Accueil > Investissement > Le néo-courtier BUX lève 80 millions de dollars Le néo-courtier BUX lève 80 millions de dollars L’application d’investissement BUX annonce jeudi 22 avril une levée de fonds de 80 millions de dollars afin de poursuivre son expansion en Europe. En parallèle, le fondateur de la société Nick Bortot cède sa place de CEO à Yorick Naeff, jusque-là COO. Par Caroline Soutarson. Publié le 22 avril 2021 à 10h18 - Mis à jour le 19 août 2021 à 9h40 Ressources La scale-up néerlandaise BUX, spécialisée dans l’investissement sur mobile, a réalisé une augmentation de capital de 80 millions de dollars dans un cycle de financement mené par Prosus Ventures et le géant chinois Tencent. Ont participé à ce tour : ABN Amro Ventures, Citius, Optiver et Endeit Capital, ainsi que les investisseurs existants HV Capital et Velocity Capital Fintech Ventures. Aujourd’hui, les services de BUX comme BUX Crypto ou BUX X (négociation de produits tels que les CFD sur les actions, les matières premières et le forex) sont déployés dans dix pays européens. En revanche, seuls cinq marchés bénéficient de la fonctionnalité BUX Zero qui permet de faire du trading sans commission : les Pays-Bas, son marché initial, la France, l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique. L’expansion géographique de BUX Zero devrait donc s’accélérer grâce à ces capitaux frais, à commencer par “l’Irlande dans les prochaines semaines et l’Italie les mois suivants. Notre objectif est d’être dans toute l’Union européenne d’ici la fin de l’année prochaine”, nous informe Yorick Naeff, l’actuel CEO de la fintech. Interrogé à propos du lancement au Royaume-Uni dont la liste d’attente et le système de parrainage sont déjà en place, il ajoute que “le Royaume-Uni est un grand marché sur lequel nous travaillons, nous avons déjà obtenu l’autorisation de la FCA [Financial Conduct Authority, le régulateur financier britannique], mais le Brexit a ralenti nos plans. Nous espérons nous y lancer d’ici la fin de l’année”. Le business model des applications de trading sans commissions Les applications de trading sans commissions sont généralement basées sur des modèles “freemium”. En outre, il y a des disparités régionales : les applications américaines s’appuient notamment sur le “payment for order flow” (PFOF) pour se rémunérer, c’est-à-dire qu’elles redirigent les ordres d’achat et de vente à des teneurs de marché comme des acteurs du trading à haute fréquence qui les paient proportionnellement au volume de transaction exécuté. Cette pratique controversée, qui a d’ailleurs amené l’acteur étasunien Public.com à cesser de se rémunérer de cette manière en février 2021, n’est pas légale en Europe. Les acteurs européens doivent donc davantage s’appuyer sur leurs offres d’abonnements (lire notre dossier paru en février 2020). Ils profitent également des marges de conversion (spreads) pour gagner de l’argent. Pour son service BUX Zero, la société d’origine néerlandaise a choisi une autre tactique : les ordres dits “zero” ne sont exécutés qu’à la fin de la séance boursière, entre 17 et 18 heures. “L’agrégation des ordres en fin de journée permet de considérablement réduire les frais d’exécution” confie à mind Fintech Yorick Naeff. Pour des ordres en journée (au marché ou à cours limité), la commission est d’un euro (hors frais de conversion) pour les actions européennes et les ETFs. Les actions américaines n’entraînent pas de commission mais des frais de change de l’ordre de 0,25 % sont appliqués (contre 0,45 % pour Freetrade, comme nous l’explique son CMO dans un entretien). La levée de fonds intervient après une année 2020 de croissance pour la fintech : le volume d’actifs sous gestion de BUX Zero a triplé et son nombre d’utilisateurs a été multiplié par six pour atteindre plus de 500 000 utilisateurs. Avec la forte volatilité des marchés financiers au premier trimestre 2021, la tendance s’est poursuivie avec un triplement de la valeur investie sur BUX Zero par les utilisateurs français qui ont accès à la fonctionnalité en test depuis juillet 2020 et en version finale depuis octobre, selon le CEO. Essentiel : Les néo-courtiers démocratisent l’investissement Robinhood, dommage collatéral dans l’affaire GameStop Depuis que BUX Zero s’est lancé l’été dernier, d’autres applications de trading sans commissions ont mis le pied sur le marché français : Trade Republic en janvier 2021, Bitpanda la veille de cette levée de fonds et Freetrade qui a débuté une liste d’attente en mars pour un lancement au second trimestre 2021. “Le marché est devenu très compétitif, affirme le CEO de BUX. Les autres applications font un très bon travail. Mais nous pensons que notre proposition de valeur est meilleure et nous voulons être l’acteur numéro un sur le marché européen.” Le fondateur de BUX laisse les commandes à son COO La seconde annonce de BUX est le remplacement de son CEO et fondateur, Nick Bortot par Yorick Naeff, jusque-là COO de l’entreprise et CEO de BUX UK, la filiale londonienne de BUX qui propose des solutions d’investissement en BtoB. Présent dès les débuts de la société en 2014, Yorick Naeff a auparavant fait ses armes chez ING en tant que consultant en stratégie puis comme manager senior. La décision de ce changement de direction vient du fait que “Nick Bortot, le fondateur, est un visionnaire, il est innovant et a de bonnes capacités de team-building”. Mais en ce qui concerne “l’accélération et la construction d’une société de grande envergure”, l’expérience de Yorick Naeff a pris le dessus. Bien que cela soit annoncé maintenant, le remplacement a été effectué il y a presque un an. Caroline Soutarson application mobilecourtagelevée de fondstrading Besoin d’informations complémentaires ? 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