Vice France adopte MyAdFilter, l’adblocker destiné à modérer la pression publicitaire

Selon nos informations, la version française du média pour les “Millennials” est en train d’intégrer ce bloqueur de publicités qui diminue la pression publicitaire. Un déploiement européen est envisagé.

MyAdFilter, l’adblocker développé par trois salariés de Prisma Média (lire sa présentation sur mind), – mais sans lien capitalistique avec le groupe média – va bientôt être déployé sur la version française de Vice. La filiale vient en effet de signer avec DYP Solutions, la société qui a créé en 2015 cette extension pour navigateur qui ne laisse passer qu’une seule publicité par page. Cet adblocker destiné à “modérer” la pression publicitaire tout en maintenant des revenus pour les éditeurs a été expérimenté depuis début 2016 sur le site de Voici (Prisma Média) : les internautes équipés d’un adblocker voient s’afficher, dès la deuxième page visitée, une message pédagogique : “Vous utilisez actuellement un logiciel qui bloque les publicités. Sans ces ressources, Voici.fr n’existerait pas, et son lot de scoops non plus”. Une alternative est proposée : supprimer le bloqueur de publicités ou télécharger l’extension pour navigateur MyAdFilter (voir sur le Chrome Store).

MyAdFilter est un adblocker d’un genre particulier : il ne laisse passer qu’un seul format publicitaire sur le site des éditeurs partenaires, ainsi que les données pour la personnaliser. Sur tous les autres sites où l’internaute navigue, il se comporte comme un adblocker classique. “Cela a permis de diviser par trois le taux d’adblocking sur Voici en quelques jours, et a généré plus de 10 % de revenus supplémentaires pour la régie, ce qui représente plusieurs dizaines de milliers d’euros”, nous expliquait il y a peu Yoann Denée, cofondateur de DYP Solutions et par ailleurs chief data officer de Prisma Média. Selon Philipp Schmidt, directeur exécutif de Prisma Media Solutions, la régie de Prisma Media, presque 50 % des utilisateurs d’adblocker à qui MyAdFilter a été proposé l’ont téléchargé. Ces bons résultats ont convaincu Prisma Média de déployer le dispositif sur les sites de Gala, Télé-Loisirs et Ce Soir TV. L’extension a été téléchargée plusieurs dizaines de milliers de fois et elle compte 22 000 utilisateurs actifs. Pour l’heure uniquement adaptée sur Chrome, elle aura sa version Firefox fin 2016 ou début 2017.

Partage des revenus publicitaires

Vice France, où le dispositif est en cours d’intégration, sera donc dans quelques semaines le premier éditeur hors Prisma Média à proposer MyAdFilter aux internautes adblockés. Le média pour les “Millennials” a profité d’une offre commerciale de DYP Solutions. “Nous proposons jusqu’à la fin de l’année aux éditeurs de leur offrir la publicité récupérée via MyAdFilter pendant les 12 premiers mois, hors frais d’installation (1 500 euros par site). S’ils souhaitent poursuivre avec nous, nous discuterons pour l’année suivante d’un partage des revenus publicitaires, négocié au cas par cas”, précise Yoann Denée. Un déploiement sur le réseau européen de Vice est même envisagé. MyAdFilter est le fruit de 18 mois de R&D réalisé sur leur temps libre par trois salariés de Prisma Média : Yoann Denée (sa fiche LinkedIn), Driss Boubekeur, directeur e-business et e-commerce (sa fiche LinkedIn), et Patrick Guiran, CTO de P-Comme-Performance, régie digitale acquise par Prisma en 2012 (sa fiche Linkedin). Pour la porter de façon indépendante – même vis-à-vis de leur employeur -, ils ont créé la société DYP Solutions à l’été 2015.