Accueil > Services bancaires > Open banking > Victor Trokoudes (Plum) : “Nous lançons l’investissement en actions et une carte de paiement dans nos pays européens” Victor Trokoudes (Plum) : “Nous lançons l’investissement en actions et une carte de paiement dans nos pays européens” Initialement service d’épargne basé sur l'open banking, le PFM britannique Plum avance progressivement dans son projet de super-app financière. Avec les briques d’investissement et de dépense, la fintech qui compte 1,3 million de clients veut accélérer son développement en Europe. Son cofondateur et CEO Victor Trokoudes dévoile ses ambitions à mind Fintech. Par Caroline Soutarson. Publié le 12 septembre 2022 à 16h09 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h50 Ressources Vous annoncez le 12 septembre le lancement de nouvelles fonctionnalités pour vos clients extérieurs à votre marché domestique, le Royaume-Uni. Quelles sont-elles et quelle vision portent-elles pour Plum qui, initialement, était une application d’épargne ? Si l’idée de départ de Plum était bien d’aider les gens à économiser, grâce à de l’automatisation et des règles d’épargne, l’épargne n’est pas une fin en soi. La deuxième étape est de faire croître ses économies. C’est pourquoi nos clients britanniques ont accès à de l’investissement dans des fonds communs de placement (FCP) [depuis 2018, Ndlr] et c’est pour cela que nous sortons aujourd’hui l’investissement fractionné en actions américaines pour l’ensemble de nos utilisateurs européens, sans abonnement. Enfin, la troisième étape consiste à contrôler ses dépenses, d’où le lancement de la carte de paiement en parallèle [disponible depuis juillet outre-Manche, Ndlr]. Permettre aux utilisateurs de dépenser grâce à cette carte ne va-t-il pas à l’encontre de votre objectif premier d’aider à mettre de côté ? Non, la carte n’est pas contradictoire avec notre volonté d’aider à gérer son budget. Pour l’utiliser, le client doit décider combien d’argent il y aura dessus. Il peut par exemple automatiser le versement de 100 euros par semaine sur sa carte. De ce fait, il ne pourra pas dépenser plus avec celle-ci et sera maître de ses dépenses. Au Royaume-Uni, où votre offre de services est plus développée, vous proposez quatre abonnements différents, allant de 0 à 5 livres par mois. En France, toujours sur un modèle freemium, vous combinez une offre gratuite combinée à une offre Plum Pro à 2 euros. La carte de paiement et l’investissement en actions arrivent-ils en même temps qu’une nouvelle offre d’abonnement ? Nous avons vocation à lisser le nombre d’offres sur nos géographies. Dans le compte gratuit, nous proposons notre service d’épargne automatique, qui analyse les transactions tous les 4 ou 5 jours et épargne en fonction des transactions réalisées, et l’épargne à l’arrondi. L’offre Plum Pro inclut, en plus, des “pockets” pour épargner en fonction de plusieurs objectifs, des règles d’épargne (défi des 52 semaines, épargner les jours de pluie…), la nouvelle carte de débit, ainsi que du cashback. Ce dernier service résulte à la fois de partenariats négociés en direct et d’un recours à la société américaine Button. L’investissement dans 500 actions est disponible sans abonnement dans l’offre de base. Toutefois, nous lançons un nouvel abonnement à 10 euros qui augmente le nombre d’actions accessibles, à 1 000 aujourd’hui, puis à 3 000 à moyen terme. Une quatrième offre pourra rejoindre le panel avec le lancement d’autres produits [l’investissement en cryptoactifs est sur la feuille de route, Ndlr]. Gagnez-vous de l’argent avec l’abonnement à 2 euros ? Oui, avec cette offre nous sommes rentables. Nous n’avons pas encore atteint la rentabilité au niveau de l’entreprise car nous réalisons des investissements dans nos produits et notre expansion géographique, mais opérationnellement, sur la base d’un client, nous le sommes. Quelles sont vos sources de revenus ? La majorité de nos recettes proviennent des abonnements. Nous prenons également une part sur les frais de conversion lorsque le client investit en actions. Par ailleurs, au Royaume-Uni, nous prélevons des frais de gestion sur l’épargne investie et réalisons une marge sur les comptes d’épargne rémunérés. Avec la carte, nous percevrons également une part minime des frais d’interchange. [Plum a réalisé un chiffre d’affaires de près de 1,8 million de livres au titre de l’exercice 2020-2021, soit plus de 2 millions d’euros, en augmentation de 226 % par rapport à l’exercice précédent, Ndlr] Combien de clients payants avez-vous ? Au total, nous avons 1,3 million d’utilisateurs, essentiellement au Royaume-Uni. La France est notre second marché avec près de 100 000 utilisateurs. Toutes régions confondues, 30 % des clients paient pour nos services. Dans quels pays l’application est-elle disponible ? Nous nous sommes lancés sur cinq marchés : le Royaume-Uni, la France [début 2021, Ndlr], l’Espagne, l’Irlande et la Belgique. Nous projetons d’ouvrir, dans les mois qui arrivent, les Pays-Pas, l’Italie, le Portugal, la Grèce et Chypre. Nous avons des bureaux dans ces deux derniers pays, ainsi qu’à Londres. Nous gérons les lancements de pays sans ouvrir de nouveaux bureaux. Pour notre acquisition clients, nous réalisons quelques partenariats avec des influenceurs nationaux, utilisons les réseaux sociaux et modulons notre offre en fonction des retours des utilisateurs. Fin 2020, votre directrice des opérations Elise Nunn nous confiait que vous visiez plus de 5 millions de clients dans les douze mois suivants. A posteriori, l’objectif semble loin d’être atteint. Comment l’expliquez-vous ? Nous avons ralenti nos objectifs en matière d’acquisition de clients dans l’Union européenne car nous souhaitions pousser une offre plus complète et au tarif plus élevé que notre abonnement à deux euros avant d’accélérer. Au Royaume-Uni, nos clients ont accès à des comptes d’épargne rémunérés, épargne retraite et ISA [l’équivalent du PEA français, Ndlr]. Nous leur proposons également un service d’analyse des surplus de dépenses liées à l’énergie, une offre de cashback plus étendue, un service de courtage en crédits personnels, prêts immobiliers et assurance auto. Caroline Soutarson open bankingPFM Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment les fintech favorisent l’engagement grâce à la gamification Le PFM britannique Plum arrive en France