Wibbitz ouvre un bureau en France pour développer la production automatique de vidéos

La société israélienne propose aux médias une plateforme de création automatique de vidéos pour compléter leurs articles. Les revenus publicitaires générés commencent à devenir significatifs pour certains éditeurs.

La société israélienne Wibbitz, fondée par Zohar Dayan et Yotam Cohen, qui propose aux éditeurs une plateforme pour transformer automatiquement leurs articles écrits en vidéos, ouvre un bureau à Paris. Il est dirigé par Laurent Lasserre qui a quitté ses fonctions de directeur des partenariats stratégiques de Yahoo France (sa fiche LinkedIn). Collaborateur unique dans l’immédiat, il occupe les fonctions de country manager France avec un périmètre européen.

La technologie de la société analyse la sémantique d’un texte pour en construire un résumé, à partir duquel elle trouve une vidéo liée au sujet ou en construit une à l’aide d’une animation d’images réalisée à partir de la base photos de l’éditeur et de partenariats avec des banques et agences (AFP, Reuters, Bloomberg…). Le player vidéo est fourni par Wibbitz et s’affiche en haut ou en milieu de page. En bas, un widget peut être ajouté pour mettre en avant des vidéos différentes de l’article.

Des vidéos courtes et factuelles

La société de 50 personnes fournit sa technologie gratuitement ; son modèle économique repose sur un partage de revenus issus des publicités pré-rolls et post-rolls – parfois non skippables – avec des modalités qui évoluent selon le service retenu et le média, sans minimum garanti. L’inventaire peut être commercialisé par la régie de l’éditeur ou par Wibbitz. L’objectif pour les éditeurs ? Enrichir éditorialement leurs articles et accroître, à moindre coût, leur inventaire vidéo, format publicitaire très rémunérateur. Il ne faut pas s’attendre en revanche à des contenus à forte valeur ajoutée : il s’agit le plus souvent de sujets factuels et courts.

Parmi ses clients en France figurent notamment Le Figaro (voir par exemple cette actualité internationale), Le Parisien (ici sur un sujet politique), ainsi que TF1 pour LCI, et Prisma Media, notamment pour sa marque Voici (ici une actualité People).

La société a déjà levé 10,8 millions de dollars depuis sa création, dont 8 millions en mai 2015, et compte notamment Kima Ventures (Xavier Niel) et TF1 parmi ses investisseurs (lire notre dossier dédié aux différentes sociétés de production automatisée de vidéos). 

Comment Le Parisien utilise Wibbitz

Le Parisien est l’un des éditeurs français qui utilise le plus la plateforme, depuis son adoption fin 2015. “C’est un service simple d’utilisation et très souple, qui laisse beaucoup de libertés à la rédaction. Il s’avère utile pour illustrer facilement certains sujets avec des vidéos, par exemple les actualités internationales”, souligne Anne de Kinkelin, responsable du Parisien TV. Le titre produit ainsi 8 à 10 vidéos par jour, du lundi au vendredi, d’une durée de 35 secondes à 1 minute, avec des publicités de 15 secondes. Sur les 30 derniers jours (du 20 mars au 20 avril), le service a permis de générer 152 millions de vidéos vues. On peut estimer que Le Parisien totalise plusieurs dizaines de milliers d’euros de revenus mensuels (plus ou moins de 50 000 euros ?) générés via ce dispositif.