Prisma Media veut identifier les intentions d’achat de ses lecteurs avec AntVoice

Un an après avoir commencé à travailler avec la start-up de personnalisation pour augmenter l’engagement de ses lecteurs sur ses contenus, l’éditeur va tirer parti de sa technologie du côté publicitaire.

Pour personnaliser les contenus mis à disposition de ses internautes, Prisma Media travaille depuis 2016 avec AntVoice, une start-up française qui a développé une technologie de graphe de recommandation multi-objets (lire sur notre site). Son algorithme, qui s’appuie sur l’historique de navigation des internautes de Prisma Media à travers tous les sites du groupe, lui permet par exemple de personnaliser le contenus des newsletters du groupe et de son application Infonity, ou de proposer aux lecteurs de Femme Actuelle qui s’apprêtent à quitter le site des articles susceptibles de les intéresser.

Comment fonctionne exactement la technologie d’AntVoice ? “Contrairement à une DMP, où l’on crée des segments de cookies figés, ce graphe permet de calculer de manière dynamique des relations entre des objets (vidéos, articles, produits) et des cookies, pour obtenir les meilleures pertinences entre eux. C’est une façon inédite pour un média de repérer les intentionnistes, et qui est moins figée que ce que permettent traditionnellement d’obtenir les DMP”, explique Yoann Denée, chief data officer de Prisma Media.

Target Generator et Shopping Corner

Après avoir appliqué la technologie du côté éditorial, Prisma Media veut maintenanten tirer parti du point de vue publicitaire, via deux dispositifs. Le premier, baptisé Target Generator, est un outil installé dans le back-office des équipes commerciales de Prisma Media, qui permet aux marques de cibler via le display, le programmatique et les e-mails les individus qui ont montré par leur navigation un intérêt pour un mot-clé particulier, comme la teinture pour cheveux, les soins du visage ou la rentrée scolaire.

Le deuxième dispositif, baptisé Shopping Corner, est aujourd’hui testé sur le site de Femme Actuelle : au moment où ils s’apprêtent à quitter le site après n’avoir consulté qu’une seule page, les internautes venus des réseaux sociaux se voient proposer, sur un format pleine page, le choix entre deux contenus éditoriaux et six produits marchands, toujours sélectionnés selon leur navigation passée. “Nous ciblons ainsi les “abandonnistes” afin de faire baisser le taux de rebond et augmenter la monétisation, explique le fondateur d’AntVoice Alban Peltier. Le groupe ne communique aucun chiffre sur les premiers résultats de ces nouvelles offres publicitaires.

Deux autres éditeurs

AntVoice, qui a levé 1,3 million d’euros en avril 2016, prépare un nouveau tour de table pour la fin de l’année. La start-up compte une vingtaine de salariés. Outre Prisma Media, elle recommande des produits marchands à l’intérieur des pages web de LCI et a mis en place un shopping corner sur le site de Valeurs Actuelles.

Aymeric Marolleau