Tamedia : le plus grand groupe média suisse en ligne mise sur les diversifications

Tamedia est édite en Suisse notamment 20 Minutes, La Tribune de Genève, Le Matin, Der Bund, Guide TV, Femina, Immostreet.ch et autoricardo.ch. Grâce à une politique active de diversifications, le numérique représente aujourd’hui un tiers des revenus du groupe et la moitié de son Ebidta. Christopher Zimmer, directeur de la communication de Tamedia, détaille à mind cette stratégie.

Le numérique représente 30,9 % des revenus* du groupe contre 12 % en 2012, et 50 % de votre Ebitda. Quelle a été votre stratégie ?

Nous avons réalisé une politique d’acquisitions très active ces dernières années pour diversifier nos activités dans les petites annonces ou les services aux particuliers. Rien qu’en 2016, nous avons fait l’acquisition de Meekan (chatbot et assistant virtuel de planification) via notre société Doodle, Immostreet.ch via le site de petites annonces Homegate, Ticketportal via la billetterie en ligne Startickets, et pris une participation dans le “marché aux puces sur mobile” Tradono. Les acquisitions sont une grande part de notre bonne santé dans le numérique : le site de ventes entre particuliers Ricardo.ch, acquis en 2015, a par exemple connu une croissance de 134 % de son Ebitda entre juin 2015 et juin 2016.

Comment ces diversifications s’intègrent-elles dans le groupe ?

Elles s’intègrent au sein des quatre activités qui composent nos revenus numériques, pour un total de 504 millions de francs suisses (468 millions d’euros). D’abord le publishing, où le numérique représente 11% des revenus, avec des recettes publicitaires et les abonnements numériques. Les abonnements digitaux n’ont été ouverts qu’en 2014 et nous comptons environ 20 000 abonnés au total. En termes de puissance publicitaire, un site comme celui de 20 minutes totalise à lui seul près de 7 millions de visiteurs uniques mensuels (source Net-Metrics, juin 2016), un chiffre élevé pour la Suisse. Or la publicité en ligne se porte bien ici, mieux que dans d’autres pays, grâce à un pouvoir d’achat assez haut dans un petit pays complexe à adresser quand on est un acteur étranger car divisé en trois régions linguistiques. Nous sommes également présents dans les petites annonces en ligne, avec les sites Homegate.ch, Immostreet.ch (immobilier), autoricardo.ch (automobile), Jobcloud AG (emploi, ensemble avec Ringier), etc… Cette activité a généré 74,5 millions de francs suisses (environ 70 millions d’euros, ndlr) pour un Ebitda de 59,7 %.

Nous avons également plusieurs sites de ventes entre particuliers : Tutti.ch, Ricardo.ch, Trendsales, etc. Cette activité a rapporté 25,5 millions de francs suisses, mais a pesé négativement sur l’Ebitda (- 6,3 millions) notamment à cause de la revente de FashionFriends, un site de e-commerce “classique” qui faisait un peu exception dans notre portefeuille. Enfin, nous nous développons dans les services aux particuliers avec Doodle (planification d’événements), Meekan, Starticket (billetterie en ligne), etc. Cette activité rapporte 17,7 millions de francs suisses, pour un Ebitda de 7,1 millions.

Quelles relations entretenez-nous avec les GAFA ?

Très peu car notre reach est suffisamment puissant et nous préférons garder une relation directe avec les lecteurs et nos annonceurs. Toutes activités confondues, nous touchons quatre Suisse sur cinq sur le digital. Nous avons mené quelques tests avec Instant Articles de Facebook et Google AMP, mais ils n’ont pas été concluants.. Nous souhaitons en revanche créer davantage de synergies entre nos activités, en créant des plateformes communes, comme “12-APP”, un produit de repackaging lancé il y a a un an : tous les jours, les douze infos les plus pertinentes sont sélectionnées parmi nos journaux et magazines, puis publiées à 12h sur une application mobile.

*Tous les chiffres cités concernent le premier semestre 2016