Prisma Media analyse en temps réel la rentabilité et le potentiel financier des contenus produits par ses rédactions

Permettre une prise de décision en temps réel liée à la production des contenus en fonction de leur potentiel de monétisation. C’est l’une des plus importantes applications d’Orion, la nouvelle technologie d’analytics et de business intelligence publicitaire déployée par le groupe Prisma Media depuis cet automne.

Les principaux éditeurs médias disposent traditionnellement de plusieurs canaux utilisés en parallèle – le papier, la vidéo, le mobile, le programmatique, le gré à gré, les opérations spéciales – ce qui représente une multitude de flux de revenus avec de multiples indicateurs et données dispersés à plusieurs endroits, qu’ils doivent analyser et interpréter.

“Il y a en plus un décalage de plusieurs jours, voire de semaines entre la diffusion du contenu et de la campagne et l’analyse de ses résultats”, explique Philipp Schmidt, chief transformation officer et directeur exécutif de la régie du groupe Prisma Media (son profil LinkedIn).

Le projet Orion a ainsi consisté à agréger toutes ces données relatives aux flux de revenus publicitaires et aux créations d’inventaires éditoriaux autour d’indicateurs communs et d’une visualisation de données unifiée pour permettre la prise de décision en temps réel. “C’est un outil qui nous donne une vraie vision à la fois globale et détaillée pour l’ensemble des équipes intervenant en régie ou chez chaque éditeur”, ajoute Philipp Schmidt.

Optimiser la production et la monétisation de contenus

En fournissant des informations comme le CPM ou le taux de remplissage par format, marque ou canal de vente, l’outil permet de connaître la rentabilité par type de contenu produit. L’aspect temps réel est un des atouts majeurs de ce système “Nous pouvons désormais signaler aux rédactions qu’il nous manque de l’inventaire sur certains dispositifs, comme dans les thématiques de la beauté ou des assurances, ou au contraire leur faire cesser de produire un contenu qui n’est pas rentable. Orion nous permettra par exemple de décider de produire davantage de vidéos pendant le Festival de Cannes pour une diffusion sur Gala si on constate que nos CPM sont très compétitifs et qu’il y a de la demande pour ce site. Avant Orion, on l’aurait constaté trop tard, une fois que le festival serait terminé”, indique Philipp Schmidt.

L’autre intérêt de ce dispositif tient dans la détection de bugs techniques qui peuvent empêcher la diffusion de campagnes sur un inventaire donné, rendue possible désormais grâce à l’analyse en temps réel de l’évolution du chiffre d’affaires et des anomalies constatées plus rapidement.

Plusieurs centaines de milliers d’euros investis

Le chantier a été conséquent car il a consisté à relier dans un seul outil de nombreux flux de données jusqu’à présent traités en silos par différentes solutions dans le cadre d’architectures IT diverses. Google a contribué au financement du projet avec une enveloppe de 300 000 dollars, sur un montant total investi “bien plus important”, selon le directeur exécutif de Prisma Media Solutions, sans en dévoiler le chiffre.

Il ne fournit pas non plus des projections sur l’impact concret que le groupe espère obtenir de cet investissement conséquent, notamment en matière d’optimisation de revenus, ou encore sur les “nombreux” prestataires techniques qui ont permis de mettre au point ce nouveau système : “Nous ne voulons pas dévoiler à la concurrence les détails de ce projet qui constitue pour nous un vrai avantage compétitif”.

Orion est opérationnel au sein de la régie et des directions vidéo depuis octobre. Seules une soixantaine de personnes sont autorisées à utiliser l’outil au sein du groupe. L’accès est également partiel en fonction du profil de chaque utilisateur, pour des raisons de sécurité et de confidentialité. La prochaine étape consistera à l’employer au sein des rédactions. Des investissements continueront d’y être injectés pour le développement de fonctionnalités avancées, comme un système d’alerte.