Accueil > Investissement > François Robinet (AXA Strategic Ventures) : “Pour notre fonds de fonds, nous regardons Israël avec intérêt” François Robinet (AXA Strategic Ventures) : “Pour notre fonds de fonds, nous regardons Israël avec intérêt” François Robinet, managing partner d'Axa Strategic Ventures, précise pour mind Fintech les objectifs poursuivis par le nouveau fonds de fonds de 150 millions d'euros. Par Antoine Duroyon. Publié le 02 février 2017 à 10h00 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 16h04 Ressources Aux côtés de vos investissements directs, vous lancez un fonds de fonds de 150 millions d’euros. Quels objectifs poursuivez-vous ? Ce fonds de fonds vise deux objectifs. D’une part, il répond aux besoins d’allocation d’actifs du groupe AXA qui en est l’unique sponsor. La compagnie va pouvoir augmenter son allocation dans le capital-risque et bénéficier d’un effet de diversification. D’autre part, AXA Strategic Ventures va pouvoir compléter son “deal flow” et accroître ses échanges avec des VCs, notamment dans une logique de co-investissement. Nous investirons dans deux types de fonds : des fonds de premier plan aux Etats-Unis et en Europe qui affichent de bonnes performances récurrentes et des fonds qui recoupent globalement notre périmètre (fintech, assurance…) sur des marchés sur lesquels nous ne sommes pas présents et où l’écosystème d’innovation est dynamique (Inde, Chine, pays émergents…). Nous regardons notamment Israël avec intérêt, un pays qui recèle des start-up impressionnantes, notamment dans les domaines de la cyber-sécurité, de l’intelligence artificielle, de la santé et de la mesure du comportement des conducteurs. Comment comptez-vous déployer ce fonds ? Avec une enveloppe de 150 millions d’euros, une durée d’investissement de 5 ans et une durée de vie du fonds de 10 ans, nous prévoyons des tickets unitaires de 5 à 10 millions d’euros, avec des exceptions jusqu’à 15 millions pour quelques fonds. Nous devrions donc effectuer de 15 à 20 investissements. En ce qui concerne notre organisation, nous aurons des ressources dédiées mais nous anticipons aussi des synergies avec les équipes actuelles. L’analyse et le suivi en détail du fonds se feront soit depuis Paris soit depuis Londres. En tant qu’investisseur, comment percevez-vous l’émergence de nouveaux modèles d’assurance : micro-assurance, peer to peer ? Plus largement, on voit dans les pays émergents l’apparition de modèles de micro-finance (banque, crédit) pour lesquels l’innovation et la digitalisation via le mobile jouent un rôle important. La difficulté réside dans le poids des coûts unitaires : la micro-prime ne permet pas toujours de régler le sinistre et d’assumer la gestion des sinistres. Or, même pour une micro-prime, ces coûts ne sont pas fondamentalement différents de ceux d’une prime “normale”. Pour ce qui est du peer to peer, qui n’est qu’un retour aux sources de l’assurance, l’équation économique est également difficilement soluble. Le peer to peer fonctionne bien pour de petits risques statistiquement distribués mais les queues de distribution sont difficiles à assurer. Il faut donc intégrer de la réassurance. Certes, on peut améliorer la sélection des risques avec l’analyse de données et améliorer l’expérience utilisateur mais cela ne dépend pas du peer to peer. C’est donc véritablement sur l’ensemble de la chaîne de valeur que l’innovation peut jouer. Antoine Duroyon assurance collaborativecapital-risque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Capital-risque : pourquoi les assureurs suivent des stratégies différentes Axa Strategic Ventures annonce son premier investissement en growth equity