Epsor lève 20 millions d’euros pour s’attaquer aux grandes entreprises

Le conseiller en investissement financier (CIF) Epsor, spécialisé dans l’épargne salariale et l’épargne retraite, a réalisé une augmentation de capital en Série B de 20 millions d’euros. Gaia Capital Partners a mené ce tour de financement, accompagné du fonds anglais Augmentum Fintech et de ses investisseurs historiques Partech et BlackFin Capital Partners. Cette levée de fonds fait suite à un tour en amorçage de 1,3 million d’euros en novembre 2018 et à une Série A de 6 millions d’euros réalisée en juillet 2019, qui devait permettre à Epsor de s’adresser à des ETI. 

1 milliard d’euros d’encours au premier semestre 2022

Après avoir ajouté des ETI dans son portefeuille de 400 clients entreprises – de sorte qu’aujourd’hui 1 utilisateur final sur 2 travaille dans une ETI –, Epsor veut pouvoir s’adresser à l’ensemble du marché et notamment aux grandes entreprises françaises. “Nous sommes engagés dans des discussions avec plusieurs entreprises du CAC 40”, confie à mind Fintech Benjamin Pedrini, cofondateur et directeur général d’Epsor. “Les process de vente sont longs, indique-t-il. Mais cela veut dire que nous sommes identifiés comme un acteur qui peut les accompagner.”

Afin de devenir le partenaire de grandes entreprises, Epsor, qui compte actuellement 60 collaborateurs, souhaite doubler ses effectifs, “que ce soit dans les équipes commerciales dédiées à la clientèle des grandes entreprises ou aux équipes de service client”, précise Benjamin Pedrini. Avec aujourd’hui 40 000 utilisateurs finaux et 400 millions d’euros d’encours, Epsor se donne un an pour atteindre le milliard d’euros.

L’ISR, l’atout majeur d’Epsor

“Nous investirons aussi sur notre produit, notamment sur la thématique de l’épargne responsable, avec le développement d’outils dédiés, mais aussi sur notre moteur de conseil personnalisé pour la partie retraite”, décrit le directeur général. En ce qui concerne l’épargne responsable, Epsor a publié un livre blanc sur l’investissement socialement responsable (ISR) en février dernier et a lancé Fundscanner, un outil qui permet de décrypter les fonds français dits ISR et notamment les entreprises qui se “cachent” derrière ce label, toujours dans une optique d’éducation financière. Si ce service “est utilisé par nos clients, nous avons reçu plusieurs demandes de la part d’acteurs institutionnels qui voudraient potentiellement l’intégrer dans leur offre pour leur clientèle”. À terme, Fundscanner pourrait ainsi devenir un produit d’Epsor en marque blanche.

En parallèle de ce projet, l’ISR permet à Epsor de se différencier par rapport à ses concurrents, et notamment auprès des grandes entreprises. “Les grands corporates sont engagés sur les sujets d’investissement responsable. Natixis et Amundi proposent des fonds ISR mais ne vont pas au-delà et n’expliquent pas ce qu’il y a derrière. Chez Epsor, nous proposons des offres 100 % ISR mais aussi des fonds avec de l’impact un peu plus direct”, commente Benjamin Pedrini. L’ISR fait l’objet de critiques régulières, n’allant, pour certains épargnants, pas suffisamment loin dans les critères d’exclusion.