• Contenus gratuits
  • Notre offre
Menu
  • Ressources
    • Toutes les ressources
  • Infos
    • Toutes les infos
  • Essentiels
    • Tous les essentiels
  • Analyses
    • Toutes les analyses
  • Data
    • Data
  • Newsletters
  • Profil
    • Je teste 15 jours
    • Je me connecte
  • Profil
    • Mon profil
    • Je me déconnecte
CLOSE

Accueil > Investissement > Cryptoactifs > Talents des cryptoactifs et de la blockchain : la guerre est déclarée

Talents des cryptoactifs et de la blockchain : la guerre est déclarée

Entre entreprises crypto-natives ou Web3 et acteurs traditionnels de la finance, la concurrence s’annonce sévère pour recruter des profils formés à la blockchain ou avec une appétence pour les cryptoactifs.

Par Christophe Auffray. Publié le 11 mai 2022 à 11h24 - Mis à jour le 11 mai 2022 à 15h52
Trading
  • Ressources

En février 2022, KPMG et l’ADAN, une organisation réunissant 142 entreprises des actifs numériques et de la blockchain, publiaient une étude mesurant le niveau de maturité du secteur en France. Selon les résultats, 8 % des Français ont déjà investi dans les cryptomonnaies. En outre, 30 % prévoient d’y investir. D’ici la fin 2022, 12 % de Français sont susceptibles de détenir des tokens, comme du Bitcoin ou de l’Ethereum, ou encore des NFT, des jetons numériques dits non fongibles.

2021 a été une année d’inflexion pour le marché mondial permise en grande partie par la hausse des cours des cryptoactifs et par l’explosion des transactions de NFT. La démocratisation de l’investissement dans ces actifs a drainé des capitaux considérables en provenance du capital-risque. 

1 129 emplois dans les entreprises blockchain françaises

L’année dernière, les VC ont investi plus de 30 milliards de dollars dans des entreprises spécialisées dans les cryptoactifs et la blockchain. C’est plus que les capitaux cumulés des 10 années précédentes, note le New York Times. Bien financées, ces entreprises crypto ou Web3 sont en mesure d’alimenter leur croissance et de recruter, notamment auprès des acteurs de la finance traditionnelle, dont les banques et les régulateurs.

Binance, la première plateforme d’échange de cryptoactifs au monde avec plus de 2 milliards en volume de transactions par jour, débauchait en mars la directrice juridique adjointe de l’AMF, Stéphanie Cabossioras. La juriste a en particulier collaboré à la définition du cadre légal sur les prestataires de services sur actifs numériques, les PSAN. Stéphanie Cabossioras est à présent la nouvelle directrice juridique de Binance France. La filiale, enregistrée en novembre 2021 et PSAN depuis le 4 mai, revendique déjà une cinquantaine de collaborateurs et prévoit de doubler rapidement ses effectifs.

L’exchange crypto n’est cependant pas le seul à ambitionner de faire grandir ses équipes. En France, le secteur demeure encore de petite taille. L’ADAN et KPMG évaluent le nombre d’emplois des entreprises françaises à 1 129, dont 85 % basés sur le territoire. Dans leur étude, ils estiment que ce chiffre devrait doubler en 2022. Jeune licorne française des NFT (680 millions de dollars de levée de fonds), Sorare se fixe par exemple comme objectif d’atteindre les 250 collaborateurs d’ici fin 2022, contre quelques dizaines seulement aujourd’hui.

TradFi et finance blockchain en compétition

Pour pourvoir leurs postes, les entreprises du Web3 sont en concurrence directe, en particulier pour les postes de développeurs, avec les fintechs, parmi lesquelles Qonto. Ces start-up se tournent également vers les professionnels de la finance traditionnelle, aussi appelée la TradFi, par opposition à la DeFi (finance décentralisée). Ripple, fournisseur d’une solution blockchain pour les transferts d’argent et émetteur de la cryptomonnaie XRP, débauchait par exemple en 2020 la directrice des affaires réglementaires de JPMorgan, Sandie O’Connor, aujourd’hui chez BNY Mellon.

La même année, Blockchain.com, valorisé 14 milliards de dollars depuis mars 2022, nommait Howard Surloff au poste de directeur juridique. Ce professionnel expérimenté de la finance a occupé des fonctions similaires au sein de BlackRock et de Goldman Sachs. Il travaille depuis début 2022 chez Russell Investments.

Ces transferts de compétences entre TradFi et crypto-finance se poursuivent. La plateforme d’échange Crypto.com vient de recruter le directeur des affaires réglementaires de Visa pour la zone EMEA, Roeland Van der Stappen. Tout aussi récemment, Christine Sandler, ancienne cadre de la division crypto du gestionnaire d’actifs Fidelity rejoignait Walden Bridge Capital, une société d’investissements crypto. 

Les profils crypto plébiscités par les institutionnels

Les poids lourds de la finance traditionnelle ne demeurent pas inactifs eux non plus. Ils s’efforcent ainsi de constituer une “armée crypto”, comme le rapporte Bloomberg citant une étude de Revelio Labs.

C’est aux Etats-Unis, le marché le plus mature en termes d’adoption des cryptoactifs, que la tendance est la plus tangible. Depuis 2018, banques et autres sociétés de la finance traditionnelle ont créé plus de 1 000 postes liés à la crypto. Et pour convaincre ces profils de rejoindre leurs rangs, ces entreprises n’hésitent pas à surenchérir et à proposer des packages de rémunération très attractifs. 

Goldman Sachs, Wells Fargo, Fidelity et HSBC ont créé chacun plus d’une cinquantaine de nouveaux postes en lien avec les cryptoactifs. En France, différents postes crypto (plus de 700) sont actuellement à pourvoir, comme l’illustrent les annonces publiées sur LinkedIn. Les entreprises de la crypto et les fintech sont cependant les plus actives, avec des postes ouverts par exemple chez Binance, Kraken ou Revolut.

Société Générale, par l’intermédiaire de sa filiale SGCIB, recrute un spécialiste des actifs numériques. En Europe, la TradFi se montre encore peu dynamique dans la transformation de ses activités et services via la blockchain. L’incomplétude du cadre réglementaire explique en partie ce retard. D’ici la fin d’année, l’entrée en vigueur du régime pilote pour les infrastructures de marché utilisant la technologie DLT devrait favoriser les développements. Filiale de Société Générale, SG-Forge, en partenariat avec d’autres groupes de la finance, œuvre à la digitalisation des opérations de marché.

L’intégration de la blockchain ouvrira à de nouveaux entrants des pans entiers du marché financier, dont les plateformes internationales de négociation de cryptoactifs que sont par exemple Binance, FTX ou Kraken. Mais la TradFi s’efforce également de développer de nouveaux services exploitant les cryptoactifs pour bénéficier d’incréments de revenus et limiter l’expansion des acteurs crypto-natifs. A cette fin, les recrutements constituent un levier stratégique.

La banque “une bonne école” pour la crypto

“L’arrivée de nouveaux concurrents potentiels du monde crypto est probablement encore sous-estimée par le secteur”, constate cependant le directeur général de SG-Forge, Jean-Marc Stenger. Une réaction s’impose, poursuit-il. “Les acteurs bancaires traditionnels disposent encore de deux à trois ans pour prendre la mesure de cette évolution et prendre ce virage au bon moment.”

En France, le courtier crypto Coinhouse (15 millions d’euros levés en janvier 2022) confirme d’ailleurs son intérêt pour les profils bancaires. Six mois plus tôt, l’entreprise employait environ une quarantaine de personnes. Elle en compte désormais 80 et a pour objectif d’atteindre les 200 en fin d’année. Plus de 50 postes techniques sont à pourvoir. Les profils tech et produit sont les plus recherchés par Coinhouse.

Pour tenir cette feuille de route ambitieuse en termes de recrutement, la “chasse”, soit le débauchage, est l’axe principal (90 % des recrutements environ), notamment de professionnels de la finance. “Sur le BtoB, la plupart de nos collaborateurs viennent de la finance traditionnelle. Ils ont souvent fait leurs armes dans la banque ou l’assurance. La banque est une bonne école. Les candidats y sont opérationnels et autonomes”, apprécie Marie Piqot, Talent Acquisition Lead pour Coinhouse.

“Nous sommes très implantés sur le marché crypto et cherchons à nous développer sur le marché bancaire. Par rapport à des N26 ou des Revolut, entrés eux par la banque, nous suivons un chemin inverse. Ces fintech sont des concurrents à l’embauche sur des postes en outre particulièrement pénuriques, que ce soit la tech, la vente ou le marketing”, précise-t-elle. 

Rivalité sur des profils pénuriques entre crypto, TradFi et fintechs

La chasseuse de talents du courtier confie recruter parmi les profils techniques des scale-up et des fintech, notamment au sein du Next40. ConsenSys, éditeur de logiciels pour la blockchain Ethereum, lance sur LinkedIn un appel à candidatures aux anciens collaborateurs de Robinhood à la suite de son plan de licenciement.

Mais entre fintech et cryptotech, la rivalité est rude cependant. “Nous avons face à nous des sociétés comme Qonto, qui a levé plus de 400 millions d’euros, et qui exploitent les mêmes technologies que nous”, souligne Marie Piqot.

La banque traditionnelle n’est pas non plus dénuée d’atouts susceptibles d’attirer les talents blockchain et crypto, insiste Jean-Marc Stenger. “L’industrie bancaire a tout l’ADN nécessaire pour se positionner de façon ambitieuse et volontariste” sur les nouveaux développements crypto. 

En matière d’attractivité et de flexibilité du travail, la banque n’a pas à rougir face aux start-up de sa proposition de valeur à destination des talents, ajoute le dirigeant. Et parmi ses forces, l’industrie bancaire peut arguer de sa capacité à passer à l’échelle et à construire des activités pesant des milliards d’euros.

“Nous sommes habitués depuis longtemps à bâtir des business sur la base de systèmes d’information. Nous disposons pour cela de budgets colossaux d’investissement et de run en IT, plusieurs milliards d’euros par an pour Société Générale. Nous savons gérer et en production et en développement des systèmes informatiques très complexes et avec de hauts niveaux d’exigence”, déclare Jean-Marc Stenger pour mettre en avant le terrain de jeu proposé aux talents de la crypto par la banque. 

Atouts français et formation à la blockchain

Le monde bancaire a des atouts. C’est aussi le cas de la France sur la scène internationale, rappelle le dirigeant de SG-Forge, citant en particulier les compétences en mathématiques et ses écoles d’ingénieurs. C’est d’ailleurs en partie pour son vivier de talents que la multinationale Binance a décidé d’un plan d’investissement de 100 millions d’euros au profit de l’écosystème français. 

Les maths ne suffisent pas cependant. L’association #Leplusimportant milite en faveur de l’intégration de cursus blockchain aux formations dispensées par les écoles d’ingénieurs et de commerce, et dans les universités. C’est déjà le cas dans certains parcours. Perrine de Coëtlogon, chef de projet blockchain à  l’université de Lille, signale que des cursus de mathématiques financières intègrent des modules de formation sur les registres distribués. 

“L’université de Lyon a remporté le projet européen CHAISE lancé dans le cadre du partenariat européen de la blockchain afin de cartographier et stimuler les formations blockchain dans le milieu académique”, se réjouit-elle. Masters de droit, cursus Openclassrooms… Les initiatives et cycles blockchain (HEC, ESSEC, X…) se multiplient dans le domaine de la formation initiale.

Toutefois, le think tank #Leplusimportant préconise aussi dans son rapport de mettre l’accent sur la formation continue, et en priorité au sein des secteurs et des métiers les plus concernés par le développement de la blockchain, dont la finance et l’assurance. Julien Nivot, ex-AMF et désormais directeur des affaires réglementaires de Ledger, cite des centres de formation dédiés comme Alyra. “Nous-mêmes à l’AMF, nous avions mis en place dès 2017 une formation en interne sur les sujets blockchain et cryptoactifs. L’objectif était d’anticiper les évolutions potentielles des pratiques générées par ces technologies”, rappelle-t-il. 

Nadia Filali, directrice des programmes Blockchain & Cryptoactifs à la Caisse des Dépôts, insiste sur la nécessaire montée en compétences des professionnels. Parmi ceux-ci, les développeurs, mais pas uniquement. “Nous avons besoin de compétences blockchain, mais pas seulement sur le code. Évaluer et traiter un projet blockchain et actifs numériques demandent des compétences pluridisciplinaires”, afin de cerner les enjeux technologiques, mais aussi juridiques et métiers.

Compétences techniques, appétences et curiosité

Coinhouse recherche des profils aux compétences diverses, mais dotés aussi de certains savoir-être ou “soft-skills” : souci de la confidentialité, adaptabilité et curiosité. “Nous ne recrutons pas forcément des crypto-geek. Nous disposons des contenus et de la connaissance en interne. Ce qui importe plus, c’est d’être curieux des sujets crypto et blockchain comme la DeFi, le métaverse, les NFT, etc”, explique Marie Piqot.

Pour intégrer les équipes de développement des acteurs du Web3, des connaissances techniques sont cependant essentielles (mais pas exclusives au secteur), en complément des soft-skills. Au sein de Coinhouse, il s’agit par exemple de Ruby, de React et des services cloud d’AWS.

Mais dans ce domaine aussi, la montée en compétences est favorisée en interne. Coinhouse a mis en place des journées consacrées à des échanges entre les développeurs des socles technologiques. Sur les postes techniques, l’entreprise privilégie aujourd’hui les candidats disposant d’au moins quatre à cinq ans d’expérience. Une nécessité pour tenir son calendrier de développement.

Sur les métiers du marketing et de la vente, les débutants et juniors sont acceptés, du moins pour le pôle BtoC. Sur le BtoB, la préférence va à des professionnels avec plus d’expérience, et généralement avec un parcours dans la finance traditionnelle, ou à des passionnés du secteur.

Sur des profils pénuriques, l’enjeu pour les entreprises ne consiste pas uniquement à recruter. Elles doivent aussi fidéliser. A cette fin, Coinhouse s’efforce donc de développer sa notoriété et sa marque employeur, notamment en formant des “ambassadeurs”. La grille de rémunération est aussi un facteur d’attractivité.

En matière de rétention des talents, le courtier crypto mise par ailleurs sur la formation et le développement d’une forte culture d’entreprise. Cela passe de plus en plus par des animations dans et hors de la société : cours de sport, afterworks, etc.

“Nous capitalisons aussi beaucoup sur les passions de chacun, la guitare, les cours d’italien… Ces initiatives participent au renforcement de la culture d’entreprise et à la fidélisation des collaborateurs”, témoigne la responsable du recrutement.

Christophe Auffray
  • cryptoactif
  • DeFi
  • ressources humaines

Besoin d’informations complémentaires ?

Contactez Mind Research

le service d’études à la demande de mind

Découvrez nos contenus gratuitement et sans engagement pendant 15 jours J'en profite
  • Le groupe mind
  • Notre histoire
  • Notre équipe
  • Nos clients
  • Nos services
  • mind Media
  • mind Fintech
  • mind Health
  • mind Rh
  • mind Retail
  • mind Research
  • Les clubs
  • mind et vous
  • Présentation
  • Nous contacter
  • Vous abonner
  • A savoir
  • Mentions légales
  • CGU
  • CGV
  • CGV publicité
  • Politique des cookies
Tous droits réservés - Frontline MEDIA 2025