Accueil > Services bancaires > Paiements > La déroute de Wirecard pointe les faiblesses du régulateur La déroute de Wirecard pointe les faiblesses du régulateur Le patron du spécialiste allemand des technologies de paiement électronique s'est livré aux autorités. Le scénario d'une fraude comptable d'envergure se matérialise. Par Antoine Duroyon. Publié le 22 juin 2020 à 16h33 - Mis à jour le 22 juin 2020 à 16h33 Ressources Le président du directoire de Wirecard, Markus Braun, s’est livré aux autorités allemandes le 23 juin. Il avait annoncé sa démission le 19 juin, avec effet immédiat, se refusant “à peser sur l’avenir de la société“. L’ex-consultant doit néanmoins être remis en liberté moyennant le versement d’une caution de 5 millions d’euros. La fintech allemande, spécialisée dans les technologies de paiement en ligne et sur mobile, est au centre de soupçons de manipulations comptables. Pour la première fois, Wirecard a reconnu le 22 juin que ses états financiers étaient probablement faussés et a retiré en conséquence ses résultats pour 2019 et le premier trimestre de 2020. “Des impacts potentiels sur les résultats financiers des années précédentes ne peuvent pas être exclus“, a mentionné l’entreprise. Les auditeurs ont été dans l’incapacité de prouver la réalité de dépôts bancaires comptabilisés sur des comptes en fiducie, à hauteur de 1,9 milliard d’euros. Cette trésorerie fictive serait liée à l’activité d’acquisition pour des tiers en Asie du Sud-Est, comme l’a révélé le Financial Times au cours des 18 derniers mois. “C’est un désastre complet et une honte que cela ait pu se passer“, a commenté le responsable de la BaFin, Felix Hufeld, le 23 juin au cours d’une conférence. Le scandale ébranle la place financière allemande, alors que Wirecard est coté en Bourse à la suite d’une prise de contrôle inversée (reverse IPO) en 2004. La société discute avec ses créanciers du maintien d’une ligne de crédit de 2 milliards d’euros et planche sur une restructuration d’envergure, alors que son cours de Bourse a été balayé et a perdu plus de 80% de sa valeur en cinq jours. quel impact pour les fintech clientes de wirecard ? Wirecard compte parmi ses clients Revolut, Soldo et Curve au Royaume-Uni, et a noué en 2018 en France un partenariat (sans lien capitalistique) avec Crédit Agricole Payment Services (CAPS), aujourd’hui suspendu. Les fintech, qui recourent aux services d’émission de carte ou de gestion de monnaie électronique, ne devraient pas être affectées dans la mesure où cette activité est assurée par l’établissement de monnaie électronique Wirecard Card Solutions (WCS), une entité britannique dans le giron du groupe munichois mais au fonctionnement totalement indépendant. Cela étant, la menace du Brexit a poussé certains clients à se détourner de WCS. C’est le cas d’Orange qui a transféré son service Orange Cash de WCS à Wirecard AG. Antoine Duroyon paiement en ligne Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La pression s'accentue sur Wirecard, soupçonné de pratiques comptables frauduleuses Wirecard fait son entrée en Chine