera sur la « Youth Culture » internationale (la culture mainstream pour les jeunes), par exemple la sortie du nouveau Star Wars, avec un angle adapté aux attentes des lecteurs canadiens. 30 % des contenus sera purement local »,  souligne Rodolphe Pelosse.

Partenariat pour la publicité

Comme à son habitude, le groupe confiera la commercialisation de l’inventaire à une régie locale  (il l’a fait avec celle de 20 Minutes en Espagne et WebAds en Italie). Il vient en effet de nouer un partenariat de trois ans avec Québecor Group Média, installé à Montréal.

L’éditeur de sites pour les 12-30 ans apportera aussi à son partenaire canadien son savoir-faire en native advertising. « Il s’agit d’un partage de compétences, les équipes de Québecor vont enrichir leur offre en apprenant à maîtriser cette technique auprès de nos équipes commerciales », explique Rodolphe Pelosse.

Le facteur humain a joué un rôle dans cet accord entre meltygroup et Québecor, puisqu’un ancien collaborateur de Rodolphe Pelosse à Lagardère Publicité, dont il a été le directeur général adjoint de 2006 à 2008, aujourd’hui employé par Québecor, a servi d’intermédiaire.

L’internationalisation pèse sur le modèle de Melty

Comptant une vingtaine de rédacteurs sur la centaine basés au Kremlin-Bicêtre, et des freelances locaux dans chaque pays concerné, l’activité internationale de Melty pèse lourd dans ses comptes et ne contribue encore qu’à 10 % de son chiffre d’affaires (6,7 millions d’euros au total en 2014).

D’autant que seuls trois pays sont aujourd’hui commercialisés : le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Entre 2014 et 2015, son résultat d’exploitation a chuté de -300 000 à -1,9 million d’euros, et sa dette a doublé, pour s’établir à 5 millions d’euros.

Meltygroup a pourtant tenté d’alléger son modèle. Alors qu’il avait dans l’optique d’ouvrir des bureaux locaux (comme celui ouvert en Italie à l’été 2013, comprenant cinq personnes), il a changé d’approche : « On s’est aperçu que nous avions d’aussi bons résultats avec ou sans bureau sur place (…). Nous allons donc faire évoluer notre stratégie initiale et ouvrir moins de filiales à l’étranger afin de profiter davantage des synergies possibles depuis notre siège, ici en France », expliquait Alexandre Malsch à Satellinet en janvier 2014.

Pour appuyer cette stratégie d’internationalisation qu’il considère incontournable, l’éditeur compte maintenant sur une levée de fonds, qui pourrait être annoncée courant novembre. Début 2015, il espérait lever 25 millions d’euros.