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Accueil > Investissement > Comment l’AMF a amélioré sa plateforme de surveillance des marchés financiers

Comment l’AMF a amélioré sa plateforme de surveillance des marchés financiers

Dans un contexte de croissance du volume de données à traiter, l’Autorité des marchés financiers a dû se résoudre à remplacer son outil de surveillance en place par un autre, plus efficace, la plateforme ICY. Alexandra Givry, responsable de la direction des données et de la surveillance de l’AMF revient sur ce projet quinquennal pour mind Fintech.

Par Caroline Soutarson. Publié le 18 novembre 2021 à 10h07 - Mis à jour le 23 novembre 2021 à 14h36
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L’Autorité des marchés financiers (AMF) est mandatée pour plusieurs missions telles que protéger les épargnants, surveiller les marchés financiers et participer à l’harmonisation des réglementations financières internationales. Le régulateur utilise, “depuis les années 90”, une plateforme automatisée stockant toutes les informations nécessaires à son travail de surveillance. En pratique, “la plateforme de surveillance des marchés nous permet de détecter les opérations suspectes, comme les abus de marché, les délits d’initié ou les manipulations de cours par exemple, puis d’exploiter les informations pour investiguer. Elle sert également à surveiller les acteurs de marché, à suivre leur activité pour identifier comment ils évoluent ou pour voir s’il y a des dysfonctionnements. Enfin, il y a une optique réglementaire avec l’idée d’utiliser les données de marché pour asseoir nos positions sur des faits”, explique Alexandra Givry, responsable de la direction des données et de la surveillance de l’AMF.

Perte d’efficacité de la plateforme initiale

Pour remplir ses tâches, la plateforme s’alimente en déclarations de transactions, ordres de Bourse et informations diverses obtenues par des fournisseurs de données. “Le marché a évolué avec davantage d’automatisation, l’avènement du trading algorithmique et haute fréquence, le développement de divers produits financiers… Par ailleurs, depuis la crise financière de 2008, les nouvelles réglementations financières (directives MIF en 2007 et 2018, sur la vente à découvert en 2012, EMIR en 2014) ont de plus en plus offert l’opportunité d’introduire un reporting à destination des régulateurs”, décrit la responsable de la direction des données et de la surveillance. L’instrument intègre également les signalements d’opérations suspectes externes, les acteurs financiers professionnels devant avertir l’AMF des opérations qui leur paraissent anormales. 

En plus de procéder à la collecte de l’ensemble de ces données, la plateforme est également interrogée par le département Surveillance de l’AMF lorsqu’une enquête doit être menée. Environ 20 ans après sa création, l’outil peine à exercer toutes ces fonctions de manière optimale. “L’ancienne plateforme atteignait ses limites en termes de volumétrie de données et de performance. Sur les journées les plus actives en Bourse et avec une volatilité très élevée, la durée de traitement automatique d’une séance pouvait atteindre, voire dépasser, les 24 heures”, se souvient Alexandra Givry. 

Technologies big data et machine learning

“L’évolution majeure du fonctionnement des marchés ces dernières années, et notamment l’explosion du volume d’opérations à surveiller, les nouvelles possibilités offertes par les technologies disponibles ainsi que les évolutions réglementaires à venir ont encouragé l’AMF à initier en 2015 un programme ambitieux de modernisation de sa plateforme informatique dédiée à la surveillance”, peut-on lire dans le rapport annuel 2015 du régulateur. ICY (pour “I see why”) est le nom donné au projet de refonte de la plateforme de surveillance, en référence aux investigations que l’outil permet d’effectuer.

Le nouvel outil doit utiliser des technologies big data ou encore du machine learning pour “étendre ses capacités d’analyse et de détection des cas suspects”, prévoit l’autorité. Une meilleure efficacité de la plateforme passera notamment par l’exploitation de plus d’informations et la facilitation d’intégration des futures mesures réglementaires. Mais le projet va au-delà d’une simple “modernisation” puisqu’ICY se voit dotée de missions plus étendues que sa prédécesseur. “Une des ambitions de la plateforme ICY était d’élargir l’utilisation des données aux autres métiers de l’AMF pour une efficacité renforcée (protection de l’épargnant, communication financière des sociétés cotées, supervision des acteurs dans la gestion d’actifs…)”, ajoute Alexandra Givry qui était présente en amont et durant la totalité du projet.

Un programme établi sur 5 ans

Afin de remplir tous ces objectifs, il est décidé qu’ICY fera l’objet d’un projet quinquennal. “La décision a été validée début mars 2016”, précise la directrice. Les deux premières années ont été consacrées “au stockage et à l’intégration des données au sein d’un data lake” pour préparer l’entrée en application de MIF 2 début 2018. Dans ce cadre, la plateforme à commencer à être déployée mi-2017 et des tests ont été menés durant l’été avec des prestataires de services d’investissement concernant l’envoi des reporting de transactions exigés par la directive à venir. En définitive, “nous avons pu tenir les délais”, affirme Alexandra Givry. 

Le grand chantier de 2018 est “le système de détection et le développement des alertes pour avoir, au minimum, ce que nous possédions auparavant. Et renforcer le système avec l’exploitation de nouvelles données et d’approches de machine learning pour les abus de marché”. 2018 est une année charnière : la moitié du délai est passé, ICY fonctionne mais pas suffisamment pour complètement abandonner la plateforme précédente. A ce moment du projet, le but “est de réduire cette période” où l’AMF jongle entre deux plateformes. En parallèle, le régulateur doit se coordonner avec ses fournisseurs de données externes qui doivent revoir leurs process pour migrer vers la nouvelle plateforme. 

Les différentes sources de données de l’AMF pour son activité de surveillance
Source : Autorité des marchés financiers (2017)

2019 signe la fin de l’outil multi-décennal au profit de l’adoption complète d’ICY. Deux étapes sont aussi à l’agenda de cette année-là : la création d’outils d’analyse de données (extraction, manipulation, visualisation) et la gestion du workflow concernant les opérations suspectes. “En 2019, la plateforme a généré approximativement 8 000 alertes, auxquels il faut ajouter plus de 1 000 signalements externes. Le workflow permet de savoir quelles actions nous menons”, spécifie Alexandra Givry.

Enfin, “l’année 2020 a été centrée sur les approches innovantes”. Cette dernière étape est celle qui a été le moins définie à l’avance. Elle a finalement donné lieu à l’intégration d’intelligence artificielle via “du machine learning et du clustering pour réduire le nombre de faux positifs dans les alertes”. Ainsi qu’à “du traitement du langage naturel (NLP) pour que la machine puisse lire les informations de documents textes et les transférer dans des bases de données”.

Schéma de la plateforme ICY
Source : Wavestone (2018)

111 milliards de lignes de données en 2020

Cinq ans après le début des travaux, le programme ICY fonctionne et a laissé derrière lui les problèmes inhérents à la plateforme antérieure. Tout d’abord, en termes de stockage de données : “en 2017, l’ancienne plateforme accueillait 8 milliards de lignes de données”, rappelle la responsable des données et de la surveillance. Le rapport annuel 2019 de l’AMF indique que ce chiffre a plus que doublé en 2018 (19 milliards) et a encore augmenté en 2019 : “23 milliards de déclarations d’ordres et de transactions ont ainsi été intégrées dans ICY”. Alors que ce document prévoyait un doublement de ce chiffre en 2020, le rapport de l’année suivante revendique 111 milliards de lignes de données (soit +383 %). 

Une autre difficulté soulevée à l’origine était le temps de chargement et de traitement de ces données. Sur ce point, Alexandra Givry est également satisfaite du résultat : “en moyenne, nous mettions 12 heures par jour à charger toutes les données. Dorénavant, il ne nous faut plus que 4 heures”.

12 millions d’euros de coûts externes

Afin de mener à bien ce projet, “l’AMF a eu recours à des prestataires externes (entre 5 et 20 sur des périodes limitées) mais s’est largement reposée sur ses équipes. Le projet a mobilisé environ une douzaine de collaborateurs internes sur la durée du programme, sans compter la mobilisation des utilisateurs, décrit la responsable. Le recours aux prestataires concernait notamment des expertises en matière d’architecture big data ou de développement. Généralement, nos data scientist travaillent sur le prototypage, qui nécessite une forte proximité avec le métier, puis l’industrialisation se fait en externe.” Au total, Alexandra Givry estime que “les coûts externes de construction du projet, de 2016 à 2020, sont de l’ordre de 12 millions d’euros”.

Un projet qui ouvre la voie

Bien que le projet soit arrivé à son terme, l’AMF travaille toujours à son amélioration. Car si l’objectif premier était bien d’améliorer l’efficacité de la plateforme de surveillance des marchés, un autre était d’étendre les fonctionnalités de la plateforme à d’autres services du régulateur. C’est notamment l’objectif de la direction des données et de la surveillance créée en décembre 2020 : “développer un meilleur usage des données dans l’exercice de toutes les missions de l’AMF”.

“Au premier semestre 2021, nous avons élaboré un nouveau programme data pour les besoins des autres métiers, tout en faisant évoluer la plateforme de surveillance en parallèle, déclare Alexandra Givry. Aujourd’hui, près de la moitié des collaborateurs utilisent la plateforme. Ce devrait être le cas de tous d’ici la fin de l’année.” Afin de familiariser les collaborateurs à ICY, l’AMF a mis en place des formations en fonction des outils associés aux différents métiers, ainsi qu’une présentation sur l’intelligence artificielle pour sensibiliser les services.

Caroline Soutarson
  • analyse de données
  • big data
  • intelligence artificielle
  • machine learning
  • régulation

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