Accueil > Services bancaires > Eytan Messika : “Nilos s’appuie sur Modulr pour fournir des comptes euros aux entreprises crypto” Eytan Messika : “Nilos s’appuie sur Modulr pour fournir des comptes euros aux entreprises crypto” À l’occasion de l’événement européen dédié à la fintech Money20/20, mind Fintech a rencontré Eytan Messika, le cofondateur et président de la start-up israélienne Nilos. La solution de paiement crypto-fiat pour les entreprises, qui a levé plus de 5 millions d’euros en 2022, a obtenu l’enregistrement PSAN de l’AMF en mai 2023. Le point sur sa proposition de valeur. Par Caroline Soutarson. Publié le 21 juin 2023 à 16h30 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h48 Ressources Quelle brique la société Nilos apporte-t-elle à l’écosystème crypto ? Nilos est une infrastructure de paiement pour la trésorerie d’entreprise, qui permet d’encaisser et de payer en crypto et en fiat les clients, fournisseurs, collaborateurs… Nous gérons les parties conformité et réconciliation et fournissons des comptes virtuels crypto et euros, des relevés bancaires, ainsi que des IBAN néerlandais, grâce à notre partenariat avec l’établissement de monnaie électronique Modulr. Quels clients ciblez-vous ? Nous visons des sociétés européennes de trois types : les sociétés cryptonatives [DappRadar, MetaFight ou encore NFT Paris sont clients de la solution, Ndlr], celles qui fournissent des services de paiement et les entreprises traditionnelles [Warner, Frederique Constant et Ami, Ndlr]. Les premières, dont la majorité des revenus sont en crypto, viennent chez Nilos pour sécuriser leurs actifs, disposer d’un compte en banque opérationnel et de rails de paiement crypto-fiat (et inversement). Ces entreprises ont des coûts en fiat et attendent une certaine flexibilité dans les conversions pour s’intégrer dans l’écosystème financier traditionnel et ainsi établir des rapports comptables et financiers clairs. Les opérateurs de paiement ont besoin de nous pour étendre la couverture de leurs services, notamment pour les paiements internationaux. En intégrant notre solution de gestion des comptes crypto dans leur infrastructure, les institutions financières peuvent couvrir les pays où la monnaie est inflationniste comme en Amérique latine, ou ceux où le taux de bancarisation est faible. Enfin, les entreprises traditionnelles ont besoin d’une structuration claire pour savoir comment entrer sur le marché crypto. Nous leur apportons un compte sécurisé et une conversion quasi instantanée en fiat. Nilos est une entreprise d’origine israélienne qui démarche une clientèle européenne. Pourquoi ne pas vous être installé en Europe directement et par quels moyens réglementaires adressez-vous les entreprises en Europe ? Nous sommes effectivement basés en Israël où nous estimons avoir accès à un meilleur vivier de talents. Par ailleurs, nous avons également accès à l’infrastructure d’investissement. Viola Ventures (Payoneer, Personectics) a co-dirigé, auprès de Fabric Ventures, notre levée de fonds de 5,2 millions d’euros [annoncée en septembre 2022, Ndlr]. Pour adresser l’Europe, nous avons ouvert une filiale en Lituanie, qui nous permet d’être distributeur de l’établissement de monnaie électronique Modulr. Nilos est aussi enregistré en tant que PSAN (prestataire de services sur actifs numériques) auprès de l’AMF avec notre filiale française. La liste des PSAN enregistrés auprès de l’AMF Avez-vous lancé d’autres procédures d’enregistrement PSAN ailleurs en Europe ? Nous sommes aussi PSAN en Lituanie [la société est enregistrée en tant qu’opérateur de change virtuel et de wallet de dépôts de monnaie virtuelle, Ndlr]. Néanmoins, nous ne prévoyons pas d’autres procédures dans l’Union européenne car le règlement MiCA va uniformiser la régulation. Déployer des ressources pour d’autres autorisations nationales n’est donc pas une priorité, même si nous réfléchissons au sujet du Royaume-Uni et de la Suisse. Binance a adopté cette même stratégie et a reculé dans les pays où il n’avait pas obtenu l’enregistrement (Royaume-Uni, Chypre, Pays-Bas). Comment opérez-vous les conversions ? Nous convertissons les crypto ERC-20 en fiat en fonction de la liquidité, en passant par des market-makers et par des exchanges comme Binance et Kraken. Aujourd’hui, 90 % des transactions que nous traitons concernent des stablecoins, majoritairement adossés au dollar. Côté fiat, les conversions se font vers l’euro et la livre sterling – même si la livre n’est pas encore très plébiscitée pour l’instant. Nous prévoyons de réaliser des partenariats au niveau local pour élargir le nombre de monnaies convertibles. Comment gérez-vous la conservation (custody) des cryptoactifs de vos clients ? Nous travaillons avec des services d’infrastructure de wallet, avec des entreprises comme Fireblocks ou DFNS en France. Nous contractualisons avec eux mais sommes considérés comme custodian (hébergeur) auprès de nos clients car nous avons la possibilité de bouger les fonds. Vous avez indiqué assurer la conformité des transactions euros et fiat. Sur quels partenaires vous appuyez-vous ? Nous avons recours à plusieurs sociétés concernant la conformité. Nous avons conçu notre système de KYB en interne, en agrégeant les solutions de DotFile, ComplyAdvantage ou encore Pappers. Pour le KYT (Know Your Transaction), nous avons recours à Elliptic qui associe un score, un niveau de risque, lié à une transaction. Combien de collaborateurs compte Nilos ? Nous sommes 11, majoritairement en Israël, ainsi qu’en France et en Lituanie. Caroline Soutarson cryptoactifpaiements internationauxPSANrégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire canB et LinkCy obtiennent l'enregistrement PSAN Binance se retire de plusieurs marchés La réglementation MiCA publiée au Journal officiel Les Français détiennent moins de cryptoactifs que leurs voisins