Accueil > Investissement > Structures d'investissement > François Robinet : “Avec son deuxième fonds growth, AVP dépassera le milliard d’euros d’actifs gérés” François Robinet : “Avec son deuxième fonds growth, AVP dépassera le milliard d’euros d’actifs gérés” Managing partner d’Axa Venture Partners (AVP), la plateforme d’investissement multi-stage dans la technologie sponsorisée par le groupe AXA qu’il a fondée en 2015, François Robinet détaille pour mind Fintech les orientations stratégiques et les premiers résultats. Par Antoine Duroyon. Publié le 29 janvier 2021 à 12h57 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h54 Ressources Où en est AVP dans son développement ? AVP en est à sa deuxième génération de fonds et se développe selon trois axes : une approche multi-stage (early-stage et growth), un focus sur les Etats-Unis et l’ambition de développer des opportunités de “business development” pour nos participations. Nous avons finalisé la levée de notre deuxième fonds early-stage en 2020 pour un montant de 155 millions d’euros, après un premier fonds de 110 millions d’euros. Nous sommes par ailleurs en train d’achever la levée de notre deuxième fonds de fonds, avec un premier closing à 200 millions d’euros. Le closing final interviendra courant 2021 et se situera entre 250 et 300 millions d’euros. Enfin, nous nourrissons de fortes ambitions pour notre deuxième fonds growth. AVP Capital II sera beaucoup plus gros que le premier (150 millions d’euros) puisqu’il vise 500 millions d’euros. C’est un jalon important qui permettra à AVP de dépasser la barre du milliards d’euros d’actifs gérés. Quelle est votre stratégie sur le growth ? Nous avons fait le constat que notre premier fonds growth était contraint en termes de capacité. Nous avons plutôt fait de l’early growth avec des tickets limités à 10 millions d’euros et la possibilité de “leader” des tours de 20 millions d’euros maximum. Avec ce nouveau véhicule, nous allons répondre à cette problématique. Nous ne prévoyons pas d’investir dans plus de sociétés, mais nous pourrons nous engager sur des tickets unitaires plus importants et accompagner plus longtemps les sociétés dans lesquelles nous investissons. Le premier closing d’AVP Capital II a été arrêté à 250 millions d’euros, essentiellement avec la participation d’AXA. Nous allons lever les 250 millions d’euros restants en 2021 en faisant appel à des LPs externes. Comment êtes-vous organisés pour répondre à cet objectif ? La mise en place de ce deuxième fonds growth a été l’occasion d’agrandir l’équipe. C’était le bon moment pour faire entrer un nouveau partner et nous avons donc recruté comme general partner Benoît Fosseprez, qui a été le directeur financier et directeur général adjoint de Veepee. Benoît dispose d’une solide expérience dans des sociétés tech en très forte croissance. Cela nous sera très utile dans nos discussions avec des scale-up. L’équipe growth s’installe à Paris. Quels facteurs ont guidé ce choix ? Effectivement, l’équipe growth, qui opérait surtout jusqu’à présent depuis Londres, est désormais basée à Paris et se voit renforcée. Cette décision s’explique notamment par l’obtention du label Tibi pour notre deuxième fonds growth (pour rappel, cette initiative doit permettre de mobiliser plus de 6 milliards d’euros en faveur des entreprises technologiques, ndlr). Nous espérons ainsi pouvoir gérer les investissements d’institutionnels français qui ont donné leur engagement dans le cadre de cette initiative. Les sociétés qui atteindront ce stade en France auront des interlocuteurs à qui parler, notamment parce que pour les meilleures d’entre elles, les fonds anglo-saxons répondront toujours présents. Mais au-delà du financement, les entrepreneurs ont aussi besoin à ce stade de conseils adaptés à leur offre. La décision cruciale pour des acteurs européens qui génèrent 10 ou 15 millions d’ARR (revenu annuel récurrent, ndlr), c’est de déterminer où ils feront leur croissance après leur marché domestique. C’est du cas par cas et il faut vraiment pouvoir accompagner les entrepreneurs, notamment s’ils vont aux Etats-Unis. Quels sont vos secteurs de prédilection ? Ils n’ont pas changé depuis le lancement d’AVP (anciennement AXA Strategic Ventures) : enterprise software, fintech/insurtech et santé digitale. Ces thématiques couvrent 90 % de nos investissements en early-stage et growth. Nous restons concentrés sur les modèles BtoB et BtoBtoC, qui visent à “remplacer des briques existantes”, mais il est probable que nous fassions plus d’investissement orientés “consumer platform” avec l’arrivée de Benoît Fosseprez. Fin 2020, AVP a par exemple investi dans Troy Medicare, une insurtech américaine dont la particularité est de distribuer des contrats d’assurance santé en ligne mais aussi via les pharmacies. Vous évoquez des opportunités de business development pour vos participations. De quoi s’agit-il ? AVP n’est pas un fonds corporate, mais nous avons voulu faire de notre proximité avec AXA un atout. Nous connectons donc nos sociétés en portefeuille à ce grand corporate, ainsi qu’à d’autres LPs, pour développer des relations d’affaires. Nous avons même créé une équipe, dirigée par Sébastien Loubry, pour que ce concept devienne réalité. Par exemple, dans le domaine du risque cyber, SecurityScorecard (une entreprise américaine également soutenue par Sequoia Capital et GV, ndlr) fournit désormais à AXA toutes les données lui permettant d’élaborer ses polices cyber. Avez-vous effectué des sorties ? Nous enregistrons trois sorties à ce jour, une bonne performance en cinq ans ! Ces opérations ont eu lieu aux Etats-unis, avec l’éditeur de logiciels pour le secteur de l’assurance One Inc, où on dégage un TRI (taux de rentabilité interne, ndlr) de 30 % ; Limelight Health, qui permet aux entreprises d’optimiser les prestations de santé de leurs employés ; et Modern Message, une plateforme d’optimisation de petites annonces, qu’on a vendue avec un multiple de 3,5. Au total, sur le premier fonds growth, on a réalisé 14 investissements et on envisage une sortie entre 2,6 et 3,3 fois (le multiple est actuellement de 1,7). Enfin, nous avons effectué 30 opérations sur le premier fonds early stage et 8 sur le deuxième. Antoine Duroyon capital-risquecybersécurité Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind