Insurello se positionne sur l’accompagnement des victimes d’accident corporel

Fondée en 2016 à Stockholm, l’insurtech Insurello s’est donnée pour mission de défendre les intérêts des victimes de dommages corporels (accidents de la route, de sport, domestiques, médicaux, agressions…) en les assistant dans leur démarche d’indemnisation auprès de leur assureur. 

La société, active en France depuis mars 2021, assure la collecte des informations et des documents, l’évaluation du préjudice subi, la communication et la négociation avec l’assureur, les discussions avec le médecin expert, le versement des indemnités, etc. Jusqu’à présent, le process est hybride : la création du dossier se fait depuis une plateforme mais le suivi est assuré manuellement par un gestionnaire. “Nous allons beaucoup travailler sur l’automatisation et la gestion de données afin de mieux évaluer les dommages et les indemnités et proposer un meilleur service. En Suède, par exemple, nous avons développé un algorithme de machine learning pour évaluer les cicatrices sur la base de photos”, explique Anthony Prost, directeur des opérations d’Insurello en France. La société développe aussi des partenariats avec des avocats dans l’éventualité d’une action en justice, ce qui est souvent le cas à la suite d’agressions. 

En représentant le client au travers d’un mandat, Insurello propose ainsi de le décharger du poids d’un dossier dont la résolution peut prendre de trois mois à plusieurs années en fonction des cas. “Il y a des éléments sur lesquels nous n’avons aucun impact, comme la consolidation, c’est-à-dire la stabilisation de l’état de santé de la victime. En revanche, nous pouvons l’accompagner dès le début dans la constitution du dossier”, souligne Anthony Prost. L’équipe française compte désormais 16 personnes (sur un effectif total de 110 personnes environ), principalement principalement chargées de gérer les dossiers, contre 3 au moment du lancement. 

Négocier pied à pied

En Suède, Insurello tire parti d’une vaste méconnaissance des assurés des garanties auxquelles ils peuvent prétendre. “75 % des indemnisations qui devraient normalement être versées ne le sont pas en raison d’un nombre important d’assurances cachées”, relève Anthony Prost. Dans l’Hexagone, où la situation n’est pas aussi tranchée, Insurello veut faire la différence dans sa capacité à négocier pied à pied avec les organismes indemnisateurs. Cela étant, le service se voit aussi comme un partenaire des assureurs, dans le sens où il facilite et accélère le traitement des dossiers.

“Nos principaux concurrents sont les cabinets d’avocats spécialisés, dans la mesure où cette activité exige des connaissances en droit du dommage corporel”, note Anthony Prost. Pour se rémunérer, la solution perçoit une commission sur les indemnités perçues, uniquement en cas de succès. “Le pourcentage va de 25 % pour les dossiers les plus petits jusqu’à 10 % pour les dossiers plus importants. En dehors de cette commission, il n’y a pas de frais annexes ou d’honoraires. Sur les dossiers finalisés à ce jour en France, nos clients ont obtenu en moyenne une augmentation de leurs indemnités de 86 % par rapport aux offres des assureurs, après déduction de nos frais”, précise Anthony Prost. 

Depuis l’origine, Insurello a levé 25 millions d’euros, dont 15 millions en juillet 2021 à l’occasion d’un tour mené par l’investisseur nordique Nordstjernan Growth. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2020 et anticipe un doublement cette année. Hormis la Suède et la France, Insurello est présente au Danemark depuis fin 2020 et a effectué un soft launch en Italie en septembre 2021. Sur son marché domestique, l’entreprise fondée par Marcus Janback a géré 50 000 dossiers en 2020 et obtenu 20 millions d’euros d’indemnités pour le compte de ses clients depuis son lancement. En France, 13 000 dossiers ont été créés à ce jour et la gestion a débuté pour 3 500 d’entre eux.