Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > La néo-banque française Morning est menacée d’asphyxie La néo-banque française Morning est menacée d’asphyxie L’ACPR reproche à la start-up de ne pas assurer la protection des fonds de ses clients et lui a ordonné de cesser toute activité. La trésorerie est épuisée et Morning n’a pas réussi à trouver d’accord avec son actionnaire principal, la Maif, pour boucler une nouvelle levée de fonds. Par Aude Fredouelle. Publié le 15 décembre 2016 à 17h07 - Mis à jour le 15 décembre 2016 à 17h07 Ressources La néo-banque française Morning passera-t-elle 2017 ? Suite à une décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le 1er décembre, les activités de la société sont suspendues jusqu’à ce qu’elle puisse prouver qu’elle protège bien les fonds de ses clients. L’ACPR reproche à Morning d’avoir prélevé 500 000 euros sur le compte de cantonnement, qui vise à recueillir les dépôts reçus de la clientèle, pour les verser sur un compte à terme destiné au lancement d’une nouvelle activité (la somme a été utilisée pour répondre aux obligations de garanties nécessaires au lancement de cartes de paiement, prévu fin 2017). De même, le problème de conformité – la sous-évaluation du fonds de cantonnement – n’a pas été régularisé. Si Morning ne peut régulariser sa situation, c’est que ses caisses sont vides. Avec un burn rate de 300 000 euros par mois, les 5 millions levés en septembre 2015 principalement auprès de la Maif (4 millions) ont rapidement fondu… d’autant qu’un million d’euros a servi à bâtir un campus dans la région toulousaine. Le CEO, Eric Charpentier, avait annoncé lors de son pivot vers une néo-banque, en juin, vouloir boucler une levée de 10 à 15 millions d’euros avant fin 2016. Faute d’accord avec la Maif, qui détient 40% de son capital, ce tour de table n’a pas eu lieu. Eric Charpentier accuse son actionnaire principal d’avoir opposé tardivement un refus et de conditionner un nouvel investissement à la présence d’un acteur bancaire autour de la table. Impensable pour le fondateur qui souhaite garder son indépendance. Par ailleurs, Eric Charpentier comptait entrer en bourse sur Alternext en 2017 pour y lever 15 millions d’euros supplémentaires mais “la Maif ne veut pas y aller”, assure le fondateur. Dans une interview à La Tribune, Nicolas Siegler, directeur général adjoint de la Maif, répond que le patron de Morning a refusé de suivre la recommandation de la Maif de se tourner vers le BtoB : “dans la perspective d’une levée de fonds avant fin 2016, il fallait des résultats probants. (…) La stratégie BtoC n’est pas génératrice de revenus.” La Maif reconnaît réclamer l’entrée au capital d’un industriel mais, “pas forcément d’une banque”. “Il peut s’agir d’un acteur de la grande distribution”. Et Nicolas Siegler d’ajouter que “plusieurs investisseurs étaient intéressés mais qu’avec la communication opérée par Éric Charpentier ces derniers jours, ils ne risquent pas de s’engager.” Une réunion des actionnaires avec Eric Charpentier est prévue le 16 décembre sous l’égide du commissaire du Redressement productif. Morning doit tenir une assemblée générale extraordinaire le même jour, révèle l’Agefi. Faute d’accord avec la Maif, l’hypothèse d’un rachat voire de la liquidation devra être envisagée. Mais, souligne Nicolas Siegler, “pour l’instant, personne n’est intéressé”. Aude Fredouelle néobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind