Accueil > Investissement > Les néocourtiers américains Public.com et Webull débarquent au Royaume-Uni Les néocourtiers américains Public.com et Webull débarquent au Royaume-Uni Les plateformes d’investissement étatsuniennes Public.com et Webull arrivent en Europe. Lancées au Royaume-Uni avec des offres plus restreintes que sur leur marché domestique, elles se confronteront notamment à Freetrade, Shares ou encore Revolut. Par Caroline Soutarson. Publié le 13 juillet 2023 à 17h36 - Mis à jour le 19 juillet 2023 à 23h11 Ressources Avec les marchés baissiers et la diminution des volumes de transaction en découlant, les plateformes de trading sans commission étatsuniennes misent sur une stratégie d’expansion à l’international pour nourrir leurs revenus. Public.com et Webull, toutes deux concurrentes du géant Robinhood outre-Atlantique, ont annoncé le 13 juillet ouvrir le marché britannique, avec de l’investissement en actions américaines dans un premier temps. Public.com entame son expansion géographique Public.com avait annoncé fin 2022 que son application serait disponible “dans un large éventail de nouveaux marchés” en 2023. Son cofondateur et CEO Leif Abraham expliquait au micro de Bloomberg que l’entreprise disposait déjà d’un bureau à Copenhague et d’équipes à Amsterdam – et à Londres désormais. Plateforme d’investissement multiactif (actions, ETF, cryptoactifs, NFT et articles de collection), Public.com proposera toutefois outre-Manche de l’investissement en actions seulement, dans un premier temps. Comme aux États-Unis, la fintech ne facturera pas de frais de commission sur les ordres passés durant les horaires d’ouverture des marchés. Des frais de conversion de 0,30 % s’appliqueront toutefois sur les dépôts et retraits. Pour rappel, Public.com a renoncé au PFOF (payment for order flow), une pratique de rémunération controversée qui consiste à recevoir de l’argent des market-maker auxquels les sociétés transmettent les ordres – cette pratique, régulée au niveau national, est discutée au niveau européen pour être harmonisée. Pour opérer outre-Manche, Public.com a créé sa filiale Public Investing UK Limited qui s’appuiera sur la société britannique régulée Khepri Advisors Limited. Sur LinkedIn, cette entreprise se présente comme un “prestataire de services de conseil et d’externalisation pour les fonds britanniques et les entreprises réglementées […] en leur fournissant une gamme de services comprenant la représentation désignée, le conseil en conformité, l’administration de fonds et la gestion de fonds d’accueil”. Webull poursuit son internationalisation Webull, quant à elle, n’en est pas à son coup d’essai avec le Royaume-Uni. La société, qui propose du trading et de l’investissement en actions, options, ETF et OTC, a lancé sa solution sur les marchés singapourien, australien, japonais, hongkongais et sud-africain, ces deux dernières années. Elle revendique désormais des dizaines de millions de clients à travers le monde. Contrairement à Public.com, Webull a obtenu l’autorisation d’exercer au Royaume-Uni auprès de la FCA en octobre 2022. Nick Saunders est en charge de la filiale britannique du groupe, Webull Securities (UK) Ltd. Auparavant, il a dirigé pendant six ans le marché britannique pour le courtier en ligne Trading 212. Trading 212 sera d’ailleurs l’un des nombreux concurrents de Webull et Public.com sur un marché britannique très disputé. Freetrade, eToro, Revolut, Plum ou encore Shares, qui vient de lancer son application d’investissement en France, occupent déjà le terrain. Les livrets d’épargne ont la cote chez les néocourtiers Un troisième acteur américain devrait également poser ses valises sur le territoire d’ici la fin de l’année : Robinhood. En perte de vitesse depuis son pic d’activité en 2021, le néocourtier multiplie les stratégies pour pallier la baisse de ses revenus basées sur les transactions. Au programme donc : une expansion au Royaume-Uni, qui a pris du retard (lire l’encadré), une révision du modèle économique et une diversification des produits proposés – une façon de miser sur du cross-selling auprès des utilisateurs existants plutôt que sur l’acquisition de nouveaux clients, à l’heure où les budgets marketing sont au point mort. Ces derniers mois, de nombreux néocourtiers ont lancé des produits d’épargne rémunérée. Déjà présente chez Robinhood depuis plusieurs années, la fonctionnalité a connu une seconde jeunesse avec la remontée des taux et le déploiement d’Apple Savings. Robinhood a ainsi hissé le taux de rémunération des avoirs non investis pour ses clients Gold (5 dollars par mois) à 4,65 %, prenant acte de la décision de la Réserve fédérale de remonter ses taux d’un quart de point, portant la fourchette des Fed funds à 5 % – 5,25 %. Webull offre une rémunération de 5 % et Public.com proprose d’investir dans des bons du Trésor américain, promettant un taux d’intérêt de 5,5 %. Les fintech américaines agressives sur les taux servis Le phénomène est aussi arrivé chez les néocourtiers européens (Trade Republic, BUX, Scalable Capital…), qui se sont d’abord tournés vers une diversification produit avant de lancer tour à tour leur solutions d’épargne à côté de leur offre de trading (lire notre dossier : “Comment les néocourtiers composent avec les marchés baissiers”). L’intérêt est bien de diversifier ses sources de revenus tout en fidélisant ses utilisateurs. L’acquisition du Britannique Ziglu par Robinhood annulée Public.com et Webull, concurrents du néocourtier pionnier Robinhood, sont finalement arrivés au Royaume-Uni avant ce dernier. Le projet de lancement sur le marché britannique ne date pourtant pas d’hier pour Robinhood, qui en parlait déjà avant la crise sanitaire – celle-là même qui lui fera finalement renoncer temporairement à cette expansion. La société, cotée au Nasdaq depuis l’été 2021, avait remis le projet au goût du jour au printemps 2022 en annonçant le rachat de l’établissement de monnaie électronique et wallet crypto britannique Ziglu, créé en 2018. L’opération devait s’élever à 170 millions de dollars. Quelques mois plus tard, en août, Robinhood a cependant renégocié l’accord avec Ziglu, proposant 72,5 millions de dollars, selon des documents consultés par AltFi. Six mois plus tard, Robinhood a finalement mis fin à l’accord, peut-on lire dans son rapport financier du premier trimestre 2023. “En outre, comme nous nous attendions à ce que l’équipe et la technologie de Ziglu contribuent à accélérer notre expansion internationale, la résiliation de l’accord a retardé nos projets d’expansion de nos activités en Europe, en particulier en ce qui concerne le trading de cryptoactifs”, y indique la société. Le Royaume-Uni reste toutefois dans la ligne de mire du néocourtier qui compte tout de même déployer sa solution au Royaume-Uni d’ici fin 2023. Du côté de Ziglu, son fondateur Mark Hipperson (également fondateur et ancien CTO de Starling Bank) a annoncé sur LinkedIn début 2023 quitter son poste de CEO de l’entreprise afin de “poursuivre de nouvelles opportunités”. Caroline Soutarson courtagenéocourtier Besoin d’informations complémentaires ? 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