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Accueil > Services bancaires > Paiements > Comment Spendesk remonte la chaîne de valeur du paiement

Comment Spendesk remonte la chaîne de valeur du paiement

La plateforme française de gestion des dépenses Spendesk s’est valorisée à plus d’un milliard de dollars début 2022. Présente dans quatre pays d’Europe continentale, elle revendique 5 000 entreprises clientes et a traité plus de dix milliards d’euros de dépenses en 2023. Elle s’apprête désormais à remonter la chaîne de valeur en déployant son propre système de core banking et son agrément.

Par Aude Fredouelle. Publié le 07 février 2024 à 10h40 - Mis à jour le 13 février 2024 à 9h49
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Les points clés

Spendesk sert 5 000 entreprises (qui englobent parfois plusieurs entités) et 200 000 utilisateurs finaux. La plateforme a dépassé les 10 milliards d’euros de dépenses traitées par an en 2023.
La société a créé une filiale baptisée Spendesk Financial Services, qui a décroché l’agrément d’établissement de paiement auprès de l’ACPR. Elle va migrer cette année vers son propre core banking et son propre agrément.
Présente dans quatre pays en Europe continentale, Spendesk n’envisage pas d’opérations de consolidation car le marché est encore jeune, mais pourrait racheter des solutions pour compléter son offre.

La plateforme de gestion des dépenses Spendesk fait figure d’exemple sur le segment des fintech françaises. La scale-up a été valorisée à plus d’un milliard de dollars début 2022 au cours d’une augmentation de capital de 100 millions d’euros, portant à plus de 260 millions d’euros les fonds levés depuis sa création. Elle a de plus réussi à convaincre des fonds américains de renom : Tiger Global, General Atlantic, Eight Roads Ventures ou encore Index Ventures. Très discrète sur ses résultats financiers, la société poursuit son développement et s’apprête à gagner en indépendance en s’affranchissant de ses prestataires techniques et réglementaires.

Combien de clients compte Spendesk ?

La plateforme, qui promet à ses clients entreprises de gérer l’ensemble des dépenses opérationnelles, quel que soit le moyen de paiement et le cas d’usage, cible “les PME de tous secteurs, d’environ 50 à 1000 collaborateurs en moyenne et disposant d’une équipe financière d’une à quinze personnes”, décrit Rodolphe Ardant, cofondateur et CEO, à mind Fintech. Et d’ajouter : “notre cœur de cible réside dans les entreprises de 100 à 500 collaborateurs”. 

Spendesk sert 5 000 entreprises (qui englobent parfois plusieurs entités) et 200 000 utilisateurs finaux (contre 150 000 utilisateurs fin 2022). La plateforme a dépassé les 10 milliards d’euros de dépenses traitées par an en 2022 et a aussi franchi les 20 milliards d’euros traités depuis sa création.

Par comparaison, le Britannique Soldo revendique plus de 30 000 clients, tout comme le Danois Pleo, et le Français Mooncard plus de 6 000. Tous ces chiffres sont à relativiser selon la taille des clients respectifs. 

S’affranchir de Bankable, Okali et Transact Payments

Pour se développer, Spendesk a fait appel à plusieurs prestataires afin de gérer la partie paiement : Bankable pour le core banking, Okali (ex-SFPMEI) pour la gestion des comptes et la gestion SEPA, et Transact Payments pour la gestion des cartes. Au Royaume-Uni, c’est Starling qui gère les comptes et les virements instantanés. Spendesk opère donc, depuis ses débuts, en tant qu’agent de PSP d’Okali dans l’Union européenne et de Transact Payments outre-Manche. 

Comme l’ont fait de nombreuses néobanques, à l’image de Qonto, Lydia ou Shine, Spendesk veut désormais gagner en indépendance vis-à-vis de ses prestataires techniques et réglementaires. La direction avait déjà décidé de créer, dès mai 2021, une entité baptisée Spendesk Financial Services, filiale à 100 % de la société, et dédiée aux produits et services de paiement du groupe. La société a obtenu l’agrément d’établissement de paiement auprès de l’ACPR en avril 2022. Spendesk en est l’agent. 

Cette année, la société va franchir le pas : “Nous avons construit notre core banking pour tout internaliser, raconte le CEO. L’enjeu prioritaire n’est pas un enjeu économique, mais nous voulons surtout gérer l’UX de bout en bout. Quand on a démarré, nous étions concentrés sur le software. Aujourd’hui, nous avons un enjeu opérationnel pour garantir les opérations de paiement, et continuer à innover sur cette partie. Nous avons besoin de plus de maîtrise et de possibilités en termes de développement. Notre objectif consiste à supprimer la complexité pour la génération des paiements, et de créer une couche au-dessus des rails de paiement pour simplifier leur contrôle et la flexibilité des moyens de paiement.” Il faut dire aussi que, comme Lydia, Spendesk a atteint des volumes de paiement qui justifient aux yeux du régulateur  que les sociétés abandonnent  leur statut d’agent et demandent leur propre agrément. Sans compter qu’Okali, après son rachat par le Crédit Agricole, a aussi dû imposer à ses agents un regard bien plus strict d’un point de vue conformité, comme Treezor après son acquisition par Société Générale.

Le 13 décembre 2023, Spendesk a annoncé la nomination de Stéphane Dehaies au poste de président. Ce professionnel a notamment travaillé chez KPMG au Royaume-Uni et en Europe en tant qu’associé conseil spécialisé dans la conduite des grandes transformations business, réglementaires et digitales (banques et fintech) et chez RBS (NatWest Group) en tant que directeur général pour l’Europe de l’Ouest et directeur général adjoint pour la France. Son rôle : gérer la migration de Spendesk vers son propre système de core banking et son agrément. 

Spendesk s’oriente vers un modèle hybride : la société conservera le core banking Bankable sur certaines géographies ou pour des spécificités qu’elle n’a pas encore développées. “C’est un mode dual complexe d’un point de vue technique et opérationnel que nous sommes en train de construire”, reconnaît Rodolphe Ardant. 

Quatre marchés en Europe continentale

Spendesk est présent en France, Allemagne, au Royaume-Uni, et en Espagne (marché ouvert le plus récemment, en octobre 2022). La plateforme est aussi disponible aux Etats-Unis, mais uniquement pour les entreprises européennes disposant d’une filiale dans le pays. “Environ 50 % de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger, révèle le CEO. A court terme, notre focus reste sur ces quatre géographies.”

Spendesk a très tôt inscrit l’international sur sa feuille de route. “Dès que nous avons eu notre premier produit, en 2016, nous avons commencé à nous pencher sur les marchés anglais et allemand, raconte le fondateur. Nous voulions nous assurer que le produit soit exportable et aller rapidement à l’étranger, contrairement à de nombreuses fintech qui veulent devenir leader en France avant de s’internationaliser.” La plateforme est adaptée aux différences locales – soit d’écosystème, comme le paysage comptable en Allemagne – ou bien réglementaires, comme le processus de remboursement des notes de frais outre-Rhin. “La couche principale du problème que l’on résout reste la même”, souligne Rodolphe Ardant. La société, qui compte près de 600 collaborateurs, détient des bureaux dans les quatre pays.

Concurrence accrue

Spendesk doit faire face à une concurrence accrue sur son segment. À son rival Mooncard se sont progressivement ajoutés des acteurs étrangers comme le britannique Soldo (également présent en Allemagne, en Espagne et au Benelux), et des acteurs spécialisés comme Navan (ex-TripActions) ou TravelPerk, pour les voyages d’affaires. “Ce sont deux visions différentes, assure Rodolphe Ardant. Notre solution est “all-in-one”, alors que ces solutions ponctuelles ne gèrent pas tous les paiements liés aux achats opérationnels, comme les factures fournisseurs.” Spendesk a d’ailleurs noué un partenariat avec TravelPerk (comme Soldo outre-Manche) pour proposer un outil de réservation à ses clients. “Nous restons sur notre expertise, qui est de gérer les dépenses”, défend le CEO. 

En parallèle, des néobanques pour les pros comme Qonto se dotent de solutions de gestion des notes de frais et des dépenses de plus en plus avancées, tandis que des outils d’aide à la comptabilité comme Pennylane lancent des comptes et cartes de paiement pour régler les dépenses et fournisseurs. “Dans les faits, ces acteurs ne touchent pas les entreprises où la finance est externalisée à un comptable ou à un banquier, assure Rodolphe Ardant. Ils répondent à des besoins d’entreprises plus petites. Nos clients ont une banque ou un outil comptable, voire les deux, et ont besoin d’un système opérationnel pour faire le lien et intégrer le workflow du début à la fin.” 

Pour alimenter l’acquisition client, Spendesk s’appuie principalement sur la vente directe. “Une part croissante de nos clients vient aussi de l’inbound marketing, révèle le CEO. Enfin, le canal des partenaires, plus récent, a connu une forte progression fin 2023. Il s’agit soit de partenaires technologiques, comme Travelperk, soit de partenaires verticaux, comme des cabinets comptables, des directeurs financiers, des banques…” La Banque Populaire Rhône-Alpes recommande ainsi la plateforme à ses clients. 

Approchée par des banques pour des intégrations en marque blanche, Spendesk ne souhaite toutefois pas franchir ce pas. “Il y a en effet un vrai intérêt business au niveau bancaire, dans le cadre d’une stratégie défensive pour garder le flux client. Mais nous ne souhaitons pas investir nos ressources dans ce type de projets”, assume le CEO.

Des acquisitions pour enrichir la plateforme ?

Dans un environnement difficile pour les start-up et donc propice aux acquisitions, Spendesk reçoit de nombreux dossiers. “Nous ne cherchons pas à réaliser des opérations de consolidation, tranche cependant Rodolphe Ardant. C’est trop tôt et les acteurs sont tous encore trop petits, nous sommes tous en train d’évangéliser le marché.” Par contre, la société envisage des rachats dans le cadre d’une réflexion sur le produit ou pour accélérer la proposition de valeur pour les clients, sur des cas d’usage spécifiques. Objectif : faire de Spendesk “une plateforme où l’on traite de plus en plus de cas d’usage, soit en vertical soit en complément à la gestion de dépenses”.

Spendesk reste peu prolixe sur ses résultats. La tarification oscille entre une centaine d’euros et plusieurs milliers d’euros par mois, en fonction du nombre d’utilisateurs, de fonctionnalités, d’entités… La société ne communique pas son chiffre d’affaires. Outre-manche, le Britannique Soldo a de son côté enregistré un chiffre d’affaires de 6,8 millions de livres en 2022 (6 millions l’année précédente) et une perte nette de 21,8 millions de livres (18 millions en 2021), tandis que sa filiale Soldo Financial Services présente un chiffre d’affaires de 8 millions de livres en 2022 (4,6 millions en 2021) pour un résultat net de 2,7 millions de livres.

Rodolphe Ardant consent seulement à révéler que la société n’est pas encore rentable. “Nous avons beaucoup de liquidités, un bilan solide et les marchés de capitaux s’étant retournés, nous n’avons pas prévu d’aller chercher de nouveaux financements à ce stade”. Le CEO évoque une ambition de sortie “sur le long terme”. “Nous voulons devenir le nouveau standard de la gestion des dépenses pour les entreprises. Nous nous orientons donc plutôt vers une IPO qu’un rachat, mais nous sommes encore loin des milestones pour cela en termes de chiffre d’affaires ou de rentabilité. Le marché du “spend management” est encore très jeune et nous avons encore un énorme potentiel de couverture.” Les investisseurs choisis ayant “les poches profondes, ils n’ont pas de logique de sortie très court terme”. 

La généralisation de la facture électronique, opportunité de croissance ?

La facture électronique BtoB va devenir une obligation en France à partir de 2026. Le dispositif retenu est un modèle en Y, qui associe un portail public de facturation (PPF) et des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP). L’approche de Spendesk : se poser en tant qu’opérateur de dématérialisation (OD), émetteur de factures. “Nous sommes l’operating system qui permet de gérer l’ensemble des opérations de dépenses”, résume Rodolphe Ardant. Pas question par contre de se positionner en tant que PDP. “Ils gèrent aussi la facturation et ce n’est pas notre coeur de métier.”

Pour le CEO, ce changement représente en tout cas “une énorme opportunité pour les PME car ça va leur simplifier beaucoup de choses et permettre aussi de les intégrer dans des systèmes modernes. Nous sommes des en évangélisateurs : grâce à un équipement au niveau des process de workflow, le passage à la facture électronique sera ensuite instantanée.”

Aude Fredouelle
  • banking-as-a-service
  • carte bancaire
  • gestion des dépenses

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