Le rachat de Plaid par Visa n’aura pas lieu

En janvier 2020, Visa avait annoncé son désir de racheter la fintech Plaid, spécialisée dans l’open banking, pour 5,3 milliards de dollars. Considérée alors comme le plus gros rachat d’une fintech, l’acquisition avait, depuis, éveillé les soupçons du ministère de la Justice américain (DoJ) et fait l’objet d’une enquête antitrust, le rachat étant jugé comme une manière pour Visa d’éliminer un concurrent. C’est pourquoi les deux entreprises ont annoncé, le 12 janvier 2021, mettre fin à ce projet dont “l’examen réglementaire pluriannuel n’est pas compatible avec les réalités rapides d’une start-up”, explique dans son communiqué Zach Perret, CEO de Plaid.

Cette décision commune est saluée par la commission antitrust du DoJ, et notamment par son responsable, Makan Delrahim, qui voit la concurrence de ces acteurs comme bénéfique pour les consommateurs. Selon lui, cela n’empêchera pas “Plaid et les autres futurs innovateurs de la fintech de développer des alternatives potentielles aux services en ligne de Visa”. Si elle est justifiée par des craintes de voir Visa accentuer une situation de position dominante dans les paiements en ligne, cette décision diffère de celle prise dans le cadre du  rachat par Mastercard de Finicity (pour 825 millions de dollars), dont les activités sont similaires à celles de Plaid, en juin 2020. Pour les deux spécialistes des systèmes de paiement, l’open banking représente un axe majeur de développement, ce que confirme Alfred Kelly, CEO de Visa. D’après lui, “l’open banking n’en est qu’à ses débuts”, et Visa compte bien faire partie du paysage, que ce soit en interne ou via des collaborations, avec Plaid ou d’autres acteurs dans le monde.