Accueil > Services bancaires > Paiements > Paiement mobile en magasin : les banques traditionnelles à la pointe, devant les néobanques Paiement mobile en magasin : les banques traditionnelles à la pointe, devant les néobanques Le Digital Market Act européen pourrait bouleverser le marché du paiement mobile en forçant les GAFAM à garantir les mêmes conditions d’accès aux solutions de paiement concurrentes. mind Fintech fait le point sur les solutions proposées par les banques et néobanques en France, sur iOS et Android. Par Aymeric Marolleau et Aude Fredouelle. Publié le 20 janvier 2021 à 14h19 - Mis à jour le 20 janvier 2021 à 14h24 Ressources Dans le cadre de sa dernière étude annuelle sur les fonctionnalités des applications mobiles bancaires en France, publiée en décembre 2020, mind Fintech s’est intéressé aux solutions de paiement mobile proposées par 39 banques sur iOS et Android. Ces solutions – Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay ou Paylib – permettent de payer par carte bancaire de manière digitalisée via la technologie NFC (Near Field Communication) qui transmet les informations de la carte bancaire au terminal de paiement. Elles diffèrent donc des wallets de paiement, comme Lyf Pay ou Lydia. Dans ce cas de figure, l’utilisateur alimente un compte de paiement puis paye par ce biais auprès du commerçant, souvent via le scan d’un QR code. Dans l’espace Data : la liste des fonctionnalités innovantes des applications mobiles bancaires et de leurs solutions de paiement mobile Fin 2020, toutes les banques traditionnelles et challengers proposaient à leurs clients de régler leurs achats avec leur téléphone. Mais trois banques en ligne (AXA Banque, BforBank, Monabanq) et huit néobanques (dont Kard, Xaalys, Pumpkin et Monese) n’avaient pas encore sauté le pas, soit un acteur sur trois de notre panel. La quasi-totalité des 28 banques qui proposent le paiement mobile ont adopté au moins deux solutions, afin de répondre aux attentes de leurs clients qui ont des téléphones sous iOS (via Apple Pay) et sous Android (via Google Pay, Samsung Pay ou Paylib). Trois exceptions : HSBC et ING, qui ne le proposent qu’aux détenteurs d’iPhone, et Vybe, qui n’a adopté que Google Pay. Sur iOS, Apple Pay est la seule solution de paiement disponible car les puces NFC des smartphones d’Apple ne sont accessibles… que par Apple. Une pratique à propos de laquelle la Commission européenne a ouvert une enquête et qui pourrait être interdite par le Digital Market Act, texte qui s’attaque aux pratiques anticoncurrentielles des GAFAM. Apple Pay a été lancé en juillet 2016 en France, pour les clients du groupe BPCE. Certaines banques traditionnelles ont d’abord refusé de nouer un partenariat avec Apple Pay, puisque le contrat leur impose une commission sur toutes les transactions. Mais, face à l’impossibilité de proposer une alternative sur iOS, et pour répondre à la demande d’une partie de leurs clients, elles ont cédé l’une après l’autre. Les trois solutions disponibles sous Android, Google Pay, Samsung Pay et Paylib, se partagent à peu près équitablement les faveurs des banques (voir le troisième graphique plus haut), même si quatre d’entre elles ont adopté deux solutions pour cet écosystème afin de laisser le choix à leurs clients. Il s’agit de Boursorama (Google Pay et Samsung Pay), Crédit Agricole (Samsung Pay et Paylib), Fortuneo Banque (Google Pay et Samsung Pay) et Aumax (Google Pay et Samsung Pay). Alors qu’Apple Pay a été adopté par toutes les banques traditionnelles, aucune d’elles n’a choisi Google Pay, lancé en décembre 2018 dans l’Hexagone, pour son application Android. Dans le détail, cinq banques traditionnelles lui ont préféré Samsung Pay et neuf Paylib. Il faut dire que les banques françaises ont créé leur propre service de paiement mobile sans contact : Paylib. D’abord pensé comme un service de paiement en ligne similaire à PayPal, Paylib a lancé en 2016 une solution de paiement mobile sur Android (faute de pouvoir le faire également sur iOS). La solution a été déployée par la quasi-totalité des acteurs traditionnels français ainsi que leurs filiales banques en ligne : BNP Paribas, Société Générale, La Banque Postale, Arkéa, Crédit Agricole, Boursorama, le Crédit Mutuel (au sein de son application Lyf Pay), LCL, CIC et BRED. Ces banques préfèrent donc, pour la majorité d’entre elles, promouvoir uniquement Paylib et ne pas proposer des solutions concurrentes à leurs clients. Aujourd’hui, le paiement en magasin, qui a “beaucoup augmenté avec la crise sanitaire”, représente quasiment 60 % des transactions Paylib, aux côtés des échanges entre particuliers (lancés plus récemment) et du paiement en ligne, a récemment expliqué Vincent Duval, CEO de Paylib, à mind Fintech (lire l’article). Seul le groupe BPCE, qui fait partie de Paylib, a décidé de stopper Paylib sans contact en 2020 (mais le groupe continue de proposer les autres offres de Paylib, et notamment le paiement P2P Paylib entre amis). Banque Populaire et Caisse d’Épargne proposaient déjà en parallèle depuis mi-2018 l’option Samsung Pay à leurs clients sur Android. Il faut dire que, même si l’accès à la technologie NFC est ouverte sur Android, les constructeurs et le système d’exploitation se réservent, comme Apple, des traitements de faveur. Grâce à des boutons d’accès rapide et à des configurations d’applications de paiement préférées par défaut, Google Pay et Samsung Pay s’offrent des parcours plus fluides que ceux de leurs concurrents. “Il faut que le système soit ouvert de manière équitable pour que les consommateurs aient un choix non biaisé et nous observons des initiatives prises en ce sens par les législateurs”, commente Vincent Duval. En France, le député LREM Pierre-Alain Raphan a déposé le 17 novembre 2020 une proposition de loi visant à réguler le paiement mobile sans contact qui prévoit que “tout fournisseur de système d’exploitation garantit des conditions de concurrence équitables entre sa propre activité de services de paiement et les activités concurrentes” et que cela implique notamment “un égal accès ergonomique au consommateur”. Fait notable : contrairement à Apple, Google et Samsung ne facturent pas de commissions aux banques pour leurs services de paiement. Pour eux, l’objectif est davantage de multiplier les usages de leurs services par leurs clients. “Notre objectif est d’apporter une fonctionnalité différenciante à nos smartphones d’un point de vue concurrentiel mais aussi de pousser les clients à monter en gamme pour en bénéficier”, indiquait à mind Fintech Laurent Moquet, directeur marketing BtoB mobile Samsung France, lors du lancement de la solution en dans l’Hexagone. Sept banques ont également choisi de proposer à leurs clients de payer leurs achats en magasin grâce à leurs bracelets connectés, via Fitbit Pay et Garmin Pay. Il s’agit de Boursorama, du groupe Arkéa (Arkéa CMB et CMSO, Fortuneo Banque, Aumax), de Curve et de Revolut. Pour connaître le détail des choix de chaque banque, explorez notre graphique ci-dessous : Avec cinq solutions disponibles, Boursorama, Fortuneo Banque et Aumax sont donc les acteurs qui offrent le choix le plus large. Méthodologie En novembre 2020, nous avons interrogé 39 banques actives en France sur la présence dans leurs applications Android et iOS de 21 fonctionnalités que nous avons jugées particulièrement innovantes et qui suscitent le plus d’intérêt auprès de leurs pairs, et sur les solutions de paiement mobile qu’elles proposent à leurs utilisateurs. La liste des 21 fonctionnalités et des solutions de paiement mobile des 39 banques de notre panel sont disponibles dans notre base de données. Plus de détails sur notre méthodologie dans le dossier de décembre 2020 : le cashback et les offres pour mineurs montent en puissance. Une remarque, un commentaire, une question ? Contactez-nous : redaction@mindfintech.fr. Aymeric Marolleau et Aude Fredouelle application mobilepaiement en magasinpaiement mobile Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Applis mobiles bancaires : le cashback et les offres pour mineurs montent en puissance Paylib veut prendre son envol avec le P2P