Frank Jan Risseeuw (Yolt) : “nous sommes le premier agrégateur britannique à passer par une API bancaire”

Yolt a été développé à Amsterdam mais lancé au Royaume-Uni. Pourquoi ? Combien comptez-vous d’utilisateurs aujourd’hui ?

Nous avons choisi le Royaume-Uni car il y a là-bas une forte propension à l’adoption de nouvelles technologies et aussi parce que le web scraping est interdit au Pays-Bas. Nous ferons une annonce plus précise en décembre mais je peux déjà dire que nous revendiquons des dizaines de milliers d’utilisateurs. Surtout, nous avons atteint notre objectif car l’application est bien notée sur les stores [3,9 sur l’App Store et sur Google Play, ndlr]. L’équipe compte aujourd’hui 25 personnes à Amsterdam et 10 à Londres pour le marketing.

Yolt propose aux clients de 29 banques d’agréger leurs comptes. Pour 28 d’entre elles, vous obtenez les données grâce au web scraping. Alors que les banques traditionnelles s’opposent au web scraping, taxé de non-sécurisé, comment une start-up interne d’un grand groupe peut passer par ce biais ?

Dès le départ, l’objectif était de passer à terme par des API sécurisées pour récupérer les données bancaires. Nous avons été le premier agrégateur britannique à le faire avec la banque mobile Starling [l’intégration a été annoncée le 7 novembre, ndlr]. À partir de janvier prochain tous les acteurs devront eux aussi proposer leur API. Nous travaillons actuellement avec l’Open Bank Testing Workgroup qui prépare la connexion avec les neuf plus grands groupes bancaires britanniques.

Notre premier objectif est de nous concentrer sur le marché britannique. Le marché est très concurrentiel et il n’y aura pas assez de place pour tout le monde. Mais l’ambition de Yolt est paneuropéenne et nous sommes en train de choisir nos prochains marchés. Si nous pouvons nous connecter nous-mêmes aux APIs, nous le ferons, et si besoin, nous pourrons aussi passer par des partenaires.

Quelles nouveautés préparez-vous pour améliorer l’application ?

Nous intégrerons les paiements après l’entrée en vigueur de la DSP2. Nous ne voulions pas le faire avant car nous sommes soumis à une régulation stricte, étant une filiale à 100% d’ING. Nous donnerons aussi davantage de possibilités de personnalisation aux utilisateurs, pour affiner la catégorisation par exemple.

Nous inclurons aussi de nouveaux partenaires. Notre stratégie est de proposer des produits de manière agnostique. Nous travaillons donc avec des comparateurs, comme Moneytis pour le transfert d’argent à l’international et Runpath pour comparer les factures d’électricité. A terme, nous voulons étendre l’écosystème pour donner de la valeur aux données bancaires en touchant aux univers du voyage, de la gestion de l’argent, du shopping… Nous sommes en discussions avec une quinzaine de partenaires potentiels.