Maud Duval (Matmut Innovation) : “Un assureur se doit de proposer de plus en plus de services”

De quelle façon s’est opéré le passage de Sferen Innovation à Matmut Innovation ?

Nous avons repris la structure qui, depuis le 1er janvier 2017, est devenue Matmut Innovation et est détenue à 100 % par la Matmut. Les prises de participations de Sferen Innovation ont été partagées. C’est ainsi que par exemple, Matmut Innovation et Macif Innovation sont aujourd’hui tous deux toujours actionnaires de la start-up Tell Me Plus. Il faut bien avoir à l’esprit que même lorsque Matmut et Macif œuvraient ensemble, certains investissements pouvaient être réalisés uniquement par l’un des deux assureurs mutualistes. Matmut Innovation est dotée d’une enveloppe de 15 millions d’euros. Si nous ne communiquons pas sur les montants déjà investis dans les start-up, il est certain que nous disposons encore d’une enveloppe confortable pour nous positionner prochainement sur d’autres entreprises innovantes en lien avec nos métiers. Nous n’excluons pas à l’avenir de réaliser une seconde dotation.

Quelles sont les participations issues de Sferen Innovation que vous avez conservées ?

Les cibles de Matmut Innovation, sont les start-up qui apportent des innovations en lien avec nos métiers d’assurance dommages, santé, vie pour les particuliers et les entreprises. En effet, à l’heure actuelle, un assureur se doit de proposer de plus en plus de services. Dès 2015, lors de la création de Sferen innovation, nous avons accompagné des entreprises innovantes à même de prolonger notre offre en assurance habitation à l’instar de CBien ou en assurance automobile avec Carizy. Ces participations sont aujourd’hui encore effectives. Par ailleurs, nous avons réalisé très récemment une nouvelle prise de participation, en nous positionnant sur Batiweb, une plateforme spécialisée dans le bâtiment qui met en relation professionnels des travaux et particuliers. Nous sommes enfin actionnaires de Tellmeplus et Saagie dans le domaine du traitement des données et de Lendix, le numéro 1 français des plateformes de prêts aux TPE/PME.

Concrètement quels liens entretenez-vous avec ces start-up ? Des rachats seraient-ils envisageables ?  

Nous avons tout à fait conscience qu’il est important de préserver l’agilité qui règne au sein des start-up. Aussi, notre souhait n’est pas de faire évoluer nos prises de participation en filiales, d’ailleurs, nous investissons toujours de façon minoritaire, parfois aux côtés d’autres assureurs du marché. Nos équipes opérationnelles sont en lien régulier avec ces start-up à qui nous fournissons un apport en capital, mais également un apport en chiffre d’affaires.