Accueil > Services bancaires > Emmanuelle François : “L’offre de Banking-as-a-Service de CFCAL cible des grandes enseignes” Emmanuelle François : “L’offre de Banking-as-a-Service de CFCAL cible des grandes enseignes” Fin septembre, à l’occasion du lancement de sa néobanque, Pumpkin dévoilait travailler avec CFCAL pour sa tenue de comptes et l’émission de ses cartes. La filiale d’Arkéa, historiquement positionnée sur le rachat de crédit et le crédit immobilier, se lance dans le Banking-as-a-Service avec la start-up et souhaite désormais commercialiser son offre auprès d’acteurs de la distribution. Emmanuelle François, présidente du directoire, commente ce tournant pour mind Fintech. Par Aude Fredouelle. Publié le 15 octobre 2020 à 22h59 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h54 Ressources Pouvez-vous présenter CFCAL ? CFCAL, pour Crédit Foncier Communal d’Alsace et de Lorraine, est basé à Strasbourg et fêtera ses 150 ans l’année prochaine. Il s’agit d’une filiale acquise en 2010 par le groupe Arkéa. Notre activité principale englobe le rachat de crédit et le crédit immobilier. Nous ne détenons pas de réseau de distribution, dans la mesure où toute notre activité de crédit – 1,6 milliard d’euros de production de crédits en 2019 – passe par des courtiers IOBSP (intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement). Et dans le domaine du rachat de crédit, nous sommes le premier acteur intermédié français. Notre marque est donc très peu connue du grand public. Parmi nos distributeurs partenaires figurent Meilleur Taux, Vous Financer ou la Compagnie européenne du crédit pour le crédit immobilier, et des acteurs de niche comme Partners Finances et Premista pour le rachat de crédit. Pourquoi vous lancer sur ce créneau du Banking-as-a-Service pour la banque au quotidien ? L’objectif premier est de valoriser notre savoir-faire de banque. Mais c’est aussi de diversifier nos sources de revenus. Actuellement, 90% de nos revenus proviennent des intérêts d’emprunts, complétés par un peu de commissions, notamment sur les assurances de prêt. Nous souhaitons augmenter la part des commissions car les encours de crédit, qui pèsent 5,2 milliards d’euros chez CFCAL, nécessitent beaucoup de fonds propres. Le lancement de cette nouvelle activité repose donc à la fois sur un intérêt commercial et stratégique et sur un intérêt financier de structuration de bilan. Nous avions tenté, en 2010, de faire de la banque au quotidien. C’était une activité microscopique, avec une seule agence. Mais je suis convaincue que la distribution et la fabrication sont deux prestations qui nécessitent des savoir-faire et des profils différents. Chez CFCAL, nous savons faire des produits bancaires, gérer du risque, discuter avec l’ACPR… Mais nous ne sommes pas très à l’aise dans la distribution, le contact avec le client, la création de “fronts”… Et notre marque n’est pas du tout grand public. La tentative de distribution en direct ne pouvait pas fonctionner et il fallait essayer différemment, en séparant la fabrication et la distribution comme pour notre activité de crédit. Nous avons donc complètement changé d’approche. Nous avons rénové notre système d’information pour en faire une infrastructure ouverte et agile, fonctionnant par APIs. Nous bénéficions de la puissance du groupe Arkéa : la partie monétique transite par Monext, dont nous bénéficions des prix d’usine, et nous passons par le groupe pour la fabrication des cartes et pour se connecter à Mastercard – dont Arkéa est chef de file… Pumpkin a de son côté travaillé sur l’application front, les messages clients, les maquettes d’écran, etc. Constantin Wolfrom, CEO de Pumpkin, indiquait aussi à mind Fintech que le programme de cashback développé par la start-up allait être intégré à votre offre de BaaS… Le grand intérêt du programme de cashback que Pumpkin a développé avec nous est qu’il est universel et immédiat : le client récupère instantanément de l’argent sur son compte, et non des points ou une cagnotte. Cela a été très compliqué à créer et nous pensons donc que le système sera pertinent pour d’autres programmes. Nous avons proposé à Pumpkin de l’intégrer à nos solutions et nous sommes dans la phase de développement en marque blanche de leur offre, afin de la rendre multiclient. Pumpkin propose la mécanique de flux en temps réel et l’outil d’enrôlement des clients et commerçants, et l’acteur partenaire travaillera sur la création du réseau de commerçants. Après Pumpkin, qui allez-vous cibler pour commercialiser cette nouvelle offre ? Nous avons choisi pour premier distributeur Pumpkin, parce que la start-up fait partie du groupe et qu’il s’agit d’une marque très affinitaire, avec 1,2 million d’utilisateurs… C’est donc un très bon test pour nous. Nous sommes en discussion, via des appels d’offres, avec d’autres types de distributeurs – notamment des acteurs traditionnels du retail. L’objectif est de viser de grandes enseignes, qui atteindront en trois à quatre ans la barre des 100 000 comptes au moins. Avec Pumpkin, nous misons sur cet objectif en deux ans environ. Comment vous positionnez-vous en termes de tarifs ? Nous proposons des tarifs dans la moyenne du marché : un compte coûte environ deux euros par mois. Votre objectif est-il de concurrencer Treezor, plateforme de BaaS récemment rachetée par la Société Générale ? Nous nous lançons avec beaucoup d’humilité et d’agilité et nous ne voulons pas nous présenter comme des concurrents frontaux à Treezor, qui a beaucoup d’expérience en la matière. Treezor s’arrête à la tenue de compte et vise souvent des nouveaux acteurs. De notre côté, nous pouvons aller plus loin en proposant des découverts, du crédit à la consommation et du crédit immobilier et nous allons cibler des acteurs plus traditionnels qui veulent valoriser leur savoir-faire, leur réseau de distribution et leur marque avec un champ de compétences et d’intervention plus profond. Notre positionnement est plus classique que les nouvelles plateformes de BaaS, mais plus complet. Étendrez-vous votre offre à d’autres pays ? Nous avons actuellement une petite activité de crédit en Belgique depuis deux ans, mais sinon nous sommes uniquement présents en France. Si le succès de cette activité est au rendez-vous, nous pourrons élargir assez facilement à d’autres pays avec l’agrément de libre prestation de services, avec un distributeur qui a déjà la connaissance des usages locaux. Pour Pumpkin, nous nous poserons la question en temps voulu, mais il y a déjà beaucoup de choses à faire en France. Arkéa Banking Services propose aussi des services de prestation bancaire pour compte de tiers, mais uniquement pour des acteurs agréés. Vous considérez-vous comme un service complémentaire ? En effet, nous apportons un service différent car de notre côté, nous apposons notre marque et nous portons le risque. En outre, nous connaissons très bien les règles de fonctionnement entre un IOBSP et une banque. ABS, de son côté, fait de la prestation en marque blanche : la marque et l’agrément sont gérés par le client et ABS se positionne sur l’IT et le back-office [Emmanuelle François a été directrice exécutive d’Arkéa Banking Services de 2010 à 2014, ndlr]. Combien comptez-vous de collaborateurs et quel est votre PNB ? CFCAL compte 215 collaborateurs, dont une vingtaine sur cette nouvelle activité de Banking-as-a-Service. Nous enregistrons un PNB annuel d’environ 80 millions d’euros. Aude Fredouelle APIbanking-as-a-servicebanque de détailcarte bancairecashbackcrédit immobilierpartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind