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Accueil > Investissement > Comment Carbon 4 Finance calcule les impacts environnementaux des portefeuilles d’investissement

Comment Carbon 4 Finance calcule les impacts environnementaux des portefeuilles d’investissement

Fournisseur de données climat, Carbon 4 Finance a élaboré des outils afin de concilier les activités d’investissement avec les enjeux climatiques. Le cabinet de conseil promeut notamment une analyse critique des données des portefeuilles et un champ d'étude élargi. La directrice générale Marie-Anne Vincent décrypte les calculs d’évaluation des produits d’investissement pour mind Fintech.

Par Caroline Soutarson. Publié le 20 octobre 2021 à 16h49 - Mis à jour le 20 octobre 2021 à 16h49
Finance Verte
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Créé en 2007 par l’économiste de l’environnement et président de la Fondation Nicolas Hulot Alain Grandjean et l’ingénieur spécialiste de la comptabilité carbone et président du Shift Project Jean-Marc Jancovici, Carbone 4 est un cabinet de conseil multi-secteur dédié au calcul du bilan carbone et à la transformation des organisations face au changement climatique. Presque dix ans plus tard, le fournisseur de données climat s’est doté d’une filiale dédiée au secteur financier, Carbon 4 Finance, afin d’aider les acteurs de l’investissement à tenir compte des enjeux environnementaux dans leurs décisions de constitutions de portefeuilles.

La création de la nouvelle entité en 2016 fait notamment suite à l’Accord de Paris et à la publication de l’article 173 de la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015, qui oblige les investisseurs institutionnels à rendre publique l’intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs actes d’investissement. Afin de répondre aux exigences réglementaires, ainsi qu’à la tendance croissante des produits verts, Carbon 4 Finance a développé trois outils d’analyse qui s’appuient sur des bases de données.

Empreinte carbone des portefeuilles

Tout d’abord, un produit répondant principalement aux exigences de l’article 173, le “Carbon Impact Analytics” (CIA), qui s’attaque à l’analyse de l’empreinte carbone des portefeuilles d’investissement et aux risques de transition associés, c’est-à-dire “combien cela va-t-il coûter de s’adapter à un monde bas carbone ?, explique à mind Fintech Marie-Anne Vincent, directrice générale de Carbon 4 Finance. Entre le risque de réputation, le risque réglementaire, les nouvelles taxes qui vont être mises en place (par exemple sur les voitures diesel d’ici quelques années)… Ce risque de transition passe par le calcul des empreintes carbones et l’alignement des portefeuilles sur l’Accord de Paris, à 2 degrés d’ici la fin du siècle. Nous avons par exemple réalisé ce service avec Goodvest”. La fintech, récemment lancée pour proposer “la première assurance-vie compatible avec l’Accord de Paris”, a également pu, grâce à l’outil, filtrer à des fins d’exclusion les entreprises impliquées dans des secteurs particuliers comme l’extraction d’énergies fossiles ou le tabac.

Goodvest fait le pari de l’assurance vie responsable

Pour ce faire, le CIA s’appuie sur les émissions de gaz à effet de serre induites par l’entreprise (scopes 1, 2 et 3), les émissions réduites sur les 5 dernières années (scopes 1 et 2), les émissions économisées (scope 3) et sur la stratégie climat des entreprises. Ce dernier point, qui apporte un approfondissement qualitatif, repose sur l’analyse “de la gouvernance de l’entreprise vis-à-vis de sa stratégie climat. À quel niveau de l’entreprise la stratégie est discutée ? Est-ce au niveau du comité exécutif ? Y a-t-il un véritable engagement des dirigeants ? Par exemple, le bonus des dirigeants est-il lié à la réduction des émissions ? L’entreprise s’est-elle fixée des trajectoires de réduction ?”, détaille Marie-Anne Vincent.

Gaz à effet de serre et scopes

Afin d’harmoniser la lutte contre le réchauffement climatique au niveau international, un référentiel a été adopté en 2001. Il sert à estimer les volumes de gaz à effet de serre générés par une organisation (entreprise, collectivité, territoire,etc.). Pour ce faire, trois niveaux d’évaluation ont été définis :

  • le scope 1, qui correspond aux émissions directes résultant de la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, etc.),
  • le scope 2, qui est associé aux émissions indirectes liées à la consommation d’électricité ou de chaleur,
  • et le scope 3, qui rassemble le reste des émissions indirectes, en amont et en aval, liées à la chaîne de valeur comme l’achat de matières premières, la fin de vie des produits ou encore le déplacement des salariés.

“La majorité des secteurs ont un scope 3 supérieur aux scopes 1 et 2 réunis. Et 80 % du risque financier est porté par le scope 3”, déclare Marie-Anne Vincent. “Très peu d’entreprises dans le monde reportent un scope 3 complet, donc cette information est très difficile à trouver. […] Soit il est inexistant, soit il est incomplet, soit il est incohérent entre des entreprises du même secteur, car elles n’ont pas utilisé les mêmes périmètres. C’est pourquoi nous recalculons systématiquement les volumes de gaz émis depuis l’information de départ. Nous collectons des données opérationnelles, par exemple le nombre de voitures diesel, essence, hybrides, électriques construites par Renault, et nous les multiplions par des facteurs d’émission pour traduire des données d’activité en tonnes de CO2.”

L’ensemble des données recueillies permet au cabinet de conseil de noter globalement les entreprises. “Une entreprise notée A+ est totalement compatible avec un monde à +1,5 degré d’ici la fin du siècle et une notée E- est plutôt compatible avec un monde à 6 degrés”, résume la directrice générale. La moyenne pondérée des résultats de chaque entreprise d’un portefeuille d’investissement permet par la suite de placer le produit sur une courbe en S (avec le score en abscisse et la température en ordonnée) donnant “la température du portefeuille”. À titre indicatif, un portefeuille composé uniquement de green bonds consacrées aux énergies renouvelables est associé à une température de 1,5 degré.

Vulnérabilité aux aléas climatiques et impact sur la biodiversité

Autre outil développé en 2017, le “Climate Risk Impact Screening” (CRIS) qui analyse “la vulnérabilité d’un portefeuille d’investissement par rapport à des aléas climatiques qui s’accentuent (hausse du niveau de la mer, sécheresses extrêmes, incendies, inondations…) mais aussi en fonction du pays, du secteur d’activité, de l’entreprise, de l’horizon de temps”, explicite Marie-Anne Vincent. “La quantification des risques physiques est importante, car cela va perturber les chaînes de valeur dans un horizon de temps assez court.” Avec ce deuxième outil, Carbon 4 Finance ne répond pas à un enjeu réglementaire mais à un besoin d’information de l’investisseur à propos de ses placements actuels ou potentiels et des risques associés.

Enfin, le dernier instrument en date, sorti en juillet 2021, est dédié à la mesure de l’impact d’un portefeuille d’investissement sur la biodiversité. C’est le “Biodiversity Impact Analytics” (BIA-GBS), basé sur le Global Biodiversity Score développé par la filiale de la Caisse des Dépôts CDC Biodiversité. Ce projet collaboratif trouve son origine dans “une demande du secteur financier et dans la réglementation puisque l’article 29 [de la loi énergie-climat qui a été publié le 27 mai 2021, ndlr] va remplacer l’article 173”, rappelle Marie-Anne Vincent. L’article 29 demande notamment aux gestionnaires de portefeuilles et investisseurs institutionnels d’intégrer à leur reporting ESG une mesure de l’empreinte biodiversité ainsi que leur contribution à la réduction des impacts sur la biodiversité, dès 2022.

L’analyse humaine comme facteur de différenciation

Afin d’obtenir des résultats pertinents, Carbon 4 Finance utilise les bases de données de la société-mère dont l’activité principale est de décrypter les reporting d’entreprises multi-secteur soumises à des devoirs de transparence sur les questions écologiques, soit, en France, l’ensemble des entreprises de plus de 500 salariés ayant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros. Si l’automatisation peut aider, le cabinet est loin de laisser la main à la machine. “Nous recalculons tout. Nous lisons et analysons avec un regard critique ce que déclarent les entreprises sur le climat dans leur reporting”, s’exprime la directrice générale d’une vingtaine de collaborateurs. “Nous sommes différents de nos concurrents qui préfèrent passer par du machine learning et de l’intelligence artificielle pour scraper les données et les collecter.” Avec cette technique “artisanale”, Marie-Anne Vincent évalue à 3 000 le nombre d’entreprises couvertes de manière très détaillée par Carbon 4 Finance, “ce qui nous permet de couvrir environ 70 % de la capitalisation boursière d’un secteur. Ensuite, nous développons nos propres ratios à partir des tendances analysées sur un secteur afin d’augmenter notre couverture. Pour cela, nous travaillons avec des fournisseurs de données type FactSet”.

Carbon 4 Finance, un peu à contre-courant dans l’utilisation de la technologie, défend l’idée d’une analyse plus poussée et plus juste pour ses clients. “Si nous ne regardons pas concrètement ce que fait l’entreprise, c’est difficile par la suite d’en différencier plusieurs au sein d’un même secteur pour nos clients sociétés de gestion qui souhaitent avoir une information précise sur ce que fait chacune et pouvoir investir dans la meilleure”, justifie Marie-Anne Vincent. Au total, “nous collectons des millions de points de données. Mais nos analystes sont là pour expliquer la note finale et accompagner le client dans sa prise de décision”. Avec cette position, le fournisseur de données met en avant l’explicabilité de ses calculs.

Les outils développés par Carbon 4 Finance sont aussi disponibles en self-service pour les entreprises, notamment pour celles qui paient un abonnement au fournisseur de données. “Le client peut être indépendant : charger un portefeuille directement est possible”, explique Marie-Anne Vincent. L’entreprise a alors accès à des résultats chiffrés et des data visualisations.

En outre, bien que Carbon 4 Finance mise essentiellement sur l’humain, Marie-Anne Vincent reconnaît que “le machine learning peut aider”. “La base de données sur la biodiversité a été codée en Python et en R, les bases de données sont gérées en SQL et nous construisons des plateformes de restitution pour nos clients pour que les données soient calculées automatiquement sur leur portefeuille”, ajoute-t-elle.

Clientèle cible : les acteurs de l’investissement

Avec ses outils essentiellement dédiés aux mesures d’impact des portefeuilles d’investissement, ainsi qu’au reporting, Carbon 4 Finance travaille avec l’ensemble de l’écosystème financier : les sociétés de gestion d’une part mais aussi les assureurs, des fournisseurs de données et les fournisseurs d’indices “qui veulent créer de nouveaux indices bas carbone “PAB” (Paris Aligned Benchmark) ou “CTB” (Climate Transition Benchmark). Nous travaillons avec Euronext et Singapour Stock Exchange sur ces sujets”, précise la directrice générale. Le cabinet compte aussi parmi ses clients : AXA Investment Managers, BNP Paribas Asset Management, Montaigne Capital, Scor.

L’entreprise a également signé des partenariats avec quelques applications “comme Rift, Goodvest ou Climate au Royaume-Uni, qui opèrent en BtoC. Les épargnants bénéficient ainsi aussi de la transparence sur l’impact de leur épargne”, estime Marie-Anne Vincent. Enfin, Carbon 4 Finance s’adresse aux banques. En 2019, le fournisseur de données a participé à l’élaboration de l’outil “Green Weighting Factor”, un système de bonus-malus mis en place par Natixis afin de diminuer l’impact des activités de financement et d’investissement de la banque.

La majorité des clients paient un abonnement annuel pour avoir accès aux bases de données de Carbon 4 Finance. “Les abonnements sont dépendants des univers souscrits : actions, obligations, obligations vertes, d’Etat, etc.” D’autres acteurs, plus petits et pas forcément experts de l’ESG comme certaines mutuelles, font appel au cabinet pour répondre à l’article 173 et reporter l’impact de leurs portefeuilles.

Doublements des clients et des effectifs prévus pour 2022

En 2021, Carbon 4 Finance compte une cinquantaine de clients abonnés, et indique que “40 % de sa base commerciale” est située à l’extérieur de son marché domestique (Etats-Unis, Asie, Europe), pour 20 analystes. La société a doublé ses effectifs depuis le début de l’année et compte réitérer l’an prochain afin de travailler avec une centaine de clients en 2022, notamment grâce à l’ajout de la base de données dédiée à la biodiversité.

Tandis que “tous les fournisseurs de données climat indépendants ont été rachetés par des agences de notation américaines, comme Trucost acquis par S&P ou Carbon Delta par MSCI”, en 2016 et en 2019 respectivement, Carbon 4 Finance souhaite privilégier une croissance organique et garder son indépendance, assure la directrice générale.

Caroline Soutarson
  • finance durable
  • investissement
  • régulation
  • RSE

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