Accueil > Services bancaires > Revolut développe son propre système de paiement en amont de sa licence bancaire Revolut développe son propre système de paiement en amont de sa licence bancaire La néo-banque britannique espère améliorer ainsi la fiabilité et la qualité de service. Elle table par ailleurs sur l’obtention d’une licence bancaire au cours du premier semestre 2018. Par Antoine Duroyon. Publié le 09 novembre 2017 à 8h00 - Mis à jour le 11 juin 2021 à 10h44 Ressources Lancée en juillet 2015, Revolut revendique aujourd’hui 950 000 utilisateurs inscrits, dont 600 000 actifs mensuels (avec un effet de saisonnalité positif en juillet-août). “Au mois d’octobre, 170 000 personnes ont utilisé l’application au moins quatre fois par jour”, précise à mind Fintech Benjamin Belais, country manager France et Suisse de Revolut. En termes de volumes, Revolut annonce 42 millions de transactions en deux ans pour un montant total dépassant les 6 milliards de dollars. Cette fréquence élevée d’utilisation a néanmoins des effets pernicieux. Revolut, comme certaines de ses concurrentes (N26, Monzo), a connu au cours des derniers mois des ruptures de service de paiement. La faute au “processeur” de paiement qui ne tient pas la charge. En l’occurrence Global Processing Services (GPS) qui traite également les paiements de Curve, Sharepay ou encore Pockit. GPS en cause chez Monzo et Revolut Si les perturbations n’ont touché qu’une fraction de sa base – de l’ordre de 1% chez Revolut – durant quelques minutes, les conséquences néfastes en termes de réputation et d’image sont évidentes. C’est pourquoi Revolut développe son propre système de paiement, selon un communiqué diffusé le 9 novembre. Plus précisément, la néo-banque a décidé d’internaliser le “processing” des paiements par carte. Elle sera donc directement connectée au système MasterCard et continuera à émettre les cartes comme elle le fait déjà. Monzo, qui s’appuie également sur GPS pour le “processing” de ses cartes prépayées, va traiter en interne les cartes de débit liées aux comptes courants qu’elle s’apprête à lancer. En ce qui concerne le transfert de fonds en ligne (virement), la société a déjà “court-circuité” le “processing” en disposant de pools de liquidités (cloud money) dans les 26 devises étrangères proposées et dans chacun des pays où elle opère. Un mécanisme qui lui permet d’assurer les transactions en temps réel en ce qui la concerne. Compte courant avec découvert bancaire Si Revolut tient à assurer son propre système de paiement carte, c’est aussi parce que la néo-banque gagne en maturité et suit un chemin similaire à celui de Monzo. Elle annonce avoir démarré le processus nécessaire à l’obtention d’une licence bancaire européenne, ce qui lui permettra de proposer un compte courant avec découvert bancaire. Selon TechCrunch, Revolut conservera toutefois les comptes et cartes prépayés pour les clients existants et demandera à ces derniers s’ils souhaitent que leurs fonds soient considérés comme un dépôt bancaire afin de bénéficier du système de garantie. En tout état de cause, l’internalisation du “processing” de paiement carte couplée à un compte courant traditionnel sera bien moins coûteuse à terme que la gestion de comptes prépayés et supprimera la dépendance à un acteur tiers. Revolut détient pour le moment une licence e-money. “Avec sa licence bancaire européenne, Revolut offrira une protection renforcée à ses clients grâce à la garantie des dépôts bancaires, et proposera des produits de dépôt avec taux d’intérêt, ainsi qu’une offre de crédit”, indique Nikolay Storonsky, fondateur et PDG de Revolut. L’entreprise rejoindra par la même occasion le cercle des néo-banques détenteurs d’une licence bancaire complète : N26, Monzo, Starling Bank, etc. Si Revolut souligne que la demande se fait auprès de la Banque centrale européenne, ce n’est pas le régulateur britannique mais bien la Banque de Lituanie qui l’accompagne dans ce processus. Ces liens ont notamment permis de tester la robustesse de la gestion de capital et des liquidités de la néo-banque. Objectif : décrocher cette licence bancaire au cours du premier semestre 2018. Selon le New York Times, les comptes courants seront d’abord disponibles pour les utilisateurs en Lituanie avant un déploiement en Estonie et Lettonie puis au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie et au bout du compte dans le reste de l’Union européenne. Antoine Duroyon néobanquerégulationsystème de paiement Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind