Accueil > Non classé > Baromètre Motherbase de l’open innovation : BNP Paribas et Société Générale sont connectées au plus grand nombre de start-up de la fintech Baromètre Motherbase de l’open innovation : BNP Paribas et Société Générale sont connectées au plus grand nombre de start-up de la fintech Pour s’adapter aux nouveaux usages, les grandes banques françaises se rapprochent des start-up. mind Fintech a mesuré l’implication des sept principaux groupes bancaires français auprès de l’écosystème fintech à l’aide de l’outil de notre partenaire Motherbase. Par Aymeric MarolleauAntoine Duroyon. Publié le 18 mars 2020 à 12h42 - Mis à jour le 10 mars 2021 à 11h47 Ressources Pour faire face à l’évolution des usages et aux changements technologiques et réglementaires auxquels ils sont confrontés, les grands groupes bancaires français cherchent l’inspiration du côté des start-up grâce à l’open innovation. Cela peut prendre bien des formes, de la plus engageante, comme un rachat ou une prise de participation, à la plus légère, comme une rencontre sur un salon, en passant par des solutions intermédiaires, comme l’incubation ou les partenariats. L’open innovation sous toutes ses formes Pour les observateurs, il n’est pas toujours aisé de se faire une idée de l’énergie que consacrent les acteurs de la finance à leur stratégie d’open innovation et la taille de leur écosystème de start-up. Pour se le représenter, mind Fintech a utilisé début décembre Motherbase, un outil développé par le cabinet U Change, qui observe au jour le jour les messages émis par les comptes Twitter de dizaines de milliers de grandes entreprises et de jeunes pousses dans le monde pour identifier les interactions entre chacune d’entre elles. Il nous a permis d’avoir une meilleure compréhension des interactions des sept principaux groupes bancaires français et leurs filiales (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE, Arkéa, La Banque Postale et Crédit Mutuel) avec les start-up de la fintech. Un avertissement : notre baromètre de l’open innovation ne tient pas compte de la nature et du degré de la relation entre grands groupes et start-up, et ne fait aucune différence entre la simple citation à l’occasion d’une rencontre lors d’un événement – comme ici entre le fondateur de l’éditeur d’outils d’intelligence artificielle à destination des banques et assurances DreamQuark avec le directeur général du groupe Société Générale – ; l’annonce de l’acquisition de l’une par l’autre, comme lorsqu’Arkéa a racheté l’agrégateur de comptes Budget Insight en juillet 2019 – ; la sélection dans un programme d’accélération – comme DreamQuark, encore, par BNP Paribas en 2018 – ; ou les partenariats – tel que celui noué depuis 2015 entre la Caisse d’Epargne (BPCE) et la plateforme de crowdfunding Happy Capital dans le cadre de l’initiative NéoBusiness (pour plus de détails, voir la méthodologie en encadré). A combien de start-up les groupes bancaires français sont-ils connectés ? Selon l’outil, les groupes bancaires français sont en moyenne connectés à 681 start-up. Avec d’importantes disparités : 1 407 pour BNP Paribas et 928 pour la Société Générale, mais seulement 284 pour La Banque Postale et 184 pour Crédit Mutuel. En 2017, BNP Paribas a créé WAI, pour We Are Innovation, un label dédié aux start-up et entreprises innovantes pour répondre à divers besoins : accompagnement à l’international, conseil, identification des besoins financiers, investissement direct ou indirect de la banque au capital, etc. Andreas Lambropoulos, responsable des initiatives stratégiques de BNP Paribas IFS, rappelle que “le dispositif permet d’accompagner plus de 3 000 start-up via des banquiers spécialisés. Deux tiers des membres du French Tech 120 sont clients, d’une manière ou d’une autre, du groupe BNP Paribas”. En 2017 également, le groupe Société Générale présentait un dispositif d’accompagnement des start-up intégrant notamment un partenariat avec Bpifrance. Les grands réseaux bancaires français ont par ailleurs lancé des démarches pour susciter et accélérer des projets d’innovation en interne – Internal Startup Call chez Société Générale, BivwAk! chez BNP Paribas – et ouvert des lieux tournés vers des start-up externes – #LePlateau chez Société Générale, Platform58 à La Banque Postale, Les Villages by CA au Crédit Agricole… BNP Paribas s’est pour sa part associé à Plug and Play pour un programme d’accélération. “Au travers de 5 batchs, nous avons sourcé 400 start-up. Nous avons développé des MVP [Minimum Viable Product] ou PoC [Proof of Concept] avec 47 projets portés par 36 start-up et nous obtenons au bout du compte un taux d’industrialisation d’environ 35%, énumère Andreas Lambropoulos. Cette interaction est essentielle en matière d’open innovation : les start-up apportent leurs technologies de pointe et leurs nouvelles façons de travailler. BNP Paribas, pour sa part, contribue avec une dimension d’échelle, une assise internationale et des expertises propres au domaine bancaire (réglementation, conformité etc.)”. A combien de start-up de la fintech les grandes banques françaises sont-elles connectées ? Les sept groupes de notre panel sont connectés à 276 start-up de la fintech. Les données de Motherbase mettent par exemple bien en évidence la stratégie de croissance externe mise en oeuvre par Arkéa pour s’adapter rapidement aux nouveaux usages. Le groupe dirigé jusqu’à récemment par Ronan Le Moal a investi 103 millions d’euros dans les fintech entre 2011 et 2017 pour prendre des participations ou acquérir des sociétés comme Younited Credit, Linxo, Leetchi ou encore Pumpkin. Ainsi, 18,6 % des start-up de l’écosystème d’Arkéa sont spécialisées dans la fintech (65 sur 130). Selon ce critère, il est suivi par Société Générale (10 % de start-up fintech parmi celles avec lesquelles le groupe a eu une interaction), La Banque Postale (9,9 %) et BPCE (8,3 %). Le Crédit Agricole, qui a mis en place en janvier 2018 La Fabrique by CA, un start-up studio dédié aux jeunes pousses de la fintech, est connecté à 49 d’entre elles. Quelles sont les start-up de la fintech connectées au plus grand nombre de ces banques ? Selon Motherbase, Paylib est la seule start-up de la fintech à être connectées aux sept plus grands groupes bancaires français. La raison est simple : le service de paiement mobile est géré par un GIE regroupant BNP Paribas, La Banque Postale, Société Générale (depuis 2013), Arkéa (depuis 2014), Crédit Agricole (depuis 2015), BPCE (depuis 2017) et Crédit Mutuel (depuis 2018). Particeep, une start-up française spécialisée dans la commercialisation en ligne des services et produits financiers, est connecté de près ou de loin à cinq groupes. Son Particeep Digital Tour, qui a conclu sa troisième édition en septembre 2019, lui a par exemple permis d’accueillir le directeur croissance externe et digital d’Arkéa en mai 2018. En juin 2019, elle était l’une des 20 start-up à pitcher devant BNP Paribas à l’occasion d’un événement organisé par la plateforme d’open innovation Plug and Play. A l’automne 2019, son président, Steve Fogue, a été invité par 89C3, le “dispositif d’accélération digitale” du groupe BPCE, à une table ronde sur la création de nouveaux business grâce à l’Open API. En mai, il avait déjà participé à l’Insurance as a platform Day organisé par Natixis et Capgemini. PayLead, spécialisée dans le cashback, est connecté à 4 groupes. En 2018, elle a participé à une table ronde avec Arkéa dans le cadre de l’événement Fin&Tech Community. En mai 2019, elle était hébergée sur l’espace sponsorisé par BNP Paribas à Viva Technology. Les start-up françaises de la fintech sont majoritaires dans l’écosystème des banques L’écosystème des banques de notre panel trouve avant tout ses racines dans leur pays d’origine, puisque 58,3 % des 276 start-up avec lesquelles elles sont connectées de près ou de loin sont françaises. Le Royaume-Uni représente le deuxième contingent (11,2 %), avec des acteurs comme Kantox (dirigé par le Français Philippe Gelis), spécialisé dans la gestion des devises et le risque de change, qui a noué un partenariat avec BNP Paribas. En 2017, la plateforme d’open banking Railsbank avait choisi Arkéa comme premier partenaire. Et en janvier 2018, BPCE avait profité du Paris Fintech Forum pour annoncer un partenariat stratégique avec Meniga, qui propose des solution d’aide à la gestion des finances personnelles (PFM) en marque blanche. Les groupes bancaires français sont également connectés à 17 start-up fintech originaires des Etats-Unis, soit 6,2 % du total. On peut par exemple citer Personetics, qui développe des agents conversationnels et outils de recommandations personnalisées pour les institutions financières, notamment pour BNP Paribas. En juin 2018, le fonds de corporate venture de la banque française, Opera Tech Ventures, a également investi dans la solution d’open banking Token. “Pour avoir une vision plus large du marché, le fonds a d’abord investi dans d’autres fonds tels que Ventech China, Viola (Israël), Serena Data Ventures sur la thématique des données ou encore PSL Innovation Fund (Elaia) pour les acteurs de la deep tech”, souligne Andreas Lambropoulos (BNP Paribas IFS). De façon plus anecdotique, le directeur général de la Société Générale et celui de la néobanque BankMobile ont partagé la même scène du Paris Fintech Forum en janvier 2018. Technologies A partir de la description que ces start-up donnent de leur activité sur LinkedIn, l’algorithme de natural language processing (NLP) de Motherbase livre une indication des technologies mises en oeuvre par 94 des 276 start-up de notre panel. Certaines indiquent s’appuyer sur plusieurs technologies à la fois, à l’instar de la solution de gestion des notes de frais Jenji – cybersécurité, machine learning, deep learning et robotic process automation (RPA) – ou le spécialiste allemand de l’investissement automatisé Catana Capital – NLP, data analytics. A partir de ces données, la data analyse apparaît comme la technologie la mieux répandue, puisque 27 de ces 94 start-up s’en revendiquent (dont Finexkap, Fenergo et Touch to Simple) devant la RPA (dont Dunforce, ProcessOut et Avanseo) et la blockchain/crypto-actifs (dont Coinify, Wecan et MoneyTrack) (voir graphique). quelle est la méthodologie de motherbase et les biais possibles ? La plateforme Motherbase https://beta.motherbase.ai/ a été créée par le cabinet de conseil en transformation numérique U Change https://www.uchange.co/ pour aider ses clients, de grandes entreprises de tous secteurs, à identifier des start-up. Elle s’appuie pour cela uniquement sur les réseaux sociaux : les comptes Twitter et LinkedIn de plusieurs centaines de grands groupes ont été désignés à un robot qui recense régulièrement chacune des entités qui y sont mentionnées. En avril 2019, plus de 25 000 acteurs différents figuraient dans MotherBase. Puis un algorithme analyse la description LinkedIn de chacun d’entre eux pour en déterminer la nature (start-up, médias, associations…), le secteur où ils opèrent (fintech, healthtech, HR-tech, martech…) et les technologies dont ils revendiquent la maîtrise (data analytics, IoT, machine learning, natural language processing, blockchain…). Motherbase n’est en revanche pas en mesure de connaître la nature exacte du lien qui unit une grande entreprise et les entités qu’elle a mentionnées sur ses réseaux sociaux : investissement, incubation, ou simple rencontre sur un salon ? De plus, Motherbase n’a connaissance que de ce qui y a été annoncé. En outre, plus une entreprise est active sur ces réseaux, plus elle peut donner le sentiment, parfois artificiel, d’avoir un écosystème riche. Aymeric MarolleauAntoine Duroyon innovation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind