Accueil > Assurance > La plateforme blockchain des (ré)assureurs B3i met un terme à ses activités La plateforme blockchain des (ré)assureurs B3i met un terme à ses activités Lancé en 2017, le consortium B3i, qui entendait exploiter le potentiel de la technologie blockchain dans le secteur de la (ré)assurance, s'est déclaré en faillite faute d'avoir pu sécuriser un financement additionnel. L'un de ses sponsors cite une demande et des volumes insuffisants pour justifier l'arrêt de l'initiative. Par Antoine Duroyon. Publié le 29 juillet 2022 à 16h52 - Mis à jour le 31 août 2022 à 10h38 Ressources C’est une décision pour le moins surprenante compte tenu du calibre des sponsors du projet. B3i, plateforme basée sur la technologie de registre distribuée (DLT) Corda et créée par des assureurs et réassureurs de premier plan, a décidé de cesser ses activités et d’entamer une phase de liquidation. Cette mesure fait suite à l’incapacité de lever des fonds supplémentaires pour assurer son avenir. 21 actionnaires industriels B3i a levé près de 23 millions de dollars depuis 2018, mais le montant de sa dernière augmentation de capital en 2020 n’a pas été rendu public. Selon le dernier décompte, B3i comptait 21 actionnaires : Achmea, Aegon, Africa Re, Ageas, Allianz, AXA, China Pacific Insurance, Deutsche Rück, Generali, Hannover Re, IRB Brasil Re, Liberty Mutual, Mapfre Re, Munich Re, SBI Group, Scor, Swiss Re, Tokio Marine, Türk Reasürans, VIG Re et Zurich. Il est intéressant de noter qu’aucun grand courtier ne figurait au capital et ne siégeait au conseil d’administration, ce qui pouvait interroger sur la capacité de la structure à assurer une liquidité suffisante. L’entité basée en Suisse a développé plusieurs produits : une plateforme pour fluidifier et sécuriser le placement des traités de réassurance (B3i Re), une solution de transfert des risques facultatifs pour le secteur maritime (Eurapco Unity), une solution pour les pools de réassurance (dans le nucléaire, par exemple). B3i travaillait également sur la modélisation des risques climatiques et sur une standardisation dans le transfert de données entre courtiers. Ken Marke : “B3i lancera son premier produit dédié à l’assurance des catastrophes naturelles fin 2019” La plateforme B3i Re était entrée en production en 2020. En avril 2022, Allianz et Swiss Re se félicitaient d’avoir placé par ce biais le premier contrat de réassurance excess-of-loss (XoL) juridiquement engageant sur un réseau DLT. Theo Bachman, responsable du pôle réassurance dommages de Swiss Re voyait dans cette annonce “une étape supplémentaire dans le parcours vers une gestion moderne, efficace et efficiente des traités de réassurance“. Une opportunité intéressante conceptuellement Aujourd’hui, son directeur financier John Dacey, interrogé en marge de la publication des résultats du premier semestre 2022, considère que “le travail mené a été de grande qualité, mais qu’au bout du compte, nous n’avons pas vu les volumes et la demande qui auraient pu justifier un investissement continu sur cette plateforme. Conceptuellement, je pense que cela reste une opportunité très intéressante pour l’industrie. Il se peut qu’à un moment donné, quelqu’un casse le code. Mais nous avons estimé qu’à ce stade, cette plateforme n’allait pas progresser de manière rentable“. Pour le CEO de Swiss Re, Christian Mumenthaler, le problème est que B3i s’est arrêté au stade de l’interface entre assureurs et réassureurs et qu’une solution de bout en bout est nécessaire pour générer des gains suffisants, ce qui implique que tous les assureurs créent des smart contracts. De son côté, Allianz souligne que la collaboration a généré plusieurs applications blockchain réussies que groupe utilise désormais et assure vouloir continuer à développer cette technologie. Antoine Duroyon blockchainréassurance Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind