Snapchat Discover : des éditeurs français étudient leur entrée

Snapchat, dont les audiences s’envolent, aimerait ouvrir son espace Discover aux éditeurs français après l’été. L’application espère la présence d’au moins cinq ou six acteurs. Certains médias examinent cette opportunité pour se rapprocher d’une audience jeune, mais les contraintes sont sérieuses.

Snapchat, dont les audiences s’envolent, aimerait ouvrir Discover aux éditeurs français après l’été avec la présence d’au moins cinq ou six acteurs. Certains médias examinent cette opportunité pour se rapprocher d’une audience jeune, mais les contraintes sont sérieuses. L’usage important de Snapchat par le jeune public (44 % des 15-24 ans ont déjà installé l’application selon Médiamétrie) a poussé les médias à s’intéresser à l’application de contenus éphémères. Ces derniers mois, de nombreux éditeurs français y ont développé leur présence en utilisant les “stories”.

Ce format permet de nouvelles narrations en envoyant à ses abonnés de courtes vidéos et photos enrichies de textes et d’émoticons. Mais le format est globalement peu qualitatif et trop limité pour afficher plus d’ambitions créatives et le deuxième volet de l’application qui propose des productions médias éditorialisées. Il est pour l’instant réservé à une quinzaine d’éditeurs anglo-saxons (CNN, People, Cosmopolitan, Mashable, Daily Mail, Buzzfeed, Vice…) : chacun d’eux publie un mini-journal chaque jour.

Beaucoup de discussions

Snapchat souhaite maintenant déployer Discover. Son lancement dans l’Hexagone, envisagé au premier trimestre 2016, a été plusieurs fois repoussé. Il est désormais prévu après l’été. Des éditeurs évoquent le mois de septembre. Le Monde est le média français le plus avancé et a noué avec Snapchat une relation privilégiée depuis l’automne 2015. Des tests ont été effectués depuis plusieurs mois déjà.

Derrière, L’Equipe et France Télévisions semblent les candidats les plus désireux d’y entrer et ont amorcé des discussions. Selon nos informations, le groupe audiovisuel public – l’un des premiers à s’être penché sur l’application via son pôle Meta Media – examine différentes façons de développer sa présence sur Snapchat, dont Discover pourrait être une brique. Le groupe réfléchit par exemple à la façon d’intégrer la future offre d’information TV du service public sur Discover. Lagardère Active examine aussi l’opportunité, notamment pour sa marque Public.

Des investissements importants

Mais tous les éditeurs hésitent face aux exigences posées par Snapchat. D’abord, l’absence de bureaux en France complique les échanges, réalisés depuis Londres ou la Californie. Mais surtout, pour intégrer Discover, l’application de messagerie éphémère exige la mise en place d’une équipe dédiée de trois – quatre personnes minimum, pour imaginer et concevoir chaque jour des mini-journaux avec un soin graphique très important.

L’investissement nécessaire est donc élevé pour les médias français. D’autant que malgré une exposition de leur marque auprès d’une audience importante et nombreuse, la promesse de revenus publicitaires reste incertaine. Beaucoup d’éditeurs hésitent donc à franchir le pas. En dépit d’un positionnement adapté à l’audience de Snapchat, 20 Minutes a par exemple par abandonné l’ambition d’y figurer dans l’immédiat.