Quelles sont les relations des éditeurs de PQR avec les start-up ?

1. Quel est votre rôle auprès des éditeurs de PQR ?

Je suis chargée de mettre les éditeurs des 64 journaux membres de l’UPREG avec des start-up qui répondent à leurs problématiques. Cela consiste à rencontrer ces entreprises, à les sélectionner pour qu’une dizaine d’entre elles “pitchent” tous les trois mois devant des éditeurs de presse quotidienne régionale et départementale. Depuis le début de ce travail de veille, nos éditeurs ont fait appel à une cinquantaine de start-up, sur des sujets aussi variés que les live d’information (Scribble Live) et vidéo (NomadCast), la collecte d’informations depuis les réseaux sociaux (Reach Five), ou encore le e-commerce (Iceberg, Deliver.ee).

2. Comment ont évolué les problématiques numériques des éditeurs régionaux depuis deux ans ?

Début 2014, leurs interrogations portaient surtout sur l’opportunité ou non de mettre leurs articles sur les kiosques en ligne. Une mauvaise expérience, avec celui d’Apple, les avait rendus critiques. Finalement, plusieurs sont aujourd’hui favorables au modèle d’achat d’articles à l’unité que propose par exemple Blendle, bien qu’il ne se soit pas encore lancé en France. En 2015, ils se sont beaucoup intéressés aux données, notamment pour améliorer le taux de conversion des lecteurs en abonnés. Ils ont notamment rencontré des start-up comme iAvize et Uptilab (aide à la conversion). Aujourd’hui, leurs questions concernent surtout les adblockers. Sur ce sujet, nous les aidons à explorer de nouveaux formats publicitaires – comme la proposition “publicité contre contenus” de ViewPay – ou de nouveaux modèles payants, comme celui de la start-up française SQweb : les lecteurs souscrivent un abonnement aux sites de plusieurs éditeurs différents, en échange d’une navigation sans publicité.

3. Prennent-ils des participations dans les start-up ?

Deux éditeurs ont effectivement fait le choix du media for equity, en échangeant des insertions publicitaires dans leurs journaux contre des parts dans le capital : Le Parisien et La Dépêche du Midi, qui a misé sur deux start-up de la région toulousaine, Schoolmouv et Payname (lire sur mindnews.fr). Centre France réfléchit sérieusement à cette option. Le plus difficile dans ces opérations, c’est de mettre en place la bonne équipe pour sélectionner les start-up.