Accueil > Financement > Crédit > Jean-Laurent Girard (RiverBank) : “Notre défi, c’est de faciliter par la technologie des opérations non standardisées” Jean-Laurent Girard (RiverBank) : “Notre défi, c’est de faciliter par la technologie des opérations non standardisées” Établissement de crédit régulé au Luxembourg depuis 2017, RiverBank développe son offre numérique de financement dans cinq pays européens via un réseau d’apporteurs d’affaires. Son directeur général Jean-Laurent Girard détaille la manière dont la banque entend se démarquer en accélérant le traitement de demandes non conventionnelles. Par Antoine Duroyon. Publié le 13 avril 2022 à 9h00 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h51 Ressources RiverBank est un établissement de crédit fondé en 2017 au Luxembourg. Quel est son positionnement ? RiverBank est une fintech détentrice d’une licence bancaire complète délivrée par la Banque centrale européenne en mars 2017. La société a reçu à ce jour 75 millions d’euros de capitaux propres, avec le soutien de RiverRock (société de gestion fondée par Roland Berger et dirigée par Michel Péretié) et la famille Sawiris. Elle est soumise au contrôle du régulateur financier luxembourgeois. Cet agrément nous permet de recevoir des dépôts retail pour accorder des prêts exclusivement en BtoB. Nous adressons le segment des PME avec deux types d’offres. D’abord, des prêts d’un montant de 3 000 à 50 000 euros et d’une maturité de 1 à 24 mois, qui s’adressent principalement aux marchands en ligne. Le recours à l’open banking, avec l’agrégation des comptes via Budget Insight, nous permet de donner un accord de principe immédiat. Les fonds sont versés sous 48 heures. Ensuite, nous développons une offre sur mesure. Il s’agit de prêts relativement structurés qui peuvent atteindre 5 millions d’euros et une durée de 1 à 7 ans. Depuis quelques mois, nous ciblons les professionnels de l’immobilier. C’est une activité que nous avons développée pendant la crise sanitaire, en raison de l’octroi massif pour les PME de prêts garantis par l’Etat qui généraient des marges très faibles. Quel est votre modèle de distribution ? Nous travaillons quasi-exclusivement avec des apporteurs d’affaires (courtiers, avocats, comptables…) qui ramènent des dossiers vers notre plateforme. Nous prélevons des frais upfront d’environ 1 % qui sont partagés avec nos apporteurs d’affaires. Dans quels pays opérez-vous ? Nous servons des clients dans cinq pays : le Luxembourg, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Nous comptons ouvrir au moins un nouveau pays par an en Europe d’ici 2024. En France, nous avons racheté en 2020 la plateforme de crowdlending Bolden [selon nos informations, la totalité du capital était valorisée dans le cadre de cette opération à 12 millions d’euros, NDLR]. Nous avons décidé de ne pas poursuivre l’activité historique de Bolden, mais de renforcer notre plateforme avec sa technologie et ses équipes. Que représente la technologie dans votre organisation ? Sur les 70 collaborateurs que compte RiverBank, environ la moitié sont affectés au développement logiciel, à l’IT ou à la data. Nous avons développé nos propres core banking system et algorithme de scoring qui exploite des bases de données propriétaires, publiques et l’open banking. Notre approche multi-pays doit nous apporter de la scalabilité via nos propres livres. Le fait d’effectuer de l’origination propriétaire nous permet de tester directement nos solutions. C’est pourquoi nous souhaitons, à terme, vendre un ensemble d’applications en marque blanche à des tiers. C’est une ligne d’activité qui n’existe pas aujourd’hui. Quels sont vos indicateurs de développement ? RiverBank a réalisé 250 millions d’euros d’encours de crédit depuis son lancement, avec un taux généré net de défaut légèrement inférieur à 7,5 %. Nous avons capté des dépôts auprès de 4500 épargnants via la plateforme allemande de comptes à terme Raisin. Notre funding repose aussi sur un programme de titrisation que nous avons créé avec un fonds anglais et que nous avons récemment rappelé afin de pouvoir le noter. Avec des maturités de 3 à 7 ans, notre funding s’accorde bien avec le profil de maturité de nos prêts. L’encours de crédits existants avoisine les 180 millions d’euros. En termes de production de nouveaux prêts, le taux de croissance annuel moyen (CAGR) s’établit à 87 % sur les deux dernières années. Pour notre offre sur-mesure, le ticket moyen se situe autour de 2,5 millions d’euros Pouvez-vous revenir sur les caractéristiques de votre offre pour les marchands ? Il s’agit d’une offre standardisée pour laquelle nous allons annoncer prochainement de grands partenariats. Nous privilégions la préqualification en vue d’apporter des financements qui servent nos clients sur un mode intégré. Nous travaillons avec un grand partenaire sur une offre de paiement fractionné, mais nous préparons d’abord une solution de merchant cash advance. Comment voulez-vous faire la différence avec votre offre sur-mesure ? Notre défi, c’est de faciliter par la technologie des opérations non standardisées. Notre valeur ajoutée consiste à traiter des demandes non conventionnelles, avec des capacités d’expertise et de réactivité pour une taille de ticket qui n’est généralement pas considérée par les établissements traditionnels et même les fonds de dette. Nous sommes parvenus début 2022 à financer une opération immobilière en moins de deux semaines, entre le comité de crédit et le déboursement des fonds chez le notaire avec prise d’hypothèque. Nous devrions pouvoir être encore plus rapides à l’avenir. Antoine Duroyon crédit en ligne Besoin d’informations complémentaires ? 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